(Mont-Tremblant) Martin St-Louis a martelé pendant tout le camp d’entraînement à quel point il avait des « options » sous la main pour compléter le travail de Nick Suzuki et Cole Caufield. Après Sean Monahan, Alex Newhook et Josh Anderson, c’est Rafaël Harvey-Pinard qui sera employé sur le premier trio ce samedi soir à Ottawa, à l’occasion du dernier match du calendrier hors-concours.

En matinée, St-Louis n’a pas voulu faire grand cas de cette promotion pour Harvey-Pinard. Il a qualifié son premier trio de « petit casse-tête » que le personnel d’entraîneurs « essaie de régler ». « On va voir ce que ça donne », a-t-il ajouté, sans s’avancer sur ses attentes. Il a néanmoins maintenu que si le Québécois se retrouvait à ce poste, ce n’est pas parce qu’il n’a pas apprécié le travail des trois autres attaquants évoqués ci-haut.

C’est Harvey-Pinard lui-même qui, en répondant à une question, a révélé aux journalistes la composition de son trio du soir. Ironiquement, il venait de vanter la chimie qu’il a développée avec Kirby Dach pendant le camp d’entraînement sur une unité complétée par Juraj Slafkovsky, la seule qui soit restée intacte pendant trois matchs.

« Je ne regarde pas trop les lignes, avait-il assuré. Mais c’est sûr que je veux jouer le plus haut possible dans la formation. Si j’ai une chance de commencer dans le top 6, je serais extrêmement content. D’un autre côté, une de mes forces, c’est d’être capable de jouer sur toutes les lignes. »

[Pendant la saison], je vais arriver le matin, voir ma ligne et je vais tout donner, peu importe avec qui je joue.

Rafaël Harvey-Pinard

Il a décrit comme un « beau défi » celui de compléter le duo offensif le plus dynamique du club. « Toutes les parties préparatoires, c’est une évaluation, a-t-il rappelé. Les entraîneurs font des tests pour voir les différentes connexions. C’est une belle occasion d’avoir de bonnes minutes de jeu et de montrer que je suis capable de jouer avec ces gars-là. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Rafaël Harvey-Pinard

En attaque, le duo Dach-Slafkovsky accueillera un nouvel ailier en Alex Newhook. Sean Monahan pilotera la troisième unité, au centre d’Emil Heineman et de Joel Armia. Michael Pezzetta, Jake Evans et Jesse Ylönen formeront le quatrième trio.

Devant le filet, Samuel Montembeaut devrait disputer le match en entier. Cayden Primeau sera son adjoint. C’est donc dire que ce dernier n’aura pas d’ultime chance de se faire valoir avant les coupes finales prévues dimanche et lundi.

Évaluations en défense

Si l’identité des joueurs d’attaque qui amorceront la saison à Montréal est relativement prévisible, des luttes se poursuivent en défense. Les trois défenseurs les plus susceptibles d’être retranchés seront d’ailleurs en uniforme ce samedi soir.

Sur le flanc droit, Gustav Lindström se retrouve dans une position privilégiée, alors qu’il sera jumelé à Mike Matheson sur le premier duo. Derrière eux, Mattias Norlinder évoluera à la gauche de Justin Barron, tandis qu’Arber Xhekaj et Jordan Harris formeront la troisième paire. Notons ici qu’Harris, un gaucher, jouera de son côté opposé, ce qui n’est pas inintéressant sachant que la recherche d’un partenaire pour Kaiden Guhle ne semble pas terminée.

Au cours des prochains jours, Lindström ou Barron héritera probablement du dernier poste à droite, tandis que l’autre pourrait être cédé au Rocket de Laval. Le Suédois devrait, le cas échéant, passer par le ballottage. Quant à Norlinder, il voudra prouver qu’il est la meilleure option du club parmi les défenseurs offensifs et qu’il peut se faire confier un poste en avantage numérique.

Là aussi, Martin St-Louis a tenu à relativiser la gravité des enjeux.

Il y a toujours des jobs qui peuvent se faire voler. Ce n’est pas parce qu’un joueur commence la saison ici qu’il y passera l’année.

Martin St-Louis, entraîneur-chef du Canadien

« Les joueurs ne sont pas juste en audition pour avoir un chandail au premier match, a-t-il poursuivi. Ils veulent faire partie de la profondeur [de la formation] pendant la saison. Ils veulent tous faire partie de l’équipe. Mais en définitive, on a besoin de plus de 20 gars pour avoir du succès. J’aime beaucoup notre profondeur. »

Pearson « dans l’équipe »

Notons par ailleurs que Tanner Pearson ne sera pas dans la formation qui affrontera les Sénateurs samedi soir. Celui qui a raté la grande majorité de la dernière saison en raison d’une blessure à la main n’aura donc disputé que deux matchs hors concours.

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Tanner Pearson

Interrogé sur la place que le vétéran de 31 ans est appelé à occuper, St-Louis ne s’est pas mouillé, sinon très peu.

« Tu vois que c’est un pro, a-t-il dit. C’est un gars qui peut jouer bien des rôles. Il sait ce qu’il est. Sa place, pour moi, est dans l’équipe. Mais dans quel rôle exact ? On va voir. C’est un gars en qui on a confiance quand il est sur la glace. C’est un bel exemple pour bien des jeunes joueurs. »

Il reste toutefois à déterminer à quelle fréquence il se retrouvera, justement, sur la glace.