De passage à la baladoémission Sortie de zone, les quatre plus beaux espoirs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) en vue du prochain repêchage de la LNH se sont prononcés sur le nouveau règlement qui pourrait arriver cet été interdisant les bagarres au cours des matchs de la ligue. Même s’ils jettent rarement les gants, ils sont quelque peu indifférents face à cette décision, car peu importe la décision de la ligue, ils devront s’y conformer.

Si Ethan Gauthier (14e), Mathieu Cataford (27e), Matteo Mann (53e), Jordan Tourigny (63e) sont les joueurs les mieux classés sur la liste des meilleurs patineurs nord-américains de la centrale de recrutement de la Ligue nationale de hockey (LNH), c’est parce qu’ils s’illustrent avec leurs points plutôt qu’avec leurs poings.

0:00
 
0:00
 

Du haut de ses six pieds et six pouces, Matteo Mann ne s’est battu qu’une seule fois depuis son arrivée avec les Saguenéens de Chicoutimi, il y a trois saisons. L’interdiction attendue de se bagarrer n’aura donc aucun effet sur sa manière de jouer.

« Ce n’est pas moi qui fais les règles, moi je joue la game. […] Il n’y a pas beaucoup de bagarres dans notre ligue, alors je n’ai pas vraiment de commentaire sur ça, pour être honnête. C’est la ligue qui décide, et comme joueurs, on va vivre avec la décision. »

Idem pour Mathieu Cataford. L’attaquant des Mooseheads de Halifax est un joueur robuste et complet, certes, mais il a lui aussi une seule bagarre à son actif.

Pour moi, ça ne change pas grand-chose. C’est juste de s’adapter au nouveau règlement et on n’a pas le contrôle là-dessus.

Mathieu Cataford, attaquant des Mooseheads de Halifax

Son de cloche similaire pour le meilleur espoir, Ethan Gauthier. Si certains clament que les bagarres sont utiles pour protéger les joueurs vedettes des différentes formations, l’ailier du Phœnix de Sherbrooke croit que les temps ont changé. « Je ne pense pas nécessairement que c’est pour protéger les joueurs vedettes. Dans les 18 équipes, il n’y a pas un joueur dans la ligue qui est là juste pour se battre comme on voyait avant, a-t-il expliqué. Dans mon équipe, cette année, il y a des gars sur la première ligne qui se battent pour défendre un coéquipier, mais si on regarde la ligue par rapport à il y a trois, quatre ou cinq ans, la différence est énorme. »

Une année d’adaptation

Les meilleurs espoirs ont effectué une importante tournée médiatique au cours des derniers jours. Ils sont en plein cœur d’une année déterminante pour leur avenir, mais ils doivent également être à la hauteur des attentes dans leurs équipes respectives, en plus de maintenir une bonne moyenne à l’école.

Ces athlètes-étudiants de 18 ans divergent de leurs contemporains et même si ce qui les attend est pour le moins réjouissant, cette transition vers la vie adulte n’est pas de tout repos.

Or, ils semblent bien s’y adapter, comme le raconte Jordan Tourigny. « Je ne pense pas que c’est une charge supplémentaire qui est difficile », souligne le défenseur des Cataractes de Shawinigan.

Les équipes sont très bonnes pour trouver l’équilibre entre le hockey, l’école et l’extérieur. Il faut juste avoir la motivation de le faire et le désir d’aller à l’école.

Jordan Tourigny, défenseur des Cataractes de Shawinigan

Gauthier le reconnaît : « Pendant une année de repêchage, ce n’est pas tout le temps facile. Il y a des formulaires à remplir, des entrevues, il faut gérer son horaire ». D’autant plus que ses parents ont toujours favorisé l’école au hockey. C’est pourquoi il faut « avoir un bon équilibre », soutient-il.

Être réaliste

L’année dernière, l’actuel meilleur pointeur de la LHJMQ, Jordan Dumais, avait ouvertement critiqué la centrale de recrutement, insatisfait de son classement sur différentes listes.

Cette saison, son coéquipier Mathieu Cataford doit apprendre à vivre avec ces différents classements et les attentes à son endroit. « Il y a des listes qui vont sortir pendant l’année avec lesquelles tu ne seras pas toujours en accord », précise-t-il.

Pour lui, l’important est de « rester concentré sur l’objectif principal, qui est d’être repêché. C’est sûr que tout le monde aimerait sortir en première ronde. Ce n’est pas une réalité possible, malheureusement, mais c’est ce qu’on va faire après qui est important. »

Lors du dernier repêchage, le Canadien de Montréal a utilisé son dernier choix pour réclamer Miguel Tourigny. L’ancien défenseur de l’Armada de Blainville-Boisbriand et du Titan d’Acadie-Bathurst avait été ignoré par les clubs de la LNH lors des deux encans précédents. Il est donc bien placé pour épauler et conseiller son cadet, qui devrait entendre son nom beaucoup plus tôt. « Son nom était sur les listes et il s’est fait beaucoup d’attentes. Il avait espoir d’être repêché dans la LNH. C’était son rêve et c’est le rêve de tous les joueurs de hockey. Là, c’est à mon tour et il est très présent pour moi. Il veut vraiment que je ne me crée pas trop d’attentes, comme ça je ne serai pas triste si mon nom sort à un endroit que je ne voulais pas », raconte son frère Jordan.