Enfin, les planchistes ont pu s’exprimer. Dame Nature a été capricieuse depuis le début de l’automne. Malgré des conditions difficiles, dimanche, aux Deux Alpes, Éliot Grondin est parvenu à monter sur la troisième marche du podium en ouverture de saison.

Il y a quelques semaines, la première étape de la Coupe du monde de snowboard cross a été annulée en raison du manque de neige. Samedi, les autorités ont remis la course à cause des rafales de neige trop importantes. Dimanche, « c’était sur le bord d’être annulé », raconte Grondin, tellement les conditions étaient pénibles.

Néanmoins, il est parvenu à terminer la journée avec une troisième position. Un résultat positif, mais qui aurait pu être encore mieux, croit-il. En effet, il a eu un excellent départ et a rapidement pris l’ascendant sur ses rivaux. Toutefois, ceux-ci l’ont rattrapé après les premières sections.

« J’avais vraiment plus de vitesse que les autres descentes dans le départ, mais dans un saut qu’on ne voit pas à la télévision, j’ai failli tomber, précise l’athlète de 21 ans. J’ai atterri trop par en avant, un peu de travers, et avec le vent, j’ai été déstabilisé. »

La piste française est à plat dès le départ, et le Beauceron reconnaît qu’il a perdu énormément de vitesse. Il estime avoir été en rattrapage tout au long de la course, se battant contre Lucas Eguibar pour conserver sa troisième place, plutôt que de se battre pour la première, comme c’est souvent le cas. « Arrivé en bas, même si j’avais de la vitesse, je n’avais plus vraiment de place pour passer. » Ce sont les vétérans Martin Noerl et Omar Visintin qui l’ont devancé au fil d’arrivée.

Grondin refuse de blâmer les conditions. Après tout, « on est tous dans le même bateau », rappelle-t-il. Il reconnaît toutefois que de telles conditions, avec de forts vents et énormément de précipitations, rendent la tâche plus complexe lorsqu’il faut glisser en rattrapage. « La visibilité était quasiment nulle. Il y a des virages où on arrivait à 70-80 km/h et on ne voyait pas le virage. Il fallait faire avec et anticiper. »

Le double médaillé olympique se console en se disant qu’il démarre mieux cette saison que la précédente. L’année dernière, il n’était pas monté sur le podium avant sa troisième course individuelle.

Audrey McManiman voulait en faire plus

Audrey McManiman s’est sentie un peu plus déstabilisée que son coéquipier par les conditions météorologiques.

Elle l’a ressenti notamment lors de son départ en quart de finale. La planchiste de 27 ans estime que cette portion de la course a été sa grande force lors des derniers jours de préparation. Elle savait aussi que sur cette piste, connaître une bonne sortie des blocs était essentiel. D’autant plus qu’en ayant une charpente comme la sienne, elle était consciente que dans cet environnement complexe, elle pourrait sans doute garder le cap, mieux manœuvrer et prendre l’avantage sur ses rivales.

Cependant, rien de ce que McManiman avait prévu n’est arrivé. Elle n’a pu faire mieux qu’une 11e place.

« J’ai fait plein d’erreurs dans ma section de départ que je n’avais pas faites de la semaine. Quand je suis partie, j’ai senti une grosse bourrasque et je dirais que ça m’a déstabilisée », souligne-t-elle.

J’aurais dû être un peu plus alerte.

Audrey McManiman

Elle croyait aussi que la journée de repos forcé de la veille allait l’aider.

« Ça m’a enlevé du stress », précise-t-elle. Cependant, ce stress a refait surface avant la course. Notamment parce que grâce à ses bons résultats pour terminer la dernière saison, son dossard et ses positions de départ l’avantagent, maintenant qu’elle fait partie des leaders. « Je veux être à la hauteur, et ça m’a rajouté une nervosité de plus que je n’avais pas avant. »

La bonne nouvelle dans son cas, c’est que le corps a tenu le coup. L’olympienne de Saint-Ambroise-de-Kildare a été blessée plus souvent qu’à son tour par le passé.

« Mes genoux vont bien », a-t-elle dit en riant. Mentalement, elle voulait casser la glace et maintenant, elle se sent d’attaque pour la suite. « Ça me rend plus agressive pour la prochaine course ! »