La saison du Canadien allait se conclure le 16 avril, et Josh Anderson savait déjà qu’il n’allait pas avoir hâte à la journée du lendemain.

Ce lendemain aura donc été mercredi, journée de bilan chez le Canadien de Montréal à Brossard. Pour plusieurs, ce fut le moment des au revoir et des promesses au sujet d’un avenir meilleur.

Mais pour Anderson, ce fut autre chose.

« Ce n’est pas facile… ça fait des semaines que j’ai encerclé cette date sur mon calendrier, a commencé par expliquer l’attaquant devant son casier. J’ai eu pas mal de temps pour penser à tout ça, et je savais que ça allait être une journée difficile, parce que j’allais devoir répondre aux questions. »

Dans ce cas bien précis, les questions sur sa saison allaient être inévitables, d’abord parce que Josh Anderson, de son propre aveu, a été lamentable cette année.

Les joueurs doivent traverser bien des épreuves, et pas seulement sur la glace, alors c’est difficile. Mais il faut en parler, et je viens ici devant vous pour être honnête… J’ai été affreux cette saison [I sucked this year]. Il n’y a pas d’autre façon de le dire.

Josh Anderson

Si le joueur de 29 ans a ainsi choisi de faire cet aveu en ce beau mercredi, c’est d’abord parce qu’il s’estime bien meilleur que ça. Froidement, sa récolte de seulement 20 points (9 buts et 11 aides) en 78 matchs cette saison représente la pire de sa carrière dans le cadre d’une saison presque complète.

Les chiffres sont une chose, mais il y a aussi eu ces très longues périodes de sécheresse qui ont miné son quotidien. Avant de marquer, enfin, dans le cadre d’un festival offensif aux dépens des Flyers de Philadelphie au Centre Bell, le 9 avril, Anderson n’avait pas envoyé une rondelle au fond d’un filet depuis le 2 mars, une disette qui aura duré le temps de 16 très longs matchs.

C’est d’ailleurs un peu de cette façon qu’il avait amorcé la saison, devant attendre jusqu’au 25match de l’équipe, le 4 décembre, avant de célébrer un but, dans un filet désert.

Il a bien du mal à expliquer ce qui s’est passé.

Je pense que c’est plusieurs choses… tout a fini par faire boule de neige. Quand on n’est pas en mesure de marquer, quand on est incapable de contribuer en attaque, tout ça finit par s’accumuler, sur la glace et aussi hors de la glace.

Josh Anderson

« Je crois que je vais m’en remettre et que je peux revenir en force. Je suis encore jeune dans cette ligue, j’ai encore les habiletés pour être un bon joueur ici. Je veux avoir un bon été et ensuite apporter tout ça avec moi lors de la prochaine saison. »

Pourra-t-il y arriver ici, avec une équipe qui aura grandement besoin de production offensive de la part de tout le monde, et pas seulement ceux qui se nomment Suzuki, Caufield ou Slafkovsky ? La direction du Canadien a déjà fait savoir mercredi qu’aucun des présents contrats du club ne sera racheté. Sans compter que la possibilité d’un échange, dans le cas qui nous occupe, ne semble pas très réaliste.

Alors le Canadien en est réduit à devoir espérer que Josh Anderson redevienne le Josh Anderson d’avant, et pourquoi pas, par exemple, celui qui avait obtenu 21 buts lors de la saison 2022-2023.

Le principal intéressé est bien au courant de tout ça.

« Je dois retrouver le calibre de jeu que j’avais, a-t-il admis. Martin [St-Louis] est l’un des meilleurs entraîneurs que j’ai eus dans ma carrière. Quand j’aurai réussi à réparer ce que j’ai à réparer pour redevenir le vieux Josh Anderson, je pense que je vais très bien cadrer dans ce système. »