Le nom de Pierre-Luc Dubois ne semble jamais vouloir se détacher du Canadien.

L’informateur hockey Elliotte Friedman a d’ailleurs enflammé les discussions sur les réseaux sociaux cette semaine : « Les Jets ont parlé de Dubois occasionnellement au Canadien. Nous savons à 95 % qu’il aboutira à Montréal. Y a-t-il moyen de s’entendre de façon à ce que le Canadien l’obtienne plus tôt de façon à ce que nous puissions obtenir quelque chose ? Ils en ont parlé. »

Le Canadien détient le gros bout du bâton dans ce dossier. Dubois deviendra joueur autonome sans compensation à compter de juillet 2024 et a déjà manifesté son désir de poursuivre sa carrière à Montréal.

L’organisation montréalaise n’est pas pressée. Kent Hughes, on le rappelle, a confié récemment au collègue Pierre Lebrun que l’équipe était encore à deux ou trois ans de devenir un club de premier plan.

Pourquoi gaspiller un choix de première ronde et un espoir de premier plan en plein processus de reconstruction, pour un joueur qu’on pourrait obtenir sur le marché des joueurs autonomes dans un an ?

À la limite, Hughes peut écouter son homologue Kevin Cheveldayoff. S’il juge à propos d’intégrer Dubois plus tôt à sa formation, il n’y a pas de mal à discuter. Le DG du Canadien se sait en position de force. Les Jets ne voudront pas perdre Dubois sans rien obtenir en retour dans un an. Hughes pourra fixer son prix.

Dubois accélérerait évidemment le processus de relance à Montréal, sans pour autant hypothéquer l’avenir. Il a 24 ans, un an de plus seulement que Nick Suzuki.

Avec 58 points, dont 25 buts, en 66 matchs, il connaît la meilleure saison offensive de sa carrière, en route vers une production de 31 buts et 72 points sur une saison de 82 matchs.

Un centre gaucher de 6 pieds 4 pouces et 214 livres (selon les données de la LNH) viendrait compléter à merveille Nick Suzuki, 5 pieds 11 pouces et 208 livres, et Kirby Dach, 6 pieds 4 pouces et 212 livres. Montréal compterait sur trois centres talentueux, costauds, et tous âgés de 25 ans ou moins.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Kirby Dach

Mais, on le répète, et on insiste, le Canadien n’est pas pressé. L’ailier Alex DeBrincat venait de compter 41 buts lorsque les Sénateurs l’ont obtenu l’été dernier en retour de leur 7e choix au total en 2022, de leur choix de début de deuxième tour (39e au total) et d’un choix de troisième tour en 2024.

DeBrincat avait lui aussi 24 ans et à une année d’obtenir son autonomie avec compensation, c’est-à-dire avec ses droits toujours attachés à l’équipe.

Un centre a toujours une plus grande valeur, mais les Blackhawks n’étaient pas en position de faiblesse comme les Jets le sont. Ils avaient le loisir de conserver ses services, même dans un processus de reconstruction.

Il n’y aurait aucun mal à accélérer, et sécuriser, l’arrivée de Dubois à Montréal. Mais pas à n’importe quel prix. Le choix de premier tour du Canadien en 2023 se situe au cinquième rang à l’heure actuelle. Il serait carrément insensé de l’offrir aux Jets pour Dubois.

Celui obtenu des Panthers pour Ben Chiarot se situe au 14e rang. Il pourrait chuter au 11e rang au rythme où la Floride perd ses matchs depuis une semaine. Kent Hughes n’a pas à toucher à ses choix de 2023.

Les Jets pourront sans doute obtenir un choix de fin de premier tour et un espoir à la date limite des transactions l’an prochain à titre de joueur de location s’il conserve les services de Dubois pour encore 11 mois. Mais Cheveldayoff sera placé dans une situation fort inconfortable auprès des fans des Jets s’il se résout à l’échanger en pleine course pour une place en séries.

S’il tient à Dubois rapidement, le DG du Canadien regorge d’espoirs à plusieurs positions. Et il n’y aura pas de place pour tous ces joueurs. Il y a moyen de créer une liste restreinte « d’intouchables » et laisser les Jets piger parmi les Mesar, Heineman, Kidney, Roy, Struble, Trudeau et compagnie. Hughes, en homme intelligent, saura profiter de son rapport de force favorable si les Jets insistent pour lui échanger Dubois.

À quel salaire ?

Autre élément important à considérer, l’équilibre salarial. Combien exigera Pierre-Luc Dubois pour sa prolongation de contrat ? Le capitaine Nick Suzuki constitue le plus haut salarié de l’équipe parmi les joueurs actifs avec son salaire de 7,8 millions. Cole Caufield sera sans doute payé dans ces eaux-là.

Dubois possédera un statut différent en raison de ses années de service et l’autonomie complète se paye, mais pas au prix d’un déséquilibre salarial.

Suzuki a amassé 61 points en 74 matchs au sein d’un club faible. Dubois montre 58 points en 66 matchs entouré d’attaquants redoutables tels Kyle Connor, Mark Scheifele, Blake Wheeler et Nikolaj Ehlers.

On imagine difficilement le CH accueillir Dubois avec un salaire annuel de 9 millions pour huit ans, disons…

En bref, il est évidemment permis de rêver à Dubois dans l’uniforme du Canadien, cet été ou l’an prochain. Mais Kent Hughes, en féroce négociateur, a aussi le loisir son prix, et le moment de son acquisition.

Cayden Primeau en audition

Le rappel du jeune gardien Cayden Primeau, le gardien partant mardi soir à Philadelphie, peut en surprendre certains. Mais le Canadien veut pouvoir l’évaluer de façon plus nette d’ici la fin de la saison, de façon à prendre une décision plus éclairée en prévision de l’an prochain.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Cayden Primeau

Primeau, 23 ans, devra passer par le ballottage pour la première fois de sa carrière en 2023-2024 s’il est rétrogradé dans la Ligue américaine. Samuel Montembeault, 26 ans, supérieur à Jake Allen cet hiver, est sous contrat pour encore un an, à un salaire annuel d’un million, et Allen, 32 ans, détiendra deux autres années de contrat à 3,8 millions par saison.

Primeau a une fiche modeste de 14-14-6, une moyenne de 3,13 et un taux d’arrêts de .906 à Laval, mais affiche une moyenne de 2,33 et un taux d’efficacité de .924 lors de ses neuf derniers matchs, en pleine course aux séries éliminatoires.

Tester Primeau lors de quelques matchs ces trois prochaines semaines permettra à l’organisation de préparer ses décisions en prévision de la prochaine saison, au lieu de prendre une décision à la va-vite à la conclusion du camp d’entraînement.

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