Cinq choses à savoir sur les Hurricanes de la Caroline

(Raleigh, Caroline du Nord) Exclus des séries ?!?

Non, ce n’est pas le titre-appât d’un site de « nouvelles », mais bien la plate, quoique étonnante, réalité. Si les séries éliminatoires avaient commencé à Noël, les Hurricanes de la Caroline en auraient été exclus. Une perspective absolument impensable en octobre, puisque cette équipe était perçue comme une puissance dans l’Association de l’Est, probablement même une candidate sérieuse pour remporter la Coupe Stanley, après avoir atteint la demi-finale le printemps dernier. L’enquête n’est pas complexe pour trouver le motif derrière cette situation inusitée. L’attaque est tout à fait respectable, en milieu de peloton dans la ligue pour le nombre de buts marqués par match. Les deux unités spéciales sont dans le top 10 du circuit. Que reste-t-il ? Voilà, les gardiens de but. Avec des portiers simplement moyens, les Canes seraient probablement parmi les meneurs de la division Atlantique. Plus de détails au point suivant.

Incapables d’arrêter une rondelle

PHOTO KARL B DEBLAKER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Ça se passait plutôt bien pour Frederik Andersen en début de campagne, mais il n’a pas joué depuis le 2 novembre.

Les Hurricanes étaient une force défensive la saison dernière, et ça n’a pas changé. Toutes situations confondues, personne dans la ligue n’accorde moins de tirs cadrés. Seuls les Kings de Los Angeles sont légèrement plus chiches au chapitre des chances de marquer de qualité, calcule le site Natural Stat Trick. Or, quand trois gardiens affichent un taux d’arrêts combiné de ,880, les buts accordés sont forcément nombreux. Ça se passait plutôt bien pour Frederik Andersen en début de campagne, mais il n’a pas joué depuis le 2 novembre. Pour ses remplaçants, ça ne s’est pas bien passé du tout. Sans être très bon, Pyotr Kochetkov a gardé la tête hors de l’eau. On ne saurait en dire autant d’Antti Raanta, dont le taux d’efficacité de ,854, est le pire en près de 30 ans pour un gardien ayant obtenu au moins 10 départs en une saison. La direction l’a même soumis au ballottage et cédé aux ligues mineures pour qu’il se ressaisisse – il vient d’ailleurs d’être rappelé. Le site Evolving Hockey estime qu’en 28 départs combinés, Kochetkov et Raanta ont accordé 15 buts en trop. Une horreur. Andersen vient de recommencer à patiner, mais il n’est pas encore prêt à jouer.

Des nouvelles de Kotkaniemi

PHOTO KARL B DEBLAKER, ASSOCIATED PRESS

Jesperi Kotkaniemi n’a récolté que 3 points à ses 20 derniers matchs.

Deux ans et demi après son départ de Montréal, Jesperi Kotkaniemi continue d’alimenter les conversations. Son cas s’est même invité au souper de Noël de l’équipe des Sports de La Presse, le temps de quelques remarques échangées entre deux collègues qui portent les mêmes noms de famille que Patrick Labbé et Benoît Brunet. Le Finlandais de seulement 23 ans a connu un début de saison du tonnerre : en date du 10 novembre, il occupait la tête des pointeurs de son équipe, avec 13 points en 14 rencontres. « Enfin ! », se sont certainement exclamés ses plus ardents défenseurs. Ces derniers sont plus silencieux depuis, alors que l’ancien du CH n’a accumulé que 3 points à ses 20 derniers matchs, au dernier rang des attaquants réguliers des Hurricanes. Il ne joue plus du tout en avantage numérique et son temps de glace a été inférieur à 12 minutes trois fois au cours des cinq derniers duels de son club. Bref, ce n’est pas le party pour KK.

Des retours sur investissement tardifs

PHOTO KARL B DEBLAKER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Bien qu’il soit le défenseur le mieux payé des Hurricanes, Dmitry Orlov (7) n’arrive qu’au cinquième rang pour le temps de glace.

Le directeur général Don Waddell a été actif, l’été dernier, sur le marché des joueurs autonomes. Il a notamment mis la main sur le patineur le plus prisé du moment en Dmitry Orlov, à qui il a consenti un lucratif contrat de 15,5 millions pour deux ans. Le retour sur investissement devra toutefois attendre. Bien qu’il soit, par une marge appréciable, le défenseur le mieux payé de son club, Orlov n’arrive qu’au cinquième rang au chapitre du temps de glace : habitué à des charges de travail supérieures à 20, voire 22 minutes à Washington et à Boston au cours des dernières années, le Russe est coincé sous la barre des 17 minutes cette saison. Lui aussi arrivé à Raleigh comme joueur autonome, l’attaquant Michael Bunting découvre que la vie est moins facile quand on n’évolue pas sur le trio d’Auston Matthews. Ça se passe bien sur le plan offensif, alors qu’il produit à un rythme équivalant à plus de 55 points sur une saison complète, mais c’est plus difficile défensivement. Le voilà exclu du top 6. Quant à l’autre acquisition de l’été, Anthony DeAngelo, elle peut déjà être considérée comme un échec. Il était déjà un désastre défensif ambulant à Philadelphie, et ça ne s’est pas amélioré en Caroline. Il a été laissé de côté 13 fois au cours des 17 derniers matchs.

Noesen en hausse, Burns en baisse

PHOTO JAMES GUILLORY, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Après une récolte sensationnelle de 61 points en 2022-2023, Brent Burns atteindrait tout juste les 30 au rythme actuel.

Un pour qui la vie est belle, c’est Stefan Noesen. Voilà un moment qu’on sait à quoi s’en tenir avec cet ex-choix de premier tour des Sénateurs d’Ottawa (21e au total en 2011), qui en est à sa septième organisation. Or, avec déjà 10 buts, 20 points et un joli différentiel de + 10, il s’affirme comme l’un des bons joueurs de quatrième trio de la ligue cette saison. À l’inverse, on peut se demander si l’âge n’a pas finalement rattrapé Brent Burns. Après une récolte sensationnelle de 61 points en 2022-2023, il atteindrait tout juste les 30 au rythme actuel. Il demeure le meneur pour le temps de glace chez les défenseurs des Hurricanes, mais on a amputé deux bonnes minutes à sa charge moyenne. On est loin de la catastrophe, évidemment. À 38 ans, Burns démontre peut-être tout simplement qu’il n’est pas un surhomme, finalement.