Pierre-Marc Bouchard n’a pas conservé de nombreux souvenirs impérissables de ses années de hockey à Houston, mais il n’a pas tout oublié non plus.

« Je me souviens surtout d’une foule qui était là, de taille moyenne, mais je ne me souviens pas de grand-chose à part ça ! », raconte-t-il au bout du combiné.

« On avait des partisans, des vrais, qui suivaient notre équipe avec intérêt, et ces partisans-là nous étaient très fidèles. Mais ce n’était pas du tout des foules comme on peut en retrouver pour le Canadien au Centre Bell. »

On pardonnera à Bouchard, un ancien choix de premier tour du Wild du Minnesota, de ne pas avoir gardé de nombreux souvenirs lors de sa seule saison de hockey à Houston, dans la Ligue américaine, lors du lock-out de la LNH en 2004-2005. Car il n’a été que de passage à Houston, avant de retourner avec le Wild pour plusieurs saisons l’année suivante à St. Paul.

Mais il se souvient d’une ville qui avait tout de même adopté ses Aeros.

Les gens à Houston connaissaient le hockey, de manière générale. Selon mon souvenir, ce n’était pas comme dans certaines autres villes, où il faut expliquer les règlements aux partisans…

Pierre-Marc Bouchard

Voici donc que 10 ans après la mort des Aeros de la Ligue américaine, en mai 2013, la ville de Houston fait de nouveau jaser sur la planète LNH. La raison : mardi, les citoyens de Tempe, en Arizona, ont dit non à un énorme projet de quartier des spectacles qui devait être érigé dans ce coin du désert, et qui devait également inclure la construction d’un aréna tout neuf pour les Coyotes, qui se cherchent un nouveau domicile.

Dans l’immédiat, tout indique que les Coyotes vont demeurer en Arizona, du moins pour la saison prochaine. Mais le résultat du vote de mardi laisse croire que l’avenir de la LNH en Arizona semble compromis plus que jamais à moyen ou long terme. À cet effet, les rumeurs quant à un déménagement des Coyotes ont commencé à circuler mardi soir, sans arrêt.

C’est dans ce contexte que le nom de Houston se retrouve au sommet des destinations possibles, surtout que l’homme d’affaires Tilman Fertitta, qui est aussi le propriétaire des Rockets de la NBA, a déjà affirmé ouvertement qu’il aimerait acquérir une équipe de la LNH un de ces jours. Fertitta aurait d’ailleurs déjà rencontré le commissaire de la LNH, Gary Bettman, à ce sujet.

« Ça pourrait fonctionner »

À Houston, les Rockets jouent au Toyota Center, un aréna inauguré en 2003, qui peut accueillir 19 000 spectateurs pour un match de basketball, et qui passe à quelque 17 000 sièges en configuration hockey.

À leur dernier match local avant de disparaître, en avril 2013, les Aeros avaient attiré une foule de 4387 spectateurs au Toyota Center, lors d’un match des séries éliminatoires de la LAH.

Pierre-Marc Bouchard est hésitant quand on lui demande si une équipe de la LNH pourrait y obtenir du succès.

« Je n’ai pas joué à Houston si longtemps, et ce n’est pas non plus comme si j’avais fait des études de marché là-dessus ! », répond-il.

« Mais je me souviens d’un aréna qui est au centre-ville, qui est de la taille du Centre Bell environ. Je pense que le hockey de la Ligue nationale pourrait fonctionner là-bas, parce que la population de la ville est assez grande, et aussi parce qu’il y a beaucoup d’argent corporatif qui est disponible. »

Reste à savoir si le public, évidemment, serait capable de tomber amoureux d’une équipe de la LNH.

« C’est une bonne question… en tout cas, quand je jouais là-bas, je peux te dire que les joueurs des Aeros, on ne se faisait pas reconnaître très souvent dans la rue ! »