Au-dessus du groupe des bons joueurs, il y a celui des très bons joueurs. Et au-dessus du petit groupe des très bons joueurs, il y a le minuscule groupe des joueurs exceptionnels. Ceux qui peuvent être au mieux ralentis, mais jamais totalement stoppés.

Parmi ceux-ci, Connor McDavid est le nom qui nous vient le plus rapidement en tête. Nathan MacKinnon est sans doute le suivant.

S’il n’avait pas dû composer avec une blessure qui l’a forcé à rater 11 matchs en décembre, le Néo-Écossais serait d’ailleurs tout juste derrière l’Ontarien au classement des meilleurs pointeurs du circuit. Depuis le début de l’année 2023, MacKinnon a amassé 45 points en 29 rencontres. Il a été blanchi seulement quatre fois.

Quand il s’empare de la rondelle, c’est un véritable train qui fonce en zone adverse. Et ce train-là, en ce moment, est en marche.

Dans ces circonstances, comment peut-on, à défaut de l’arrêter, au moins tenter de compliquer son travail ?

« C’est une très bonne question ! », s’est exclamé Jonathan Drouin, lundi matin, après l’entraînement matinal du Canadien, alors que l’Avalanche du Colorado sera justement en visite au Centre Bell en soirée.

« Contre des joueurs comme McDavid ou lui, c’est cliché, mais il faut se défendre à cinq, a poursuivi Drouin. Je ne pense pas qu’un seul joueur soit capable d’en arrêter un autre qui a cette vitesse-là. En unité de cinq, il faut le garder hors de l’enclave, s’assurer qu’il ne se retrouve pas à deux contre un ou en échappée. »

L’impression, à l’évidence, est généralisée.

Martin St-Louis : « Tu ne peux pas demander à un seul gars de se défendre contre lui. »

Johnathan Kovacevic : « Je ne pense pas que personne ne puisse le stopper. »

Aux yeux du défenseur, trois clés permettent de limiter les dégâts.

D’abord, il faut réagir vite dès que MacKinnon s’empare de la rondelle. « Une demi-seconde et tu es en retard », souligne-t-il.

Ensuite, il faut engranger le plus de vitesse possible. « Même si on ne peut atteindre la sienne, il faut y aller à 100 %. »

Enfin, il faut savamment calibrer l’espace entre lui et soi – le fameux « gap », en anglais. « Si tu lui en donnes trop, il va en profiter pour décocher un tir. Si tu es trop proche, il va te brûler par l’extérieur. Il faut donc se mettre au travail tôt, bouger ses pieds et contrôler l’espace. »

Affronter un joueur comme MacKinnon impose le même niveau de reconnaissance de l’adversaire, selon Kovacevic, que d’affronter un joueur reconnu pour ses mises en échec percutantes. « On est censé savoir exactement quand son trio et lui sont sur la glace. »

La question à 1000 $, maintenant : qui choisir dans son équipe, entre McDavid et MacKinnon ?

« Je prends Nathan, je pense », a répondu Drouin. Certains diront qu’il a un parti pris pour son ancien coéquipier chez les Mooseheads de Halifax. Mais ce n’est pas un mauvais choix pour autant.

Nouveaux trios

Le Canadien déploiera le même effectif contre l’Avalanche que celui qui a affronté les Devils du New Jersey samedi dernier à Montréal. Jake Allen sera de nouveau devant le filet.

Martin St-Louis a tout de même un peu brassé ses cartes, puisqu’il a inversé les duos d’ailiers évoluant avec Nick Suzuki et Chris Tierney. Suzuki hérite donc de Rem Pitlick et de Denis Gurianov, et Tierney, de Rafaël Harvey-Pinard et Jesse Ylönen.

L’entraîneur-chef n’a pas fourni de grandes explications à ce sujet, affirmant que ce n’était ni un désaveu pour Harvey-Pinard et Ylönen, qui perdent leur place sur le premier trio, ni une récompense pour les deux autres – « ce n’est pas comme s’ils avaient été remarquables », dixit St-Louis.

Gurianov a tout de même marqué l’unique but du CH samedi, à la suite d’une belle remise de Pitlick.

Les autres trios d’attaquants et duos de défenseurs resteront les mêmes. Lundi matin, Justin Barron s’est entraîné pour la première fois avec un chandail lui permettant de recevoir des contacts, mais il ne prendra pas part au match.

La rencontre s’amorcera à 19 h 30.

Formation probable du Canadien

Pitlick-Suzuki-Gurianov
Hoffman-Drouin-Anderson
Harvey-Pinard-Tierney-Gurianov
Pezzetta-Belzile-Richard

Matheson-Kovacevic
Guhle-Savard
Edmundson-Wideman

Allen