On dit souvent que dans les grands moments, les grands joueurs se lèvent. Non seulement les gros canons du Rocket de Laval ont fait le travail dans la dernière ligne droite de la saison, mais les seconds violons aussi.

S’il y a un joueur qui a compris la nature de la rencontre et qui s’est montré décisif, c’est Pierrick Dubé. Son doublé a permis au club lavallois de prendre la mesure du Crunch de Syracuse 4-3, vendredi soir en tombée de rideau de la saison, et ainsi qualifier le Rocket pour les séries éliminatoires.

« J’aime la pression. En fait, je m’en nourris. Veux, veux pas, c’était un match spécial, et je suis content de ma performance », a affirmé Dubé, qui en sera à une première présence en séries avec le Rocket. L’entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle, a abondé dans le même sens, affirmant que Dubé est non seulement un joueur « clutch », mais qu’il est « super important » dans le succès du club.

À l’image de sa formation qui a signé un huitième gain à ses neuf dernières sorties, Dubé a été tout feu tout flamme lors du sprint final du club-école du Canadien. Le natif de Lyon a inscrit 14 buts et a récolté 11 aides à ses 26 derniers matchs et a fait honneur à sa réputation de joueur des grandes occasions.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Pierrick Dubé

Le petit ailier droit a été décisif tout au long de la conquête de la Coupe du Président en 2022 pour les Cataractes de Shawinigan. Il a notamment marqué le but gagnant en prolongation et a ensuite décroché un contrat d’essai professionnel avec le Rocket en octobre. Le voilà prêt à pourvoir un rôle primordial durant les séries éliminatoires.

Si au début de la saison tu m’avais dit que j’aurais marqué 16 buts, je ne t’aurais pas cru. Je suis vraiment fier de ma progression. J’ai eu la confiance de l’entraîneur et j’ai été dans la bonne chaise.

Pierrick Dubé

Le Rocket pourra également remercier les Comets d’Utica, puisqu’ils ont défait les Monsters de Cleveland, plus proche poursuivant du club lavallois. Si les Monsters remportaient les trois derniers duels, ils se qualifiaient pour les séries éliminatoires. Les Comets ont donc offert le coup de pouce nécessaire au Rocket.

L’aval de Laval

Pour l’occasion, le Rocket a battu sa marque de la plus grande foule, avec 10 295 partisans. Pour répondre à la demande, le club a dû ajouter des chaises pliantes.

Et cette foule excitée, tendue et toujours prête à acclamer ou huer les décisions des officiels a été au rendez-vous. Dès le début de la rencontre, les partisans ont hurlé le nom de leur équipe favorite au moment approprié dans The Star Spangled Banner. Ça a donné le ton.

Lors de chaque mise à jour du pointage entre les Monsters et les Comets, les partisans ont chaudement acclamé la nouvelle. En fait, ils n’ont même pas eu besoin de la confirmation sur l’écran géant pour s’époumoner de nouveau et les salves d’applaudissements ont rapidement enterré le bruit de l’action.

« Ça a aidé de voir le résultat et surtout la réaction des partisans, dixit le pilote lavallois. On s’est dit : “C’est à nous de faire notre job.” »

Si la fièvre des séries a déferlé sur Laval lors du printemps dernier, le Rocket aura une autre chance d’offrir un baume pour les partisans du Tricolore. Les troupes de Jean-François Houle ont terminé au cinquième échelon de la section Nord et affronteront l’une des trois formations suivantes : les Comets, les Americans de Rochester ou le Crunch, lors d’une série au meilleur de trois matchs qui s’entamera mercredi.

« Les séries sont folles ici. Je sais que le Whiteout reviendra et j’ai tellement hâte ! », a lancé Anthony Richard qui a inscrit son 30filet de la campagne contre son ancienne équipe, le Crunch.

Le premier match des Lavallois sera à la Place Bell. Ensuite, le deuxième match et le troisième, si nécessaire, seront sur la route. Disputer le premier match à domicile est un « énorme avantage », selon Houle.

Calme et nervosité

Le Rocket n’a perdu qu’une seule de ses neuf dernières parties, et c’était lorsqu’il a plié l’échine contre les Monsters. Un de ces fameux « matchs de quatre points », comme on les appelle parfois.

Alors le même scénario s’est présenté vendredi soir. À l’instar du duel contre les Monsters, le Rocket a pris les devants 4-2 avant de commencer à encaisser les vagues d’attaques rivales.

« On était aussi nerveux que lors du match contre Cleveland », a admis Houle.

Nous sommes une jeune équipe avec beaucoup de jeunes défenseurs, et c’est stressant pour eux. […] C’est pour ça que ces matchs-là sont importants pour eux. Ils jouent des matchs importants, à intensité élevée et physiques. Ces dernières semaines et les séries auront été bonnes pour leur apprentissage.

Jean-François Houle, entraîneur-chef du Rocket

Un joueur qui a été épargné par cette pression additionnelle, c’est Cayden Primeau, selon l’instructeur du Rocket.

« Il a été très bon », a noté Houle au sujet de Primeau, qui a connu trois matchs avec plus de 40 arrêts cette semaine. « Il doit être crevé. Je crois qu’il va dormir lors des deux prochains jours. Il a beaucoup voyagé et avait beaucoup de pression cette semaine, mais je suis fier de lui. Il a livré la marchandise. »

Et toute une commande il y a aura pour Primeau dans les prochains jours. Celui qui a connu une saison en demi-teinte souhaitera retrouver le succès qu’il a connu lors des séries 2022.

Un quatre contre quatre clé

« La game s’est jouée là », a lancé Jean-François Houle au sujet d’une situation de quatre contre quatre. Pierrick Dubé a d’abord écopé d’une pénalité le long de la rampe, mais après le coup de sifflet, tel un fin renard, il s’est dirigé vers le joueur qu’il a fauché. Après un peu de brasse-camarade, le « fauté » est également devenu fautif. Finalement, lors du quatre contre quatre, le Rocket a inscrit deux buts afin de retraiter vers les vestiaires avec une priorité de 4-2.

Rectificatif : une version précédente de cet article indiquait que Pierrick Dubé avait obtenu un contrat d’essai professionnel avec les Lions de Trois-Rivières en octobre. C’était plutôt avec le Rocket de Laval.