Le Canadien dispute un gros match de quatre points contre les Coyotes de l’Arizona, mardi soir au Centre Bell, comme on dit dans le jargon du hockey lorsque deux clubs à proximité au classement s’affrontent.

Mais cette fois, il s’agit d’un positionnement en prévision du repêchage. Si les Coyotes l’emportent, ils devanceront le CH par un point, avec un match en main, et se retrouveront momentanément en sixième position pour repêcher. Si Montréal gagne, il devancera l’Arizona par trois points au 27rang.

Sous les Coyotes se trouvent les Blue Jackets. Si le repêchage avait lieu aujourd’hui, Columbus repêcherait quatrième. Les Jackets se sont mis à gagner récemment. Ils ont seulement quatre points de moins que le Canadien, avec un match de plus à jouer.

Faut-il espérer des points pour Slafkovsky, Suzuki et Caufield dans une défaite mardi soir ? Y’a-t-il vraiment une différence entre la quatrième et la sixième position ?

D’abord, vos chances de remporter la loterie passent de 7,5 à 9,5 %. Mais aussi, surtout, la quatrième position vous permet parfois de mettre la main sur d’éventuelles superstars que les premières équipes à repêcher n’oseront pas choisir.

Elles vont passer les mailles du filet pour trois rangs, mais plus rarement cinq. Prenons le repêchage de 2017. La plupart des recruteurs voyaient le talent fou du défenseur Cale Makar. Mais qui aurait osé avec l’un de ses trois premiers choix miser sur un défenseur de 5 pieds 11 pouces de la Ligue junior A de l’Alberta, malgré sa production de 75 points en 54 matchs ?

Les Devils ont préféré un centre plus complet et sûr, Nico Hischier, au premier rang. Les dépisteurs des Flyers étaient entichés de Makar, mais le DG de l’époque, Ron Hextall, a imposé son veto et on a repêché Nolan Patrick. Dallas a choisi au troisième rang le meilleur défenseur après Makar, Miro Heiskanen. L’Avalanche détenait le premier choix avant la loterie et a reculé de trois places. L’équipe aurait-elle choisi Makar au premier rang ?

En 2015, Connor McDavid et Jack Eichel demeuraient les deux premiers choix consensuels. Il aurait été difficile pour les Coyotes de l’Arizona de bouder Dylan Strome au troisième rang, avec ses 129 points en 68 matchs à Erie.

Mitch Marner avait produit au même rythme, mais il était plus chétif. Les Maple Leafs hésitaient même à le choisir au quatrième rang, mais l’un des gestionnaires des Leafs, Mark Hunter, aussi propriétaire de l’équipe junior où jouait Marner, aurait insisté avec rage.

Certains peuvent reprocher à Marner de ne pas faire gagner les Leafs en séries, même s’il a amassé 22 points à ses 18 dernières rencontres éliminatoires. Mais il se dirige vers une saison de 105 points, une troisième consécutive de 97 points ou plus, une sixième de 90 points ou plus au prorata d’une saison de 82 matchs.

En quinze cuvées, entre 2020 et 2006, l’équipe détentrice du quatrième choix a mis la main sur trois défenseurs numéro un (Makar, Seth Jones, Alex Pietrangelo), un centre numéro un (Nicklas Backstrom), trois ailiers de premier trio (Marner, Brady Tkachuk, Lucas Raymond) et plusieurs joueurs qui s’en approchent : Ryan Johansen, Evander Kane, Adam Larsson, Bowen Byram, Sam Bennett.

Il y a eu trois échecs clairs : Jesse Puljujarvi, Griffin Reinhart et Thomas Hickey. Dans le cas de Reinhart, les Islanders ont pu l’échanger à temps et obtenir des choix de premier et deuxième tour pour ensuite repêcher Mathew Barzal.

Au sixième rang, on compte un seul défenseur numéro un, Moritz Seider, quoique Jamie Drysdale peut encore le devenir à Philadelphie, et Oliver Ekman-Larsson a été considéré comme tel pendant plusieurs années en Arizona, avant de voir sa carrière péricliter à compter de 28 ans.

On retrouve un centre numéro un, Mika Zibanejad, un seul ailier de premier trio, Matthew Tkachuk, et quelques joueurs qui s’approchent des titres cités plus haut : Pavel Zacha, Sean Monahan, Hampus Lindholm et Derick Brassard.

Dans dix repêchages sur quinze, l’équipe de quatrième position a mis la main sur le meilleur joueur. Dans au moins deux cuvées, le quatrième choix a constitué une meilleure prise que la première : 2017 (Makar versus Hischier) et 2006 (Nicklas Backstrom versus Erik Johnson). Le quatrième choix de 2020, Lucas Raymond, est en avance sur Alexis Lafrenière, mais il est encore tôt pour trancher.

Il y a toujours des exceptions, évidemment, comme en 2016 (Matthew Tkachuk versus Jesse Puljujarvi), 2012 (Hampus Lindholm versus Griffin Reinhart), mais la loi de la moyenne favorise le quatrième rang.

En 2018 (Brady Tkachuk), 2013 (Seth Jones) et 2008 (Alex Pietrangelo), un club n’aurait pas eu à rougir de honte s’il avait choisi ces joueurs dans le top 2 ou même au premier rang.

Go Yotes go !

Les 4e et 6choix au repêchage – 2006 à 2020

2020

  • 4 : Lucas Raymond
  • 6 : Jamie Drysdale

2019

  • 4 : Bowen Byram
  • 6 : Moritz Seider

2018

  • 4 : Brady Tkachuk
  • 6 : Filip Zadina

2017

  • 4– Cale Makar
  • 6– Cody Glass

2016

  • 4 : Jesse Puljujarvi
  • 6 : Matthew Tkachuk

2015

  • 4 : Mitch Marner
  • 6 : Pavel Zacha

2014

  • 4 : Sam Bennett
  • 6 : Jake Virtanen

2013

  • 4 : Seth Jones
  • 6 : Sean Monahan

2012

  • 4 : Griffin Reinhart
  • 6 : Hampus Lindholm

2011

  • 4 : Adam Larsson
  • 6 : Mika Zibanejad

2010

  • 4 : Ryan Johansen
  • 6 : Brett Connolly

2009

  • 4 : Evander Kane
  • 6 : Oliver Ekman-Larsson

2008

  • 4 : Alex Pietrangelo
  • 6 : Nikita Filatov

2007

  • 4 : Thomas Hickey
  • 6 : Sam Gagner

2006

  • 4 : Nicklas Backstrom
  • 6 : Derick Brassard

À quand l’arrivée de David Reinbacher ?

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

David Reinbacher

Comme nous l’a bien expliqué la semaine dernière Guillaume Lefrançois, la date d’arrivée du premier choix du CH en Amérique du Nord, David Reinbacher, est liée aux résultats de la deuxième division en Suisse.

Reinbacher prolongera sa saison là-bas si son club, Kloten, doit disputer une ronde éliminatoire pour éviter la relégation, dans deux semaines.

Les deux clubs ayant posé leur candidature pour être promus en Ligue nationale suisse, Olten et Viège, entament les demi-finales quatre de sept vendredi. L’un des deux doit remporter non seulement la série dans le carré d’as, mais le championnat. Viège (7e), affronte Chaux-de-Fonds (1er). Olten (3e) est confronté au GCK (4e).

Si Olten et Viège sont éliminés d’ici la semaine prochaine, Reinbacher sera libéré. Sinon, il faudra attendre le résultat de la finale. Et si l’un des deux l’emporte, il y aura des matchs de relégation qui nous mèneront désormais à la fin mars.

Il restera 17 matchs à disputer par le Rocket de Laval à compter du 8 mars, mais seulement six en avril. À suivre !