Vu la précarité dans laquelle se retrouvent les Coyotes de l’Arizona, un déménagement dans un autre marché est un scénario de plus en plus envisageable, même si le commissaire adjoint de la LNH a d’emblée affirmé que l’équipe disputerait une autre saison à Tempe. La Presse propose six destinations possibles, y compris… l’Arizona !

Houston

  • Population : 7 122 240
  • Principal amphithéâtre : Toyota Center
  • Capacité : 17 800 spectateurs

C’est la candidature la plus évidente. Des rumeurs lient la LNH à Houston depuis des années. Le marché est attrayant au possible, avec l’une des régions métropolitaines les plus populeuses du pays – encore davantage que celle de Phoenix, au fait. Le milliardaire Tilman Fertitta, propriétaire des Rockets, dans la NBA, rêve d’une franchise de la LNH. Dans une entrevue accordée à la radio locale en 2019, il disait avoir des discussions « chaque mois » avec des représentants du circuit. Le Toyota Center, domicile du Rocket, peut accueillir une équipe de la LNH. Les défunts Aeros, de la Ligue américaine, y disputaient d’ailleurs leurs parties locales. Un transfert des Coyotes à Houston conserverait l’équilibre de la division Centrale et créerait une rivalité naturelle avec les Stars de Dallas. On en vient presque à se demander pourquoi ce n’est pas encore arrivé.

Atlanta

PHOTO CHRISTOPHER HOUSE, TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DU STATE FARM ARENA

Le State Farm Arena d’Atlanta

  • Population : 6 089 815
  • Principal amphithéâtre : State Farm Arena
  • Capacité : 17 624 spectateurs

Après avoir vu partir les Flames (1972-1980) et les Thrashers (1999-2011), Atlanta mérite-t-il une troisième chance ? La destination n’a rien de sexy pour les amateurs de hockey de la LNH, mais le commissaire Gary Bettman a confirmé, en mars dernier, qu’un groupe avait manifesté son intérêt pour le retour en Géorgie du hockey de haut niveau – nos excuses à l’avance si le public des Gladiators, dans l’ECHL, est offensé. Le circuit ne se privera pas d’au moins écouter une offre provenant de l’un des plus importants marchés en Amérique du Nord, qui compte déjà des franchises de la NBA, de la NFL et du baseball majeur. Une équipe de la LNH pourrait s’établir au domicile des Hawks, de la NBA, qui est aussi l’ancien aréna des Thrashers. Il a par ailleurs été rénové depuis le départ de ces derniers.

Salt Lake City

PHOTO RICK BOWMER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le Vivint Arena de Salt Lake City

  • Population : 1 257 936
  • Principal amphithéâtre : Vivint Arena
  • Capacité : 14 000 spectateurs

Une candidature du champ gauche qui avait, jusqu’à récemment, peu d’échos à notre extrémité du continent. Or, Ryan Smith, actuel propriétaire du Jazz de l’Utah, est on ne peut plus sérieux. Il y a quelques jours à peine, sur Twitter, il indiquait que le processus pour attirer une équipe de la LNH était « en cours » [in motion]. À la fin du mois de mars dernier, le Salt Lake Tribune rapportait que Smith, qui est par ailleurs copropriétaire du Real Salt Lake, dans la MLS, avait soupé avec Gary Bettman à New York. « La LNH s’intéresse à lui », avait alors affirmé le réseau Sportsnet. Le chef-lieu de l’Utah semble avoir une réelle volonté de se positionner comme ville de sport, alors qu’un autre groupe tente d’acquérir une franchise du baseball majeur. On pourra toutefois se demander si la LNH se satisfera des 14 000 places du Vivint Arena, qui deviendrait illico le plus petit amphithéâtre du circuit. Voudra-t-on se lancer dans un autre mélodrame d’une équipe sans aréna d’envergure ? À suivre.

Kansas City

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DU T-MOBILE CENTER

Le T-Mobile Center de Kansas City

  • Population : 2 192 035
  • Principal amphithéâtre : T-Mobile Center
  • Capacité : 17 544 spectateurs

Kansas City, c’était Québec avant Québec : le nom prononcé à chaque évocation d’un déménagement, mais qui ressemble finalement à l’épouvantail qu’on brandit pour alimenter une surenchère. Avec un aréna prêt depuis 15 ans, la ville des anciens Scouts (1974-1976) apparaît toutefois comme une possibilité réelle, qui solidifierait la présence de la ligue dans le Midwest. Les Chiefs (NFL) et les Royals (Baseball majeur) confirment déjà le statut de KC de destination sportive enviable, et la ville recevra des matchs de la Coupe du monde de soccer en 2026. Ce n’est pas la candidature la plus évidente, mais elle ne peut certainement pas être ignorée.

Québec

PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL

Le Centre Vidéotron de Québec

  • Population : 832 328
  • Principal amphithéâtre : Centre Vidéotron
  • Capacité : 18 259 spectateurs

Dès qu’une franchise de la LNH tousse, Québec lève la tête. Il a momentanément été question d’y reloger les Hurricanes de la Caroline, même les Sénateurs d’Ottawa. Le sort des Coyotes de l’Arizona est scruté depuis 15 ans. Dès les premières ébauches du Centre Vidéotron, au détour des années 2010, le retour des Nordiques était dans le viseur. L’aréna est prêt depuis 2015. Le Canadien y a disputé des matchs hors concours, et il y a en ce moment un engouement monstre pour les Remparts. Or, au fil des ans, il est devenu évident que l’amour entre la Vieille Capitale et la LNH était à sens unique. En 2016, la ligue a écarté la candidature de Québec au profit d’une expansion à Las Vegas. En 2018, lorsqu’une franchise a été attribuée à Seattle, Québec n’a jamais semblé dans le coup. En 2021, le gouvernement Legault a nommé un ministre responsable du retour du hockey professionnel. Malgré tout, aucun signe ne semble pointer vers l’annonce qu’attendent les citoyens depuis le départ de leurs Nordiques en 1995. On ne peut pas, néanmoins, ne pas inclure la ville dans la liste des candidates potentielles. Mais c’est hélas ce qu’elle risque de demeurer : une candidate.

Arizona

PHOTO JOE CAMPOREALE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Les Coyotes de l’Arizona

Malgré tous les indices d’une fin imminente, il ne faudra jamais tenir les Coyotes pour morts avant que Gary Bettman ne confirme le décès. De toujours, le commissaire de la LNH a défendu la franchise contre vents et marées, et ce, malgré ses multiples déboires financiers. Il a été de tous les combats, de toutes les doléances auprès des autorités publiques. On ne peut, dans ces circonstances, présumer qu’il a baissé les bras. Un retour à Glendale semble hors de question, mais les plans B ne sont pas inexistants, écrivait mercredi matin le reporter Craig Morgan, possiblement la personne la mieux informée du dossier à travers la LNH. Ce dernier se demande notamment si une association aux Suns de Phoenix, de la NBA, ne permettrait pas un retour des Coyotes au centre-ville de la métropole, encore que cette idée semble plus ou moins plausible. Morgan évoque aussi le nom de Mesa, ville voisine de Tempe, quoiqu’un déménagement de ce côté exigerait la construction d’un aréna neuf. Les gouverneurs de la LNH pourraient-ils se faire tirer l’oreille et accepter que les Coyotes se lancent dans une nouvelle aventure immobilière ? L’histoire nous a appris que rien n’est impossible. Mais les chances qu’un tel scénario se concrétise semblent soudain très, très minces.

Note : Toutes les populations sont exprimées par rapport à la région métropolitaine des villes concernées. Les données sont tirées du recensement américain de 2020 et d’une étude de Québec International, aussi datée de 2020.