Dans le domaine minier, les compagnies de forage entrent en jeu lorsqu'il est temps de confirmer la teneur en minerai d'un sol choisi. Regard sur un secteur en plein essor.

Les compagnies de forage ont un rôle bien défini: celui de creuser des trous. Mais pas n'importe lesquels: ceux qui serviront à déterminer exactement la richesse minérale d'un sous-sol qu'une compagnie minière compte exploiter.

«Les compagnies d'exploration minière font d'abord leurs propres explorations par du travail sur le terrain, de la géophysique et de l'analyse des sols. Selon les résultats, c'est à ce moment qu'elles vont prendre le risque d'aller forer, car c'est assez coûteux. C'est alors qu'on entre en jeu pour aller récupérer des échantillonnages de roches à un endroit, une profondeur et un angle définis», explique Steve Larouche, à la tête de Forage Chibougamau, une entreprise fondée en 1968 par son père.

Métier de précision, le foreur peut creuser jusqu'à trois kilomètres de profondeur un trou d'une circonférence aussi petite que 4 pouces et demi, pour aller récupérer ce qu'on appelle des «carottes de forage».

Ces «carottes» sont en fait des échantillons de roches à la forme ronde qui seront ensuite envoyés aux sociétés minières pour analyse, souligne Mario Rouillier, propriétaire de Forages M. Rouillier, une compagnie familiale d'Amos en Abitibi qui existe depuis près de 30 ans.

«Nous utilisons le forage au diamant, ajoute celui qui a récemment battu son propre record de profondeur à 3250 mètres. Cette pierre, qui est la plus dure, est utilisée pour couper la roche.»

Les foreuses nécessaires pour effectuer les explorations peuvent varier selon le type d'endroit choisi par le client, note M. Larouche.

«L'équipement utilisé va dépendre de l'accessibilité; s'il ne l'est pas, on doit utiliser des équipements héliportés, qui sont plus légers et plus petits que des foreuses de surface.»

Un secteur en expansion

Selon ces deux spécialistes, le secteur est en expansion. «On atteint des records de chiffres d'affaires et de mètres forés depuis 1995, même si certaines années ont été plus difficiles lorsque les prix des métaux étaient très bas. Mais les prix étant meilleurs, les entreprises sont prêtes à aller explorer plus en profondeur», avance M. Rouillier qui concentre ses activités au Québec et un peu en Ontario.

«Ce ne sont pas les niveaux de 2008, nuance de son côté de M. Larouche, qui oeuvre dans tout l'est du Canada, mais il y a quand même une reprise.»

Autre signe que les temps sont bons: la durée des contrats. «Certaines années où l'exploration était plus tranquille, nous avions des contrats d'un ou deux mois. Présentement, nous avons un projet près d'Amos pour un gisement de nickel sur lequel nous travaillons depuis trois ans, ce qui nous a permis de créer de quatre à douze emplois», se réjouit M. Rouillier.

À cet effet, Forages M. Rouillier s'est associé dernièrement à la Commission scolaire de la Baie-James pour offrir une formation de pointe en forage au diamant au Centre de formation professionnelle de la Jamésie: «Les besoins en main-d'oeuvre sont grandissants et on veut préparer l'avenir. On profite également de cette opportunité pour se lancer dans le forage sous terre, qui requiert un autre type d'expertise et d'équipement.»

La formation accordera aussi une grande place à la santé et la sécurité au travail ainsi qu'à l'environnement, deux incontournables.

«Ce sont deux dossiers importants, qui passent avant la production. Nous touchons beaucoup à l'environnement, c'est donc important de laisser la plus petite empreinte possible», conclut M. Rouillier.