Depuis la date limite des transactions, le Canadien est la pire équipe de la LNH. Une seule victoire en neuf matchs, des buts accordés à la tonne, un désavantage numérique qui cède pratiquement une fois sur deux… On peut néanmoins, à travers la tempête des dernières semaines, cerner quelques éléments positifs. La Presse vous en propose sept.

Edmundson trouve son rythme

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Joel Edmundson

Le surnom de Joel Edmundson, auprès de ses coéquipiers, est « Steady Eddy », dont la traduction française d’« Eddy le stable » pourrait aisément référer à un monarque européen du Moyen-Âge. Pendant la première moitié de la saison, toutefois, le défenseur de 29 ans portait bien mal son titre. Avant de se blesser au dos à la fin du mois de janvier, Edmundson affichait un différentiel catastrophique de -21 en seulement 39 matchs. Depuis son retour au jeu, le 2 mars dernier : +7 en 10 rencontres. Comme l’a récemment fait remarquer notre collègue Guillaume Lefrançois, le personnel d’entraîneurs semble avoir allégé sa charge de travail, ce qui le sert plutôt bien. Voyons maintenant si sa proverbiale stabilité tiendra le coup si l’absence de Kaiden Guhle devait se prolonger.

Montembeault garde le fort

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Samuel Montembeault

On l’évoquait en introduction, mais depuis la date limite des transactions, ça ne fonctionne pas du tout pour le Tricolore. Fiche de 1-6-2 en 9 rencontres, avec 42 buts accordés. Même en retirant les buts donnés en infériorités numériques, on constate que le CH a été parmi les pires clubs du circuit à cinq contre cinq. Or, dans cette phase de jeu, les statistiques font très, très bien paraître Samuel Montembeault. À cinq contre cinq, depuis le 3 mars, il affiche un taux d’efficacité de ,933 et une moyenne de 2,25 buts alloués par 60 minutes de jeu. Malgré son début de match catastrophique de jeudi dernier en Floride, le site spécialisé Natural Stat Trick calcule qu’il a accordé, à ses six derniers départs, 3,6 buts de moins que ce qui était attendu de lui.

Belzile s’éclate

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Alex Belzile déjoue le gardien Antti Raanta lors du match contre les Hurricanes de la Caroline au Centre Bell, le mars.

Qui donc avait prédit qu’avec six points, Alex Belzile aurait une production égale à celle de Nick Suzuki au cours des neuf derniers matchs ? Voilà, personne. Évidemment que la comparaison doit s’arrêter là, puisque Suzuki affronte soir après soir le meilleur trio adverse et qu’il porte le poids de son équipe depuis maintenant 70 matchs. Or, l’histoire de Belzile ressemble déjà, avec 12 joutes à disputer, à la plus belle de la saison. À forces égales, il a certes passé la majorité de son temps sur un quatrième trio, mais il a obtenu des missions additionnelles après que Christian Dvorak fut tombé au combat. Le conte de fées se poursuit pour l’attaquant de 31 ans, dont on se demande s’il ne pourrait pas hériter d’un poste permanent l’automne prochain.

Matheson le bourreau

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Michael Matheson

Au nombre de buts qu’accorde le Canadien, il ne faut pas se surprendre que Michael Matheson se retrouve sur la glace pour plus de réussites de l’adversaire que de son club depuis quelque temps. Or, il sera difficile de lui reprocher certaines largesses vu l’ampleur des tâches qui lui échoient. Depuis le 21 janvier, date à laquelle il est revenu à temps plein après avoir subi de multiples blessures, il a disputé plus de 22 minutes à 21 reprises sur 24 rencontres. Il a même atteint un sommet en carrière de 31 min 57 s, le 9 mars, contre les Rangers de New York. Ce bourreau de travail est aussi en voie de connaître l’une de ses meilleures saisons dans la LNH sur le plan offensif, et ce, même s’il a déjà raté 34 matchs.

Drouin, mine de rien

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Jonathan Drouin

Le moment est drôlement choisi pour parler de lui, puisqu’il a été cloué au banc par son entraîneur samedi dernier parce qu’il était arrivé en retard à une rencontre d’équipe la veille, mais Jonathan Drouin est le meilleur pointeur du CH depuis la date limite des transactions. Un but (enfin !) et sept mentions d’aide lui confèrent un point d’avance sur Josh Anderson. Il importe de relativiser cette récolte, alors que son trio peine souvent en couverture défensive. Et malgré un récent relent d’enthousiasme à son sujet parmi les partisans sur les réseaux sociaux, on continue de douter que cette performance lui vaille une offre du Tricolore pendant la saison morte. Il n’empêche que, mine de rien, Drouin continue de faire son chemin.

Pezzetta, toujours là

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Michael Pezzetta

On se doute que lui-même ne s’en réjouit pas, mais force est de constater que les malheurs du Canadien ont bien servi la cause de Michael Pezzetta. Depuis qu’une hécatombe a frappé son équipe de plein fouet à la mi-janvier, deux phénomènes se sont conjugués. D’abord, faute d’options supplémentaires, Pezzetta a disputé tous les matchs de son club. Ensuite, Martin St-Louis n’a eu d’autre choix que de réunir un quatrième trio dit « d’énergie », principalement composé de joueurs rappelés du Rocket de Laval. Nettement mieux servi par un style plus conventionnel que ce que prône St-Louis à travers ses concepts offensifs, le chevelu patineur est comme un poisson dans l’eau. Depuis le rappel de Belzile, le 21 janvier, le numéro 55 a amassé 10 points en 24 matchs. Cette saison, il a maintenant disputé 51 matchs, soit le même total que l’an dernier. Il a toutefois amassé deux points de plus et vu passer son différentiel de -7 à +2.

Les tireurs se dégênent

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Denis Gurianov

On les garde pour la fin puisque leur réveil est plus récent, mais Denis Gurianov et Jesse Ylönen surfent sur de jolies séquences offensives. L’un a marqué quatre buts à ses cinq derniers, et l’autre, trois à ses quatre derniers. Au-delà des buts eux-mêmes, soulignons qu’il s’agissait, dans la plupart des cas, de séquences au cours desquelles les deux attaquants ont fait l’étalage de leurs habiletés. La mention n’est pas banale, surtout dans le cas de Gurianov, qui a presque doublé son rythme de tirs par match (de 1,6 à 2,8) depuis qu’il a été acquis des Stars de Dallas. Quant à Ylönen, il demeure timide à ce chapitre, mais on comprend soudain un peu mieux les éloges qu’il recevait dans la Ligue américaine.