Le monde n’en est pas à une contradiction près. Le Rhode Island, malgré ce que laisse croire son nom, n’est pas une île, et c’est l’harmonica qui est l’instrument prédominant dans Piano Man.

Et dans un Canadien pourtant rajeuni, c’est un trio de joueurs plus âgés qui a retenu l’attention à l’entraînement de lundi.

Martin St-Louis a en effet réuni Tanner Pearson, Sean Monahan et Brendan Gallagher au sein d’une unité. Ce sont là les trois seuls attaquants avec plus de 500 matchs d’expérience dans la LNH, au sein de l’équipe 2023-2024 du Canadien. Mercredi, ils devraient former une des quatre unités qui seront chargées d’affronter les Maple Leafs à Toronto, en lever de rideau de la saison.

« Ce sera un trio très responsable, avec beaucoup d’expérience », a prédit St-Louis, après la séance.

Cette unité est toutefois l’arbre qui cache la forêt. La journée de lundi est également celle du dévoilement des formations de début de saison ; les équipes devaient, au plus tard à 17 h, ramener leur effectif à un maximum de 23 joueurs en santé. Celle du Canadien est composée ainsi :

La formation des 23 joueurs en santé pour commencer la saison

Attaque

  • Josh Anderson
  • Cole Caufield
  • Kirby Dach
  • Jake Evans
  • Brendan Gallagher
  • Rafaël Harvey-Pinard
  • Sean Monahan
  • Alex Newhook
  • Tanner Pearson
  • Michael Pezzetta
  • Juraj Slafkovsky
  • Nick Suzuki
  • Jesse Ylönen

Défense

  • Justin Barron
  • Kaiden Guhle
  • Jordan Harris
  • Johnathan Kovacevic
  • Mike Matheson
  • David Savard
  • Arber Xhekaj

Gardiens

  • Jake Allen
  • Samuel Montembeault
  • Cayden Primeau

Blessés

  • Christian Dvorak
  • Carey Price
  • Chris Wideman

Or, si on compare le Canadien de cette saison à celui d’octobre 2022, on constate que les nouveaux venus rajeunissent nettement le groupe, notamment grâce à l’ajout de Jesse Ylönen, Justin Barron et Cayden Primeau, les trois jeunes qui ont réussi à se faufiler.

Si on se reporte à la formation de début de saison 2022-2023, les nouveaux visages ont pour nom Newhook, Pearson, Harvey-Pinard, Ylönen, Barron et Primeau. Tous, sauf Pearson (31 ans), ont 24 ans ou moins.

Ce sextuor remplace Evgenii Dadonov, Jonathan Drouin, Mike Hoffman, Rem Pitlick et les blessés Chris Wideman et Christian Dvorak. À 25 ans, Pitlick était le plus jeune de ce groupe l’automne dernier. Les vétérans Joel Armia et Joel Edmundson étaient, quant à eux, sur la liste des blessés lors du dévoilement de la formation de l’automne dernier.

Un Ylönen plus costaud

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Jesse Ylönen

Kent Hughes et Jeff Gorton ont causé une certaine surprise en préférant Barron à Mattias Norlinder au sein de leur sélection.

Arrivé dans le rôle du négligé, Norlinder a inscrit trois points en quatre matchs et a passé le match de lundi dernier à affronter les meilleurs attaquants des Maple Leafs aux côtés de David Savard. La lutte se dessinait visiblement entre Barron et lui pour le dernier poste à la ligne bleue, et le Néo-Écossais n’a pas exactement fait écarquiller les yeux.

St-Louis a sous-entendu que l’expérience – Barron compte 46 matchs dans la LNH – a pesé dans la balance. « Norlinder continue à s’habituer à la petite glace, mais il a eu un maudit bon camp », a témoigné l’entraîneur-chef.

L’argument de l’expérience avait été invoqué une première fois lorsque St-Louis a expliqué pourquoi Ylönen a été retenu et Emil Heineman, cédé à Laval.

« C’est l’expérience d’Ylönen l’an passé. Il est revenu plus lourd. Je pense qu’il est prêt pour le prochain niveau. Pas que Heineman n’est pas prêt, mais […] il va jouer dans une meilleure chaise à Laval et je ne serais pas surpris qu’on le revoie ici cette année », a précisé l’entraîneur-chef.

Ylönen a effectivement pris du coffre, passant de 188 à 200 lb au cours de l’été. Sa progression est encore plus impressionnante quand on se rappelle que c’est un gringalet de 167 lb que le Tricolore avait repêché au 2tour en 2018. « Tu ne veux jamais une longue saison morte, mais il y a toujours du positif. C’était bien d’avoir plusieurs mois d’entraînement cette année, a souligné le numéro 56. Avant, on avait six semaines. Cette année, on a eu plusieurs mois, donc ça m’a aidé à ajouter du muscle. »

Les Heineman, Norlinder et autres victimes du couperet peuvent de leur côté garder espoir. L’an dernier, quatre joueurs renvoyés à Laval pour le début de la campagne avaient fini par disputer plus de 30 matchs avec le Canadien : Harvey-Pinard, Ylönen, Barron et Alex Belzile. De quoi rappeler les propos de St-Louis la semaine dernière lors du renvoi de Logan Mailloux, disant que « ça prend plus de 20 gars » dans une saison.

Le cas Armia

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Joel Armia

Les lecteurs les plus attentifs auront noté qu’Armia ne fait pas partie de la formation initiale. Le gros ailier a en effet été ignoré au ballottage, ce qui permettra au Canadien de le céder à Laval. Le défenseur Gustav Lindström a subi le même sort.

En début de point de presse, St-Louis s’était montré avare de détails au sujet de l’avenir d’Armia. « Je ne pense pas qu’il n’est plus dans les plans. C’est une décision calculée, mais ça serait peut-être plus une question pour Kent », a-t-il d’abord répondu.

« Il a été correct au camp, mais il s’est blessé et c’était dur de se rattraper », a-t-il ajouté.

Au moment de publier, cependant, Armia n’avait toujours pas été renvoyé à Laval officiellement. Selon le site de référence CapFriendly, Arber Xhekaj a quant à lui été cédé à Laval. Encore là, le Tricolore n’a rien annoncé.

Les propos de St-Louis au sujet d’Armia, de même que l’utilisation de Xhekaj au sein de la deuxième unité d’avantage numérique à l’entraînement, suggèrent toutefois très fortement que ce ne sont là que des transactions sur papier, afin d’utiliser au maximum l’espace disponible sous le plafond salarial. Selon toutes vraisemblances, Xhekaj devrait être à Brossard ce mardi matin. Et Armia ne devrait pas y être.

Anderson a gagné à la loterie

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Josh Anderson

La décision qui tenait le Québec en haleine est maintenant connue : c’est Josh Anderson qui aura le loisir d’amorcer la saison comme troisième homme aux côtés du duo de Cole Caufield et Nick Suzuki. Ce camp 2023 a été le théâtre d’une pléthore d’expériences. Anderson, Alex Newhook, Sean Monahan et Rafaël Harvey-Pinard ont chacun eu droit à un match préparatoire à leurs côtés. Avec trois buts en trois matchs, Anderson a remporté la palme. « Il doit aller où le jeu commande d’aller. J’ai vu cette progression l’an passé et cette année. Il a de la vitesse et il doit apprendre à s’en servir. Il a eu beaucoup d’échappées l’an passé. Il réalise finalement comment utiliser sa vitesse, quand l’utiliser, et il comprend mieux l’équilibre à trouver avec ses deux coéquipiers », a résumé St-Louis. Reste maintenant à voir combien de temps durera l’expérience.

Bourque officiellement capitaine

Le Rocket de Laval a annoncé que Gabriel Bourque agira comme capitaine pour la saison 2023-2024. L’attaquant a visiblement passé avec succès sa période de « probation », lui qui avait porté le C à la fin de la dernière campagne, en remplacement d’Alex Belzile. Ses adjoints seront le défenseur Tobie Paquette-Bisson et les attaquants Mitchell Stephens et Lucas Condotta. Bourque est le quatrième capitaine de la jeune histoire du Rocket ; Belzile, Xavier Ouellet et Byron Froese l’ont précédé. Bourque, 33 ans, amorce sa troisième saison avec le Rocket. Le Rimouskois a inscrit 31 points en 66 matchs la saison dernière. Auparavant, il avait disputé 413 matchs dans la LNH, avec Nashville, le Colorado et Winnipeg.