David Reinbacher sera finalement le seul, parmi le trio de défenseurs d’avenir du CH, à profiter d’un stage prolongé avec l’organisation en cette fin de saison.

Adam Engström, 20 ans, repêché au troisième tour en 2022, ne rejoindra pas Reinbacher à Laval de sitôt. Son club, Rögle, vient de causer la surprise des séries en Suède en balayant la meilleure équipe au pays et passer au carré d’as.

Son premier match contre Växjö est prévu vendredi et le quatrième jeudi le 11 avril. Il resterait trois matchs de saison régulière au Rocket si jamais l’un des deux clubs devait balayer son adversaire. Il restera peut-être une mince possibilité de voir Engström si Laval se qualifie en séries et y connaît du succès.

Laval ou pas, Engström signera un contrat avec le CH une fois sa saison terminée et entamera vraisemblablement sa carrière en Amérique du Nord en 2024.

Dans le meilleur des scénarios, il restera deux matchs en saison régulière au Canadien lorsque la saison de Lane Hutson à Boston University prendra fin. Les Terriers ont battu l’Université du Minnesota samedi pour atteindre le Frozen Four, disputé du 11 au 13 avril. Contrairement à Engström, ou à Reinbacher déjà sous contrat, Hutson, 20 ans, n’aura pas à passer par Laval, car les vedettes de la NCAA ont le privilège d’accéder directement à la Ligue nationale de hockey question de les inciter à signer une entente le plus rapidement possible.

David Reinbacher, 19 ans, a déjà disputé six matchs avec le Rocket. Ce premier choix, cinquième au total, en 2023, a obtenu trois points, une fiche de +4, et Laval a remporté quatre matchs.

On connaissait le potentiel de Reinbacher. Il a assuré, et rassuré. Il disputait une sixième rencontre en neuf jours samedi. Malgré la fatigue résiduelle provoquée par le voyagement, le décalage horaire, le calendrier effréné, il a encore été à la hauteur.

Le Rocket a perdu 5-2 contre Belleville et Reinbacher a peut-être été remarqué une fois ou deux pour les mauvaises raisons, mais sa performance dans l’ensemble fut fort encourageante. Il a joué 22 minutes lors de la dernière rencontre du Rocket. Après six rencontres, on peut parler d’une tendance.

Ce jeune Autrichien possède une excellente mobilité pour un garçon de 6 pieds 2 pouces et 209 livres. Deux qualités sautent aux yeux : la vitesse à laquelle ce défenseur droitier exécute ses jeux et la qualité de ceux-ci, et sa compétitivité. Il ne craint pas le jeu robuste et semble même l’affectionner. Il n’est pas timide. Il veut la rondelle et ne craint pas de se porter à l’attaque. Il est encore employé en première vague d’infériorité numérique, mais pas en supériorité numérique.

Reinbacher a mal paru aux yeux de certains sur le troisième but des Sénateurs, l’œuvre de Jiri Smejkal, caché derrière lui à la ligne bleue du Rocket. Si l’on décortique le jeu, le partenaire de Reinbacher, Tobie Bisson, du côté gauche défensif, effectue une vilaine passe transversale dans les patins d’Emil Heineman, celui-ci ne la maîtrise pas et un revirement est provoqué.

Bisson rentre au banc et Smejkal, à deux pas de lui, bifurque pour se blottir à droite derrière Reinbacher. Celui-ci ne le remarque pas puisqu’il appuie l’attaque derrière Heineman sans se douter qu’il y aura revirement. On a séparé Bisson et Reinbacher par la suite.

En troisième période par contre, Reinbacher est le seul responsable de son erreur : une passe interceptée au cœur de la zone défensive alors qu’il aurait pu remettre facilement à son ailier le long de la rampe. Sans conséquence, heureusement. Et on peut lui pardonner, car les erreurs de jugement sont rares dans son cas.

Un défenseur tenace

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Adam Engström

Engström, un défenseur gaucher de 6 pieds 2 pouces, se retrouve sur une troisième paire de défenseurs à Rögle. Il joue néanmoins entre 18 et 20 minutes par rencontre et a un poste à la pointe lors de la deuxième vague en supériorité numérique. En déficit d’un but lors du quatrième match de la série contre Farjestads, on l’a jumelé en troisième période au meilleur défenseur de l’équipe, l’Américain Michael Kapla.

On ne fera pas preuve de démence comme un certain journaliste suédois l’a fait il y a quelques années en prédisant un trophée Norris à Mattias Norlinder. Engström a néanmoins un profil plus intéressant. Ses 22 points en 51 matchs constituent une production notable pour un jeune défenseur dans une ligue très compétitive, probablement la meilleure après la LNH, la Ligue américaine et la KHL.

À sa dernière année à Frölunda, à 21 ans, Norlinder, qualifié de défenseur offensif, avait obtenu deux aides en 21 matchs. Engström demeure un défenseur nettement plus complet. Son niveau de compétitivité est très élevé. Il n’abandonne jamais. Il est difficile à battre à un contre un. Il n’hésite jamais à appuyer l’attaque. Comme Reinbacher, il ne craint pas de se distinguer. Il peut lui arriver de se faire prendre à contre-pied et devra être plus vigilant à cet égard. Il aura sans doute besoin d’une bonne saison d’apprentissage à Laval. Fait intéressant à noter, Engström peut jouer à droite comme à gauche, il alterne même régulièrement d’un côté à l’autre au cours d’un match !

Hutson encore fumant

PHOTO JOSH JURGENS, ASSOCIATED PRESS

Lane Hutson

Lane Hutson a encore disputé un grand match, contre l’Université du Minnesota samedi. Et pas seulement quelques flashs, dont le but gagnant en fin de deuxième période dans une victoire de 6-3, mais une domination écrasante dans tous les aspects du jeu en 28 minutes de travail. Ce jeune homme est désormais trop fort pour la NCAA.

Hutson, choix de fin de deuxième tour en 2022 obtenu dans la transaction de Brett Kulak à Edmonton, pourrait marquer six buts dans un match de finale qu’il y aura des doutes à son égard pour la suite de sa carrière dans la LNH en raison de sa petite taille et de son manque d’explosivité sur patins.

Mais il est difficile néanmoins de ne pas s’emballer devant tant d’intelligence et de fluidité sur patins. Les adversaires de Boston University, les Gophers, l’ancien club de Logan Cooley, avec ses choix de premier tour Jimmy Snuggerud, Oliver Moore et Sam Rinzel, ne constituaient pas un club dépourvu de talent non plus. Les Terriers sont un club transformé lorsque Hutson est sur la glace. L’adversaire peine à toucher au disque.

L’ancien défenseur des Penguins et des Oilers, Ryan Whitney, cinquième choix au total en 2002, un ancien de Boston University, ne semble pas inquiet pour l’avenir de Hutson. « Lane Hutson a été monstrueux (a beast), les partisans du Canadien seront choyés », a-t-il écrit sur X.

Hutson a désormais 49 points, dont 15 buts, en 37 matchs, une fiche de +15 et cinq buts gagnants. En deux saisons à BU, il a amassé 97 points, dont 30 buts, en 74 matchs, une fiche de +40 et dix buts gagnants. Il est mûr pour la prochaine étape après le Frozen Four…

Les Jets piétinent, le CH ne s’en plaint pas

PHOTO JOHN WOODS, LA PRESSE CANADIENNE

Les Jets de Winnipeg occupaient la tête de la section centrale début mars, à égalité avec les Stars de Dallas, mais trois matchs de plus à disputer. Si le repêchage avait eu lieu à ce moment, le Canadien n’aurait pas choisi avant le 26e rang, advenant même une défaite au premier tour éliminatoire des Jets. Mais Winnipeg a remporté seulement trois de ses dix dernières rencontres, plongé au troisième rang de sa section et détient quatre points d’avance seulement sur Nashville, avant-dernier club qualifié.

Si le repêchage avait lieu aujourd’hui et en supposant que Winnipeg n’atteigne pas le carré d’as (les demi-finalistes obtiennent les quatre derniers choix au repêchage, du 29e au 32e rang), le Canadien choisirait au 23e rang cet été avec ce choix de premier tour obtenu pour Sean Monahan. Tampa et Nashville peuvent encore espérer rejoindre les Jets au classement général, ce qui conférerait le 21e choix au CH.

Monahan continue de produire malgré tout. Il a 18 points en 26 matchs, dont huit points à ses neuf dernières rencontres, et un temps d’utilisation entre 17 et 22 minutes.