Plus de 200 000 restaurants des Etats-Unis devront obligatoirement afficher le nombre de calories sur leur carte, leur ardoise ou pour les achats en drive-in. Il s'agit de l'une des exigences qui figurent dans l'immense texte de loi réformant l'assurance-maladie et promulgué mardi par le président Barack Obama.

La loi s'appliquera pour les fast-foods et les chaînes de restaurants possédant au moins 20 emplacements, ainsi que dans les distributeurs automatiques. Et l'information devra être bien lisible et immédiatement accessible, pour qu'il soit désormais impossible aux consommateurs d'ignorer les calories de ce qu'ils mangeront... et pour les chaînes de le cacher.La Food and Drug Administration (FDA), l'autorité sanitaire américaine, a jusqu'à la fin de l'année pour rédiger cette nouvelle réglementation et sera ensuite chargée de veiller à son respect. Les plus récalcitrants seront passibles de sanctions pénales.

Certains Etats ou certaines villes ont déjà mis en place ce type de lois, comme New York, la précurseur, Seattle ou la Californie, ensuite. Ailleurs, de nombreux restaurants rendent déjà publiques leurs informations nutritionnelles mais dans le hall d'entrée, sur l'emballage du hamburger ou sur leur site Internet, jusqu'à présent.

L'industrie de la restauration a fait pression pour que cette obligation soit ajoutée dans la nouvelle loi sur l'assurance-maladie, afin que les normes en vigueur selon les différents Etats et villes soient bientôt partout les mêmes. «Ce patchwork croissant de régulations et de législations différentes selon les régions du pays était devenu un véritable défi», explique Sue Hensley, de l'Association nationale des restaurants.

Certains menus ne seront pas concernés par la nouvelle loi, comme ceux faisant partie d'une offre spéciale, si celle-ci est valable moins de deux mois. D'autres informations nutritionnelles devront aussi être accessibles dans le restaurant.

Cette réglementation doit permettre de mieux lutter contre l'obésité. «Les boissons au café peuvent varier de 20 à 800 calories et les hamburgers peuvent aller de 250 à plus de 1.800», raconte Margo Wootan, directeur de la politique nutritionnelle au Centre pour la science dans l'intérêt public.

Mais l'effet de la loi n'est pas garanti. Dans une étude publiée l'année dernière par le journal en ligne «Les Affaires sanitaires», seule la moitié des consommateurs des quartiers pauvres de New York, où les taux d'obésité et de diabète sont très élevés, remarquaient la mention concernant les calories.

En outre, le nombre de calories affiché prêterait aussi à confusion. En janvier, le «Journal de l'Association américaine de diététique» a publié les résultats d'une enquête menée au sein d'une dizaine de chaînes de restauration, dont Wendy's et Ruby Tuesday: le nombre réel de calories de 29 plats ou éléments de menus était en moyenne 18% plus important que le chiffre affiché... Des écarts qui seraient liés aux ingrédients ou à la taille des portions.