Les ligues professionnelles et les équipes misent souvent sur les soirées rendant hommage à la fierté gaie afin d’améliorer la visibilité et la tolérance envers les personnes issues de la communauté LGBTQ+ — en plus de leur vendre, bien sûr, des billets —, et la LNH est l’un des circuits qui en font le plus à ce chapitre.

Elle a développé des chandails spéciaux conçus par des artistes de la communauté LGBTQ+, leur a accordé une scène pour s’exprimer, mis sur pied des kiosques d’information et même encouragé la présentation de numéros orchestrés par des personnages drag. Et ça fonctionne très bien.

Cependant, pour la première fois cette saison, six joueurs de la LNH — dont l’ex-joueur du Canadien de Montréal Eric Staal, maintenant avec les Panthers de la Floride — ont récemment fait le choix de ne pas enfiler l’uniforme multicolore de leur équipe à l’occasion d’une soirée spéciale dédiée à la cause. En conséquence, le commissaire Gary Bettman a déclaré qu’il allait devoir réévaluer l’avenir de ces soirées promotionnelles.

Ces déclarations préoccupent certains partisans et militants de la cause LGBTQ+, qui estiment que c’est un symptôme du climat politique actuel limitant la liberté d’expression, la santé et la participation sportive des personnes transgenres tant aux États-Unis qu’au Canada et ailleurs dans le monde. Et elles menacent maintenant la tenue de ces évènements spéciaux, qui sont pourtant censés être amusants et utiles à la société.

« Il est tout à fait juste de dire que le paysage politique actuel contribue en quelque sorte à légitimer les personnes qui font le choix de ne pas participer à des évènements spéciaux destinés à démontrer leur appui envers les membres marginalisés de la société », a déclaré Hudson Taylor, directeur exécutif et fondateur d’Athlete Ally, une organisation qui travaille avec des équipes et des ligues pour promouvoir l’inclusivité LGBTQ+.

Cette saison, dans la LNH, trois équipes — les Blackhawks de Chicago, les Rangers de New York et le Wild du Minnesota — ont refusé de prendre part à une période d’échauffement avec le chandail multicolore rendant hommage à la communauté LGBTQ+. Et une quatrième pourrait bientôt joindre le mouvement ; les Blues de St. Louis. Les Rangers et le Wild sont revenus sur leur décision d’enfiler le chandail multicolore pendant une période d’échauffement, sans préciser les motifs derrière leur volte-face.

Après que des joueurs et des équipes aient décidé de ne pas participer à ces soirées rendant hommage à la communauté LGBTQ+, Bettman a mentionné que la ligue « évaluera » pendant la saison estivale sa manière d’exprimer son soutien lors de ces soirées spéciales. Il a ajouté que ces refus étaient une distraction « de tout ce que nos équipes et notre ligue font par conviction ». Le commissaire a également souligné que la « plupart » des joueurs, des équipes et du personnel de la LNH soutient les soirées rendant hommage à la communauté LGBTQ+.

La LNH travaille en partenariat depuis une décennie avec You Can Play Project, une organisation qui milite en faveur de la participation des personnes issues de la communauté LGBTQ+ aux sports. Avant la présente saison, aucun joueur de la LNH n’avait refusé de participer aux soirées spéciales dédiées à cette communauté.

Le Canadien doit tenir sa soirée LGBTQ+ ce jeudi, lors de la visite des Capitals de Washington au Centre Bell.

Les joueurs du CH prendront part à la période d’échauffement avec des chandails et du ruban aux couleurs de l’arc-en-ciel sur la lame de leurs bâtons. Ceux-ci seront ensuite vendus aux enchères au profit d’organismes.

Avec La Presse Canadienne