Depuis juin, une trentaine de camions de cuisine de rue arpentent les squares et parcs du centre-ville. Mais au moment où les Montréalais et touristes s'apprêtaient à les découvrir, Alec Lacroix et Nicolas Cloutier ont eu la frousse!

C'est que le serveur du site internet qu'ils s'apprêtaient à lancer et qui permet de localiser les camions au jour le jour dans la ville s'est étouffé. «Je pensais que j'allais passer une bonne nuit, se remémore Nicolas Cloutier, cofondateur de Streetfoodquest.com. Mais il y a eu un problème de serveur vers 22h30. Et ce devait être prêt pour le lendemain matin!»

Tout est finalement rentré dans l'ordre à temps pour le départ officiel des camions le matin du 20 juin. Grâce à leur site adaptatif (dont l'écran et la présentation du contenu s'adaptent selon qu'on soit devant son ordi, son téléphone intelligent ou sa tablette), on peut savoir à toute heure quel restaurateur se trouve à quel endroit et à quelle distance de notre lieu de recherche.

Alec Lacroix et Nicolas Cloutier doivent l'idée de streetfoodquest.com à... la petite sirène de Hans Christian Andersen. Ou plutôt, à la statue du célèbre personnage au Danemark. «On est deux grands voyageurs, raconte Nicolas Cloutier. À Copenhague, l'an dernier, j'ai aperçu un homme installer son petit camion de café roulant et son parasol non loin de la petite sirène. Je l'ai pris en photo. J'ai d'abord pensé: je pourrais faire la même chose, mais je n'ai aucune expérience en restauration... J'ai donc plutôt pensé à une application pour les iPhone.»

Depuis, l'idée de l'application s'est muée en site qui répertorie 37 camions de cuisine de rue et 85 restaurants «to go (proposant des plats pour emporter)". «On était convaincus qu'il y avait une culture de cuisine de rue à Montréal, le boulanger 2.0, le pop-up shop, tous ces trucs qu'on peut ramasser par une fenêtre pour manger au parc ensuite, souligne Nicolas Cloutier. Car il y a deux volets à streetfoodquest.com: les camions et les emplacements fixes, tel le Fairmount Bagel ouvert 24 heures sur 24.»

«C'est une sélection basée sur ce qu'on estime être de qualité, mentionne Alec Lacroix. Si on le met sur la carte, c'est qu'on trouve que c'est bon.»

«Trouver, goûter, partager»

Streetfoodquest se veut aussi un lieu où convergent suggestions et commentaires d'utilisateurs. «On se donne la mission de trouver les lieux et camions, explique Nicolas Cloutier. Mais on veut aussi impliquer les gens pour qu'ils les trouvent! On veut que le mouvement devienne social. Trouver, goûter, partager. Et si on est d'accord avec les suggestions, on les ajoute au site.»

Streetfoodquest.com, qui n'exige aucuns frais de présence aux restaurateurs, a nécessité jusqu'ici un investissement de 35 000$ des deux fondateurs, qui sont également dirigeant d'une agence de communications (MuseCC pour Lacroix) et promoteur de projets résidentiels (Cloutier).

«L'idée d'une telle carte n'est pas nouvelle, mais elles sont souvent incomplètes, à notre avis, car on fait payer les restaurateurs», dit Nicolas Cloutier.

«On pense maintenant à des alliances stratégiques avec des entreprises, dit Alec Lacroix. On cherche des partenaires pour développer le service à un autre niveau. Pour l'instant, on vise une masse critique d'utilisateurs. On en a présentement plus de 2000 par jour.»

Parallèlement, Alec Lacroix et Nicolas Cloutier pensent à d'autres villes où implanter streetfoodquest.com. Ils s'attaquent présentement à New York. «On passe par les blogueurs, entre autres», dit Alec Lacroix.

Toronto, Vancouver et Paris sont aussi dans leur ligne de mire. «Mais on prend le temps de mettre les choses en place», affirme Lacroix.

Les associés sont activement impliqués autant dans le développement de leur site que dans l'actualisation des données. «Les propriétaires de camions mettent à jour leurs informations, dit Nicolas Cloutier. On leur recommande de les inscrire une semaine à l'avance. Il faut leur inculquer l'habitude d'entrer dans leur compte. On patrouille également. On leur fait des rappels. On les connaît tous par leur prénom!»