En poste depuis 2010, l’entraîneur de l’équipe canadienne féminine en courte piste, Frédéric Blackburn, n’est plus à l’emploi de Patinage de vitesse Canada. Une enquête interne était menée sur sa conduite envers une athlète depuis plusieurs mois.

D’abord révélée par Radio-Canada, l’information a été confirmée à La Presse en fin de journée, samedi. « Nous n’avons pas pu parvenir à un accord avec M. Blackburn concernant son avenir au sein de l’organisation et, par conséquent, son emploi a pris fin le 22 octobre », a indiqué par courriel une porte-parole de Patinage de vitesse Canada, Nicole Espenant. L’organisme aurait notamment offert à l’entraîneur d’occuper des fonctions à l’extérieur du cadre d’entraînement quotidien.

Le fond de cette affaire remonte au printemps dernier, lorsque la fédération a reçu « une plainte officielle concernant la conduite de l’entraîneur ».

Se disant entièrement responsable d’assurer la sécurité des athlètes, l’organisation affirme avoir immédiatement lancé une enquête « complète, indépendante et professionnelle sur les allégations », qui auraient été formulées par une athlète dont l’identité n’a pas été révélée. M. Blackburn a alors été placé en congé payé, le temps de mener une investigation en profondeur. L’enquête était reliée à la politique interne sur le harcèlement du groupe.

Patinage de vitesse Canada dit avoir reçu les résultats de cet examen dernièrement. Ceux-ci ont été « analysés conformément à notre Politique d’éthique et de code de conduite », indique le regroupement national, en ajoutant qu’il « vise à inculquer des valeurs fondamentales » et une « culture positive » à l’interne. La fédération s’engage également « à poursuivre un examen complet pour nous assurer que la culture de nos programmes de haute performance favorise un environnement sûr et positif ».

Nos athlètes, entraîneurs et personnel méritent de se sentir en sécurité, à l’aise et soutenus.

Nicole Espenant, porte-parole de Patinage de vitesse Canada

Vers une « nouvelle structure » d’entraîneurs

Pour le moment, c’est l’entraîneur Sébastien Cros qui continuera de superviser l’équipe féminine. Le Français d’origine s’occupe en effet des programmes féminins et masculins depuis le déclenchement de l’enquête interne, ce printemps.

M. Cros « continuera de guider les athlètes vers leurs objectifs à court et à long terme pendant que nous finalisons une nouvelle structure d’entraîneurs », a indiqué Patinage de vitesse Canada, sans donner d’échéancier précis à cet égard.

Dans une déclaration envoyée à La Presse, Frédéric Blackburn, lui, apporte des précisions. « J’ai effectivement participé à une enquête à la suite d’une plainte pour harcèlement psychologique. Il m'apparaît important de préciser que le rapport de cette enquête indépendante conclut qu’il n’y a pas eu harcèlement psychologique », soutient l'homme de 47 ans, qui ne fera aucun autre commentaire pour le moment.

Il travaillait pour Patinage de vitesse Canada depuis une décennie, et était l’entraîneur du programme féminin depuis 2012. Il avait été de la délégation olympique pour la première fois aux Jeux de Sotchi, en 2014. Comme athlète, il a été médaillé d’argent à deux reprises dans les années 90, aux jeux d’Albertville.

Les mesures sanitaires en zone rouge forcent actuellement plusieurs athlètes à s’entraîner hors de la patinoire. Début octobre, la Direction régionale de la santé publique de Montréal (DRSP) a refusé d’accorder une autorisation spéciale aux athlètes pour que ceux-ci s’entraînent à l’aréna Maurice-Richard. « Nous connaissons présentement des moments exceptionnellement difficiles et la priorité numéro un est la santé et le bien-être de notre communauté », a indiqué Patinage de vitesse Canada, dans une mise à jour à ses membres la semaine dernière.