(Seattle) On arrive au point de la saison où l’affiche de certains matchs n’est pas exactement aguichante. Le duel dominical qui se dessine entre le Canadien et le Kraken de Seattle entre dans cette catégorie peu prisée.

Le CH, vu les récentes victoires des Coyotes de l’Arizona et des Sénateurs d’Ottawa, a glissé au 28e rang du classement général. Le Kraken n’est que trois places devant (25e).

Les deux formations n’ont signé que deux victoires à leurs 10 derniers matchs. Les Montréalais ont le très mince avantage, pour ce que ça vaut, d’avoir amassé deux points de plus au cours de cette séquence grâce à deux défaites en prolongation. Rien pour pavaner, disons.

Là où les rivaux du jour se ressemblent le plus, c’est dans leur incapacité à marquer des buts. Le Tricolore n’en a inscrit que six à ses quatre derniers matchs ; le Kraken, six à ses cinq derniers.

Et curieusement, la solution qu’a identifiée leur entraîneur-chef respectif est la même : créer des chances de marquer près du filet. « À l’intérieur » ont été leurs mots exacts.

« C’est une équipe qui joue de manière passive dans sa zone, à la manière des Flames de Calgary », a fait remarquer Trevor Letowski, entraîneur-chef par intérim du Canadien. En ce sens que plutôt que de poursuivre le porteur de la rondelle comme une ombre, comme l’ont fait les Canucks de Vancouver jeudi dernier, le Kraken protège l’enclave comme une forteresse, laissant plus d’espace en périphérie. Letowski s’attend donc à voir ses hommes travailler « profondément » pour créer ces précieuses chances, qui ont été si rares à Vancouver.

Le voyage du CH dans l’ouest du continent est jusqu’ici peu fructueux, avec trois défaites en autant de sorties, dont une en prolongation, à Edmonton.

PHOTO BOB FRID, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Le Canadien n’a pas gagné depuis le début de son voyage dans l’Ouest.

« C’est un match important, a poursuivi le pilote, dimanche matin. Gagner nous aidera à nous sentir mieux. On a fourni de bons efforts, récemment, mais en définitive, il faut mettre deux points sur le tableau. On sait que c’est une équipe en difficulté et que ce ne sera pas facile. Ils jouent avec beaucoup de rythme. […] On ne pourra pas lever notre pied de l’accélérateur. »

Cayden Primeau se verra confier le filet. Le jeune gardien tentera de racheter sa performance tiède du week-end dernier à Calgary. Autrement, Jesse Ylönen sera inséré dans la formation, après avoir été laissé de côté au cours des six derniers matchs. Jayden Struble sera lui aussi de retour, tandis que Tanner Pearson et Johnathan Kovacevic, respectivement, leur céderont leur place.

La rencontre s’amorcera à 21 h, heure du Québec.

En quête de solutions

Du côté de Seattle, la panne offensive du moment laisse tout le monde un peu sans voix. On peine à expliquer pourquoi on marque pratiquement un but de moins par match, en moyenne, que la saison dernière. On cherche aussi à mettre fin à une vilaine glissade de sept matchs sans victoire.

« Si j’avais la réponse, on ne serait pas dans cette situation-là, a lancé Yanni Gourde après l’entraînement matinal du Kraken. On a de la difficulté à créer des chances au milieu de la glace. Et quand on a nos chances, on n’est pas capables de “finir” les équipes, d’accroître notre avance ou de commencer le match avec un gros but. C’est dur à expliquer. »

PHOTO RICK SCUTERI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le Kraken peine à inscrire des buts.

L’exemple le plus criant de cette difficulté à « finir » un adversaire est survenu vendredi en Arizona. En avance 1-0 sur les Coyotes avec 90 secondes à jouer en troisième période, le Kraken a fini par s’incliner 2-1 en prolongation.

On ne peut pas gagner en marquant un seul but. On doit trouver une manière de se sortir de cette léthargie le plus vite possible. On a disputé de bons matchs, récemment, mais dans les moments cruciaux, notre exécution n’était pas à la hauteur et ça nous a coûté des victoires.

Tomas Tatar

L’entraîneur-chef Dave Hakstol a appelé ses troupes à « respirer » profondément. Et il a lui aussi livré un plaidoyer en faveur de la présence de ses attaquants entre les cercles de mise au jeu et le but adverse.

« On doit accéder [à cet espace] et garder confiance en notre capacité d’exécuter des jeux, a-t-il expliqué. On ne veut pas se rendre au point où on devra forcer des jeux et à prendre des risques inutiles. »

Hakstol a par ailleurs paru amusé par la question du représentant de La Presse sur l’identité de son gardien partant, lui qui n’a apparemment pas l’habitude de dévoiler cette information un matin de match. Bon joueur, il a révélé, en exclusivité mondiale, qu’il s’agirait de Philipp Grubauer. Notre sentiment du devoir accompli ne saurait être décrit en mots.