(Toronto) Une vaste majorité des petites et moyennes entreprises canadiennes (PME) estime que les gouvernements du pays devraient éliminer les barrières commerciales interprovinciales sur les biens comme l’alcool et la viande, les services et la main-d’œuvre, a indiqué lundi la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Dans l’édition 2023 de son Bulletin sur la coopération entre provinces et territoires au Canada, la FCEI indique que 88 % des propriétaires de PME jugent qu’il est crucial que les gouvernements accordent la priorité à l’élimination des obstacles qui nuisent au commerce intérieur.

Par exemple, les entreprises aimeraient que les licences et accréditations professionnelles s’appliquent dans toutes les juridictions, a indiqué l’association.

Les entreprises interrogées ont également dit être confrontées à des restrictions sur la vente de certains produits alimentaires tels que la viande et le fromage, ainsi que sur la vente d’alcool, à travers les frontières provinciales.

Selon elles, la complexité des structures de la taxe de vente représente également une difficulté lors de la vente à l’extérieur de leur province.

Un « irritant majeur » pour les entreprises est l’incapacité de transporter des boissons alcoolisées à travers les frontières provinciales, que ce soit en personne ou par expédition directe au consommateur, a souligné la FCEI dans son rapport, ajoutant que plus des trois quarts des propriétaires d’entreprise croient que les Canadiens devraient être autorisés à commander des boissons alcoolisées canadiennes directement de n’importe quelle province ou territoire.

« Si les progrès stagnent sur ce front, malgré les démarches de multiples groupes et organisations, c’est en partie à cause de divergences de longue date entre les visées politiques et réglementaires des provinces et des territoires », indique le rapport.

Huit provinces autorisent les résidents à transporter de l’alcool à travers les frontières, a déclaré la FCEI, mais une seule province – le Manitoba – est « entièrement ouverte » aux expéditions d’alcool à travers les frontières vers les consommateurs. Pendant ce temps, la Nouvelle-Écosse, la Colombie-Britannique et la Saskatchewan autorisent les expéditions directes aux consommateurs de certains produits de n’importe quelle juridiction, comme le vin ou les spiritueux.

La FCEI a attribué des notes à toutes les provinces et à tous les territoires pour leurs progrès en matière de réduction des barrières commerciales. Le Manitoba a obtenu la meilleure note, soit A-, suivi par l’Alberta, avec B+.

Le Québec a obtenu la dernière position du palmarès de la FCEI, avec un D. Elle a noté que les provinces de l’Ouest avaient tendance à obtenir des scores plus élevés en partie en raison du New West Partnership Trade Agreement. Cet accord commercial régional a contribué à rationaliser les réglementations et les normes en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba, a souligné la FCEI.

Il a également contribué à accroître la concurrence et à réduire les coûts, a-t-elle précisé.

L’association a recommandé aux gouvernements à travers le Canada « d’adopter rapidement un accord de reconnaissance mutuelle englobant toutes les mesures de réglementation fédérales, provinciales et territoriales qui imposent des exigences relativement à la vente ou à l’utilisation de biens et de services ».