Oubliez les petits modules branchés dans la prise de courant pour éteindre les lumières. Chez Environnement Électronique, une PME montréalaise spécialisée dans la domotique haut de gamme, on a un principe de base: en montrer le moins possible.

«On s'assure qu'il n'y a pas trop d'acné murale», résume en riant François Bérubé, copropriétaire de l'entreprise. Cet automne, Environnement Électronique a eu la surprise d'être primée par le leader international en domotique, Lutron, lors d'un événement au Colorado. La PME de 25 employés est devenue le 16e membre du prestigieux Panthéon Lutron, «le meilleur des meilleurs de cette industrie», affirme l'entreprise américaine.

Ce qu'offre Environnement Électronique à ses clients a de quoi faire rêver - quand on a les moyens de ces installations, dont le coût se calcule généralement en centaines de milliers de dollars. Leurs plus gros projets frisaient les 2 millions de dollars, pour deux clients à Terre-Neuve et Mont-Tremblant. «On a fait des projets assez spectaculaires un peu partout, jusqu'aux Caraïbes, précise M. Bérubé. On en a eu quelques-uns à 1 million à Montréal, de gens dont vous connaissez les noms.»

Des architectes

Tout commence par des plans établissant avec précision le filage, les commutateurs, les systèmes de contrôle et les appareils souhaités. Pour faire quoi? La réponse est beaucoup trop longue pour être rapportée en un article. «On peut tout faire, allumer plein de choses, contrôler tout ce qu'on peut rêver de contrôler, dit M. Bérubé. La question est plutôt: qu'est-ce qu'on devrait faire, et que va-t-on utiliser?»

Plutôt que de se dire spécialistes en domotique, «un terme galvaudé», selon le copropriétaire, les employés de son entreprise se décrivent comme des «architectes des composantes électroniques». «Souvent, on associe la domotique à toutes sortes de bébelles, dit-il. Nous, on est des intégrateurs de systèmes, on intègre les produits les uns avec les autres.»

Il n'y a pratiquement aucun domaine qu'ils ne peuvent pas automatiser, du choix des films et de la musique selon plusieurs profils des usagers de la maison à l'éclairage, en passant par les stores motorisés, la surveillance par caméra ou le déclenchement des appareils ménagers.

«Ce qui est le plus simple est souvent ce qui marche le mieux, dit-il. Pour le client, ça se résume à appuyer sur un bouton.»

40 projets par année

Le secret, c'est que le client ne se doute en général même pas de toute l'infrastructure de fils, de capteurs et de contrôleurs que sa maison abrite. Après avoir établi les plans, Environnement Électronique recrute ses propres sous-traitants pour mener le chantier à terme. Tout doit être discret, jusqu'aux prises de courant, dont le matériau se mêle à la texture des murs.

Des projets d'envergure, Environnement Électronique en réalise une quarantaine par année, pour un chiffre d'affaires «entre 5 et 8 millions». «Ça va assez bien, parce que ce qu'on fait est assez spécialisé, dit le copropriétaire. De toute façon, je ne suis pas vraiment drivé par le profit. Je veux m'assurer que le client ait le bon système.»

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DES PRIX SELON LES ENVIES

Voici quelques exemples du très large éventail de prix offert aux clients d'Environnement Électronique. «Des gens qui vont dépenser entre 100 et 150 000$, c'est assez commun pour nous, dit François Bérubé. Le système de base revient entre 10 et 15$ le pied carré.»

Contrôle d'éclairage: à partir de 4000$, jusqu'à 100 000$

Store motorisé: à partir de 500$, jusqu'à 1500$ par fenêtre

Distribution du signal vidéo: de 4000$ à 30 000$

Gestion de la température: à partir de 500$

Système audio: de 500$ à plusieurs dizaines de milliers de dollars