Quand elle a lancé son entreprise de sacs à main il y a 18 ans, Johanne Boivin savait déjà qu'elle confierait la confection à des entreprises étrangères.

Pour trouver son fournisseur, la présidente de Joanel, une entreprise de Laval qui vend 300 000 sacs à main par an, a visité une trentaine d'usines en Argentine, et une cinquantaine en Chine.

«J'ai d'abord ciblé les manufacturiers potentiels à partir de listes, mais la meilleure façon de procéder est d'aller sur les lieux pour voir leurs unités de production, dit-elle. Ce n'est pas quelque chose qui s'improvise: j'avais déjà de nombreuses années d'expérience au sein de cette industrie en tant que directrice des achats. J'avais acquis beaucoup de connaissances des procédés manufacturiers, et quand on visite, il faut regarder avec des yeux expérimentés.»

Un obstacle se dresse souvent sur le chemin des PME lorsqu'elles commencent à importer: leur trop petit volume. «En Chine, il y a des minimums à commander qui, pour nous, sont énormes, alors que pour eux, 500 ou 1000 articles, ce ne sont que des commandes d'échantillons. Il ne faut pas céder à la tentation de prendre le premier qui accepte de fabriquer de petits volumes», dit-elle.

Contrôle de la qualité

Autres conseils d'une PDG expérimentée pour contrôler la qualité: «Avant que la production débute, il faut demander à voir un prototype pour l'approuver, et ensuite voir un échantillon de la production finale et l'approuver une deuxième fois avant que la marchandise soit à bord du bateau, dit-elle. Pour se protéger, on engage un agent sur les lieux qui va suivre la production et faire ouvrir des boîtes au hasard. C'est très pertinent d'avoir des yeux sur place, mais il y a des coûts reliés à cela.»

Autre défi: s'assurer des délais de livraison pour que la marchandise arrive aux centres de distribution et livrer à temps, un vrai casse-tête!

«On a du succès parce qu'on travaille une année d'avance, dit-elle. On fait toute la création du produit ici et nous travaillons déjà sur les collections de l'automne 2011. Il faut avoir un côté visionnaire et bien se documenter pour anticiper les tendances de la mode.»