Jouer devant une salle comble au Centre Vidéotron au début du tournoi pee-wee de Québec leur a déjà donné une solide dose d’émotions. D’autres surprises attendaient toutefois les joueurs de l’équipe ukrainienne.

À l’invitation du Canadien, tous les joueurs ont passé la journée à Montréal. Au menu : présence à l’entraînement matinal, rencontre avec des joueurs et billets pour la rencontre contre les Blackhawks de Chicago en soirée. Ils ont aussi assisté à l’échauffement d’avant-match depuis le banc du Tricolore.

C’est l’organisation du Tricolore qui a contacté l’équipe ukrainienne, et les pièces sont rapidement tombées en place, alors que les joueurs profitaient d’une journée de congé entre deux joutes à Québec.

« C’était une surprise totale pour eux », a confirmé l’entraîneur-chef Yevgeniy Pysarenko, mardi matin, pendant que ses ouailles suivaient, cellulaires en main, le début de l’échauffement du Canadien.

Au début, ils n’y croyaient pas. Il a fallu leur dire : oui, oui, on y va pour vrai !

Yevgeniy Pysarenko, entraîneur-chef de l’équipe de l’Ukraine

Pysarenko ne cache pas à quel point la présente semaine est précieuse pour les jeunes hommes qu’il accompagne. La guerre faisant rage chez eux, ils profitent d’une rare pause. « Ils sont relax, ils se sentent en sécurité, a repris l’entraîneur. Ils vivent beaucoup de stress chez nous. Là, ils sourient, ils rient, ils passent du bon temps. C’est incroyable pour eux. »

Alex Belzile, du Canadien, avait justement suivi, à distance, le début de tournoi des jeunes hockeyeurs à Québec, s’émerveillant de « l’accueil et l’amour qu’ils ont reçus ».

« On est heureux de les voir, a-t-il ajouté. C’est dur de se mettre dans leurs souliers et de comprendre leur quotidien. Mais on est contents si on peut leur changer les idées et leur mettre des sourires dans le visage. »

« Chaud au cœur »

Selon Yevgeniy Pysarenko, ses joueurs n’avaient pas de favori qu’ils désiraient rencontrer plus que d’autres. Or, à l’évidence, ils avaient déjà entendu parler de Martin St-Louis.

Avant son point de presse quotidien, le pilote du Canadien a été inondé de demandes d’autographes – auxquelles il a acquiescé avec le sourire.

La présence et l’enthousiasme des jeunes lui ont fait « chaud au cœur », a-t-il expliqué par la suite. Le père de St-Louis a d’ailleurs assisté, au Centre Vidéotron, au premier match des Ukrainiens, samedi après-midi. Un moment unique au cours duquel les petits joueurs sur la glace ont démontré une émouvante solidarité.

« Oui, il a manqué le match du Canadien pour aller voir ce match-là », a ajouté l’entraîneur en riant.

« On ne peut pas imaginer ce qu’ils traversent présentement comme pays, a-t-il poursuivi. Des jeunes, ça leur prend des expériences normales dans leur sport, et il n’y a pas de meilleure occasion que le tournoi pee-wee de Québec. Je suis content de les avoir rencontrés aujourd’hui. »

À un reporter qui l’a interrogé sur l’importance qu’il a toujours accordée, comme athlète, au jeune public, St-Louis a rappelé que le sport professionnel entrait sous le parapluie du divertissement. « Le monde est content de te voir ; il te regarde à la télé, il regarde les faits saillants. Il faut prendre le temps d’être humain. De jaser avec quelqu’un, de prendre une photo, je pense que ça fait partie de la job. »

En soirée, en première période du match contre les Hawks, les joueurs ukrainiens sont apparus à l’écran géant du Centre Bell et ont été présentés par l’annonceur maison. La foule les a chaudement applaudis, heureuse finale d’une journée bien remplie.

Le voyage au Québec est toutefois loin d’être terminé. Il y a, après tout, un tournoi à gagner dans la Vieille Capitale.