La crise a secoué vigoureusement le monde en 2009 et elle a laissé quelques séquelles.

Dans le monde des fusions et acquisitions, Franziska Ruf, associée chez Davies Ward Phillips&Vineberg, remarque que les transactions ne se font plus comme elles se faisaient.

«Les dirigeants et les conseils d'administration posent beaucoup plus de questions qu'avant. Les transactions prennent plus de temps à se faire parce que les gens sont plus prudents», explique-t-elle.

Les acheteurs pensent aussi davantage à se négocier des droits de sortie. «Ils veulent pouvoir se désister si jamais des changements défavorables surgissent. En contrepartie, les vendeurs négocient que l'acheteur paye des droits de terminaison en cas d'annulation de la transaction», affirme Me Ruf.

L'avocate qui a travaillé sur d'importantes transactions au cours de sa vingtaine d'années de pratique - elle a représenté dernièrement Mill Road Capital dans l'acquisition de Cossette - voit aussi davantage de créativité dans les négociations entre acheteurs et vendeurs. Notamment sur le prix.

«Les vendeurs demandent souvent plus que ce que la compagnie vaut en ce moment, parce qu'il y a un grand potentiel de croissance avec la reprise. Comme les acheteurs hésitent, il arrive qu'ils demandent par exemple de payer un montant à la clôture de la transaction et un montant additionnel dans un an ou deux, si les résultats sont au rendez-vous. C'est une façon de partager le risque.»

Malgré la prudence, Franziska Ruf remarque que les activités de fusions et acquisitions ont repris un peu dernièrement, sans que ce soit toutefois la folie.

«Plusieurs transactions sont en discussion et si l'économie continue de se maintenir ou de s'améliorer, on verra certainement de l'activité dans la deuxième moitié de 2010.»