Né dans une coop de cégep, le distributeur de livres GVG, en une décennie, est devenu incontournable pour les élèves de l'école privée.

Gestion Vision Globale (GVG) a vécu la rentrée des classes... il y a presque deux mois. C'est effectivement dès les premiers jours de juillet qu'elle a distribué, comme elle le fait depuis 11 ans, plus d'un demi-million d'exemplaires de livres destinés aux élèves de 13 écoles privées de la région de Montréal.

Cette entreprise du quartier Ahuntsic permet ainsi à 12 000 parents de commander sur le web ou par téléphone les ouvrages obligatoires, neufs ou d'occasion, de l'année scolaire à venir. Le tout leur est livré à l'adresse de leur choix dans les jours suivants. À la fin des classes, en juin, ils peuvent revendre la marchandise à GVG. «Les parents apprécient de bénéficier d'un guichet unique pour régler dès le début de l'été une partie importante des achats liés à la rentrée», explique le président, Mathieu Grondin, qui a fondé GVG en 1998 après quelques années passées... comme pharmacien.

L'innovation, une nécessité

GVG est véritablement née à la suite d'un mandat du collège Sainte-Anne de Lachine. En vertu de l'entente, l'organisme devait appeler un à un les parents d'élèves afin de leur signaler les livres requis en fonction des cours au programme et du degré scolaire, puis prendre leur commande.

Aujourd'hui, avec une clientèle d'écoles primaires et secondaires comprenant notamment les collèges Laval, Reine-Marie, Ville-Marie et l'Assomption, GVG connaît une croissance de 3548% depuis le début de la décennie, et ses ventes dépassent 4 millions cette année. «Il a fallu innover dès le départ afin de nous démarquer de la concurrence. Ainsi, l'implantation de notre site et de fiches personnalisées à chaque élève a grandement facilité le processus, tant pour nous que pour les clients.» Aujourd'hui, 75% des acheteurs passent leurs commandes par le web.

Le dirigeant précise toutefois que l'offre de matériel d'occasion et le rachat de livres achetés en début d'année constituent les éléments-clés dans la stratégie de démarcation.

En moyenne, cela procure à chaque parent une économie annuelle de 100$ à 150$.

Élargir l'offre

Outre les 1500 titres qu'elle distribue, 5% du chiffre d'affaires de GVG est généré par la vente de matériel scolaire. Ce secteur, exploité seulement depuis l'an dernier, est appelé à prendre de l'importance. «Les fournitures représentent chez nous un complément naturel, un peu comme le chausson l'est pour McDonald's, explique Mathieu Grondin. Nous proposons à peu près tout ce dont un élève a besoin: calculatrices, sacs, sarraus, clés USB, etc. Même des balles de tennis percées à installer sous les pattes des chaises et des pupitres pour en faciliter le glissement!»

Cependant, puisque les livres et le matériel scolaire constituent des marchandises en demande uniquement pendant une courte période de l'année, GVG envisage de combler les temps morts avec la distribution d'autres types d'articles. «Comme les magasins de piscines qui vendent désormais des décorations de Noël pendant leur saison morte, il nous faut trouver des créneaux afin d'occuper les moments plus calmes. Ce n'est pas plus difficile de distribuer un produit à un acheteur qu'un manuel scolaire à un élève.»

Un autre objectif de la firme d'une quarantaine d'employés est d'exploiter le secteur des écoles primaires, qu'elle courtise d'ailleurs plus activement depuis deux ans. Mathieu Grondin y note l'arrivée favorable d'une nouvelle génération de directeurs, nettement plus à l'aise avec les technologies et l'internet que la précédente. À ce chapitre, l'entrepreneur de 34 ans indique que les ententes conclues entre GVG et les établissements scolaires ne dépassent jamais, à sa propre demande, une seule année. «Nous ne faisons pas de publicité et nous gagnons des clients uniquement par le bouche à oreille, dit-il. Donc, puisque notre clientèle est satisfaite de nous au point de nous envoyer des clients, nous ne voyons pas la nécessité de sceller des ententes à long terme.»