Voilà bientôt six ans qu'Objectif Lune posait pour la première fois un pied en France. Pour cette PME montréalaise qui gère des bureaux dans 23 pays, l'implantation d'un bureau en territoire français s'est avérée positive, bien qu'elle ne se soit pas réalisée sans heurts.

C'est à la suite d'une acquisition faite par son entreprise en 2011 que Didier Gombert, président et directeur général d'Objectif Lune, a pris la pleine mesure des particularités de la gestion d'une entreprise en sol français.

Avec son achat, cette PME conceptrice de logiciels spécialisés dans la gestion des documents a hérité d'un bureau français employant près d'une vingtaine de travailleurs. Une équipe qui venait se greffer aux cinq vendeurs dont disposait déjà l'entreprise en territoire français. Et comme dans la plupart des histoires de fusion et d'acquisition, des postes allaient devoir être supprimés. Une démarche rendue complexe par les lois qui encadrent le travail en France, selon Didier Gombert.

«C'est sûr que c'est important que les employés soient protégés, explique-t-il, mais en même temps, ça fait en sorte que la mobilité de l'emploi n'est pas très bonne en France, et ça nous empêche même d'engager de nouveaux employés.»

C'est entre autres pour partager cette expérience que le président d'Objectif Lune prendra part, à titre de conférencier, à la toute première Convention d'affaires Canada-France, le mois prochain à Montréal.

Méthodes de travail

Organisé par la Chambre de commerce française au Canada (CCFC), l'événement entend permettre aux gestionnaires de PME d'ici et de France de se familiariser avec les aspects juridiques et fiscaux des deux pays. Les questions d'acquisition d'entreprise, de financement et d'implantation seront aussi au rendez-vous.

«C'est un événement bilatéral, indique Carine Vicente, directrice, service d'appui aux entreprises à la CCFC. On s'adresse autant aux entreprises françaises qui ont un projet d'implantation ici qu'aux entreprises canadiennes qui souhaitent s'installer en France.»

Selon les prévisions des organisateurs, de 10 à 20 gestionnaires d'entreprises françaises devraient prendre part à l'événement.

«Les Français ont l'impression que c'est facile de s'installer ici parce qu'on y parle français, mais réalisent que la mentalité est plutôt anglo-saxonne, explique Carine Vicente. La façon de faire des affaires ici est différente et passe beaucoup par le réseautage.»