Être capable de s’exprimer en français a « fait partie » des critères dans la recherche du nouvel entraîneur-chef des Sénateurs d’Ottawa. À l’évidence, toutefois, il ne s’agissait pas d’un critère déterminant, puisque le candidat choisi n’est pas en mesure de le faire.

Depuis que Michael Andlauer a acquis la franchise, en septembre 2023, on constate une évidente volonté de se rapprocher du public francophone. Les communiqués du club sont désormais écrits dans les deux langues officielles. Les communications officielles mentionnent le marché d’Ottawa-Gatineau, et non plus seulement la capitale fédérale.

Le point de presse présentant l’entraîneur-chef Travis Green, mercredi, s’est ouvert en français par le truchement du relationniste Chris Moore. Le président des opérations hockey et directeur général du club, Steve Staios, a ensuite amorcé son allocution en prononçant lui aussi quelques phrases dans la langue de Pierre Curzi.

Les efforts sont manifestes, constatons-nous, mais pas restrictifs.

Né en Colombie-Britannique, Travis Green, nouveau pilote des Sénateurs, s’est enthousiasmé d’avoir l’occasion de travailler « pour la première fois dans un marché bilingue ». Cela étant, même s’il a appris le français à l’école « pendant sept ou huit ans », il n’a pas fait l’étalage de ses connaissances devant les représentants des médias, assurant plutôt qu’il souhaitait « apprendre [cette langue] le mieux possible ».

C’est important que l’équipe connecte avec ses partisans francophones.

Travis Green, entraîneur-chef des Sénateurs d’Ottawa

Parler français « était dans les critères » d’embauche, a indiqué Steve Staios. Or, « il y a plusieurs choses sur lesquelles nous devions baser notre décision ».

Présent au point de presse, Michael Andlauer a assuré (en français) que des personnes bilingues avaient fait partie des six candidats rencontrés, sans donner davantage de précisions.

« Le meilleur candidat »

Dans un article publié mardi, La Presse a écrit que Benoît Groulx, qui a passé 13 saisons à la barre des Olympiques de Gatineau, n’a pas fait partie du processus de sélection. Claude Julien, Franco-Ontarien ayant connu une longue carrière d’entraîneur-chef dans la LNH, a publiquement manifesté son intérêt envers le poste, mais nous n’avons pu confirmer s’il avait ou non obtenu une entrevue.

Dans tous les cas, la priorité, selon M. Andlauer, était d’« avoir le meilleur entraîneur ».

Il a convenu que « ce serait super si [l’entraîneur] parlait français », ne serait-ce que pour pouvoir être compris sans traduction par les partisans francophones dans les points de presse qu’il sera appelé à faire sur une base quasi quotidienne. Néanmoins, il persiste et signe : « Le plus important, c’était d’avoir le meilleur candidat pour que nos partisans francophones puissent voir notre équipe s’améliorer. »

M. Andlauer n’a pas voulu s’avancer sur la possibilité d’embaucher au moins un adjoint francophone pour épauler Travis Green. Il a toutefois rappelé que Jacques Martin demeurerait au sein de l’organisation comme conseiller au directeur général.

« Ça fait juste sept mois que je suis propriétaire, a-t-il rappelé. [Rendre l’organisation bilingue], c’est un processus qui ne se fait pas du jour au lendemain.

« Mais je suis motivé ! », a-t-il conclu.