Le Canadien Martin St-Louis confirmé jusqu’en 2027

Les bilans de fin de saison sont souvent bien intéressants à écouter, mais ne regorgent pas toujours de nouvelles fraîches. Les futurs joueurs autonomes ne ferment aucune porte, les vétérans en perte de vitesse jurent de se racheter et les jeunes se préparent pour « le plus gros été » de leur vie.

Sauf que cette année, Kent Hughes nous réservait une primeur. Le directeur général du Canadien a amorcé son point de presse de mercredi en annonçant que l’équipe exerçait une option de deux ans sur le contrat de Martin St-Louis.

Cette option s’ajoute à l’année qui restait à son contrat. L’entraîneur-chef du Tricolore détient donc une entente valide jusqu’au terme de la saison 2026-2027.

St-Louis n’a pas parlé aux médias mercredi. On le lui pardonnera puisque la veille, après la défaite face à Detroit, il a patiemment répondu aux journalistes pendant deux quarts d’heure. « Je vais être ici jusqu’à ce qu’on ne veuille plus de moi », avait-il laissé tomber, interrogé sur son avenir à Montréal.

« Chaque jour, il améliore un nouvel aspect. On dirait qu’on ne sait pas encore qui il est, car il en a plus à montrer », a jugé le vice-président aux opérations hockey du Canadien, Jeff Gorton, au bilan de mercredi, à Brossard.

Embauché en février 2022 pour agir comme contremaître de la reconstruction, St-Louis vient de terminer sa deuxième saison complète à la barre de l’équipe. Le Tricolore montre un dossier global de 75-100-26 depuis son arrivée, pour une fiche de ,438, la 28^e dans la LNH. Cette saison, Montréal a engrangé huit points de plus que l’an dernier, mais aussi un triomphe de moins. L’équipe a perdu 16 matchs au bris d’égalité, dont les 4 derniers de la saison.

• Fiche du Canadien en 2022-2023 : 31-45-6, 68 points, 227 buts marqués, 305 buts accordés
• Fiche du Canadien en 2023-2024 : 30-36-16, 76 points, 232 buts marqués, 281 buts accordés

St-Louis a mené l’équipe avec des adjoints peu expérimentés derrière les bancs de la LNH. Alexandre Burrows, Stéphane Robidas et Trevor Letowski en étaient tous, comme lui, à leur première expérience comme entraîneurs dans la grande ligue.

Cela dit, malgré des unités spéciales qui plafonnent, Hughes n’a pas bronché lorsqu’il s’est fait demander si l’ajout d’un adjoint d’expérience faisait partie de sa liste de tâches pour l’été.

« Maintenant qu’on a réglé Martin, on va discuter avec les adjoints pour des prolongations, a expliqué le DG. On va les rencontrer [ce jeudi], on va parler de la saison, on va parler avec Martin. Nos coachs ont beaucoup d’expérience comme joueurs et ils sont brillants individuellement. On va regarder si on croit qu’on a besoin d’ajouter de l’expérience, que ce soit dans l’équipe de gestion ou de coaching, mais je ne peux pas dire qu’aujourd’hui, on croit avoir besoin d’ajouter un coach d’expérience. »

Depuis l’arrivée de St-Louis, le Tricolore vient au 31^e rang de la LNH en avantage numérique (16,2 %) et en désavantage (75,3 %). Cette saison, l’équipe s’est classée 27^e en supériorité numérique (17,5 %), et a accordé 12 buts à l’adversaire dans ces circonstances, le pire rendement du circuit, à égalité avec Pittsburgh. En infériorité numérique, Montréal a montré une timide progression, se classant 24^e (76,5 %).

Les indicateurs défensifs demeurent d’ailleurs dans le rouge. Seules deux équipes ont accordé plus de tirs par match que le Canadien cette saison (33,4) et l’équipe est 29^e pour le ratio des tentatives de tir (indice Corsi de 45,6 %).

Hughes a néanmoins défendu le jeu collectif de son équipe, s’appuyant sur des statistiques avancées que la direction reçoit, « par exemple, comment on gère [les contre-attaques] ». Il a toutefois reconnu des aspects problématiques, comme la gestion des « changements de momentum en début de saison ».

St-Louis a cependant chapeauté le développement de plusieurs membres du jeune noyau. Hughes a évoqué l’amélioration d’Alex Newhook et de Joel Armia cette saison. Sous la gouverne de St-Louis, Nick Suzuki est devenu cette saison le premier joueur du Tricolore à atteindre la marque des 75 points depuis les 84 d’Alex Kovalev en 2007-2008. Juraj Slafkovsky, qui vient de fêter ses 20 ans, a quant à lui inscrit 50 points ; il est le deuxième joueur seulement de la longue histoire du club à avoir atteint la cinquantaine avant l’âge de 21 ans ; l’autre était un certain Guy Lafleur.

Et les 62 points de Mike Matheson – un moins jeune, celui-là – sont un sommet pour un défenseur du CH depuis la saison de 64 points d’Andrei Markov en 2008-2009.

Et Gorton ?

Si l’avenir de St-Louis à Montréal n’a jamais vraiment laissé de doute, on ne peut pas en dire autant de Jeff Gorton.

Le VP semblait très détendu pour ce point de presse, multipliant les blagues comme il le fait toujours. À la première question qui lui a été posée après près de 10 minutes, il a retiré l’oreillette dans laquelle il reçoit une traduction instantanée, et a paru amusé. « Vous me demandez toujours ce que je fais. Vous le voyez. Kent parle sans arrêt et moi, j’écoute ! »

Son nom a encore été évoqué ces dernières semaines, notamment par l’informateur de TSN Darren Dreger, au sujet des changements à venir chez les Blue Jackets de Columbus, qui sont à la recherche d’un DG. Sans dire que les Jackets s’intéressaient à Gorton, il a nommé le VP du CH comme un exemple de candidat qui pourrait inciter Columbus à revoir sa structure.

Bref, il y a du bruit autour de Gorton, mais le dirigeant a vite tenté d’évacuer les rumeurs.

« Ce sont juste des potins, a assuré Gorton. Je suis ici, je suis heureux, j’adore Montréal et l’organisation. Geoff Molson est incroyable avec nous. Gagner une Coupe à Montréal, c’est la seule chose à laquelle je pense. »