On ne donnait pas cher de leur peau en octobre 2020 avec la perte de deux de leurs quatre premiers défenseurs, le capitaine Zdeno Chara et Torey Krug. Les Bruins ont pourtant subi seulement 16 défaites en 56 matchs et atteint le deuxième tour des séries.

L’année suivante, des doutes émanaient à nouveau. Leur gardien numéro un Tuukka Rask allait probablement rater la totalité de la saison et il faudrait s’en remettre à deux gardiens dont les preuves étaient encore à faire : Linus Ullmark et Jeremy Swayman. Sans compter le départ du deuxième centre David Krejci. Malgré tout, Boston a amassé 107 points.

S’ils s’étaient bien tirés d’affaire entre 2020 et 2022, la chute allait être brutale l’hiver dernier. Patrice Bergeron s’était fait tirer l’oreille tout l’été pour revenir au jeu. Dans quel état d’esprit allait-il revenir à 37 ans ? Le défenseur numéro un, Charlie McAvoy, et Brad Marchand, allaient en outre rater le début de saison. Ils n’ont pas trébuché, plutôt le contraire avec la meilleure saison de l’histoire de la LNH : 65 victoires, 12 revers, 5 défaites en surtemps…

Nous voilà rendus à l’aube de 2023-2024. Le vénérable Patrice Bergeron a finalement tiré sa révérence après 19 saisons au cours desquelles il a amassé 1040 points en 1294 matchs et remporté six trophées Selke remis à l’attaquant défensif par excellence. David Krejci, 37 ans, l’a imité.

Deux acquisitions à la date limite des transactions, l’ailier Tyler Bertuzzi, 16 points en 21 matchs, et le défenseur Dmitri Orlov, 17 points en 23 matchs, temps d’utilisation de 22 : 13, ne sont pas de retour. Taylor Hall, moins productif qu’à ses beaux jours avec 16 buts et 36 points en 61 rencontres, mais néanmoins une menace offensive sur un deuxième ou troisième trio à presque 16 minutes d’utilisation par match, a été échangé pour libérer de la masse salariale.

Il serait logique de prédire une saison difficile à une formation victime de telles pertes. Mais parce qu’il s’agit des Bruins, personne ou presque dans ses analyses n’ose les écarter des séries.

Pavel Zacha et Charlie Coyle auront le mandat de remplacer Bergeron et Krejci. Zacha, 26 ans, vient de connaître sa meilleure saison offensive en carrière avec 57 points. Ce sixième choix au total en 2015 n’avait jamais obtenu plus de 36 points lors de ses six premières saisons au New Jersey.

Zacha a joué principalement à l’aile l’hiver dernier, dans un rôle complémentaire. Comment répondra-t-il au centre, dans un rôle offensif prépondérant ?

Coyle, 31 ans, constitue un solide leader chez les Bruins. Mais il a surtout joué au centre du troisième trio ces dernières saisons. Il n’a jamais amassé plus de 45 points par année à Boston.

Pour occuper le poste de troisième centre laissé vacant par la promotion de Coyle, on a embauché Morgan Geekie, 25 ans, moyennant 2 millions par saison pour deux ans. Geekie a disputé deux saisons complètes en carrière, à Seattle, et obtenu 22 et 28 points.

Pour combler les vides aux ailes, on a embauché James Van Riemsdyk, 34 ans, seulement 29 points, dont 12 buts, en 61 matchs l’an dernier à Philadelphie. Les jeunes Trent Frederic et Jakub Lauko seront probablement amenés à jouer un rôle plus important.

Comme Boston a obtenu de bons résultats dans la dernière décennie, l’organisation a souvent repêché tard ou cédé des choix au repêchage pour s’améliorer à court terme. Il y a donc très peu de relève.

Les Bruins ont repêché seulement deux fois au premier tour en six cuvées depuis 2018, dont une fois au 30e rang. L’un de ces choix, Fabian Lysell, 21e choix au total en 2021, a connu une deuxième moitié de saison difficile dans la Ligue américaine l’an dernier, un affreux Championnat mondial junior avec la Suède et il a passé une partie de l’été à se remettre d’une commotion cérébrale.

La défense demeure l’un des points forts des Bruins avec un top quatre constitué de Charlie McAvoy, Hampus Lindholm, Brandon Carlo et Matt Grzelcyk. Derek Forbort et Kevin Shattenkirk constituent une troisième paire de luxe. Boston possède en outre l’un des meilleurs duos de gardiens de la Ligue en Ullmark et Swayman.

À quel point les Bruins souffriront-ils du départ de l’âme de l’équipe, Patrice Bergeron ? En demande-t-on trop à Zacha et Coyle ? À Van Riemsdyk ?

Osez-vous quand même écarter les Bruins des séries ? Pas ici…

Patrick Kane n’a pas dit son dernier mot

PHOTO JAY LAPRETE, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Patrick Kane

Patrick Kane a choisi au terme de la dernière saison de se soumettre à une intervention chirurgicale pour réparer ses hanches endommagées. Il prévoyait une période de réadaptation de six mois, mais il semble en avance sur son échéancier et espère obtenir le feu vert des médecins sous peu.

Cet attaquant de 34 ans, moins transcendant qu’espéré à New York en raison justement de ce problème à la hanche, ne veut cependant rien précipiter. « Je préfère me sentir à 105-110 % et non à 90-95 %, a-t-il confié à l’Associated Press jeudi. Si une équipe veut me soumettre une offre qui m’emballe, je vais quand même écouter même si je ne suis pas tout à fait prêt à revenir. »

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