La visite de Kent Hughes cette semaine à Boston, à l’occasion du tournoi Beanpot, auquel participent quatre espoirs du Canadien, est significative.

À un peu plus de trois semaines de la date limite des échanges dans la LNH, le directeur général pourrait avoir d’autres chats à fouetter.

Hughes aura des décisions à prendre prochainement, mais pas nécessairement avec les joueurs les espoirs du CH les plus en vue à ce tournoi.

Il ne faut d’ailleurs pas rater les reportages du collègue Guillaume Lefrançois, sur place à Boston. Guillaume a parlé à la plupart des acteurs principaux ces derniers jours.

Le sort de Sean Farrell et de Lane Hutson en prévision de la prochaine saison est plutôt scellé. À moins d’une surprise de taille, Farrell, 21 ans, 36 points en seulement 23 matchs à Harvard, signera son premier contrat professionnel à la conclusion de sa saison universitaire et terminera la saison à Montréal.

Cet ailier de 5 pieds 9 pouces et 175 livres repêché en quatrième ronde en 2020 a déjà joué avec des professionnels à l’occasion des Jeux olympiques et du Championnat mondial avec les États-Unis.

Malgré sa domination étonnante à sa première saison dans la NCAA, Hutson, disputera une deuxième saison à Boston University. À 5 pieds 9 pouces et 155 livres, on veut voir Hutson, 18 ans, gagner davantage en maturité physique, même s’il vient au premier rang des compteurs chez les défenseurs du circuit collégial avec 36 points en seulement 26 matchs, un rendement supérieur aux Cale Makar, Quinn Hughes et Adam Fox à leur année recrue.

Repêché en fin de deuxième ronde, 62e au total en 2022, Hutson a autant de points que le centre Logan Cooley, troisième choix au total la même année. Certains commencent même à mousser sa candidature dans la course pour le trophée Hobey-Baker remis au joueur par excellence dans la NCAA !

Si les dossiers de Farrell et Hutson ne laissent pas planer un grand suspense, le mystère demeure entier dans le cas du défenseur de Northeastern, Jayden Struble, et de l’attaquant Luke Tuch, de Boston University, des choix de deuxième ronde du CH en 2019 et 2020, respectivement.

Le temps presse davantage pour Struble, 21 ans, à sa quatrième saison universitaire. Le Canadien doit lui faire signer un contrat avant le 15 août, sans quoi le jeune homme deviendra joueur autonome sans compensation.

Struble est un défenseur costaud à 6 pieds et 205 livres, il ne craint pas le jeu robuste et peut servir de retentissantes mises en échec, mais il demeure limité offensivement. Il n’a pas progressé à ce chapitre depuis sa deuxième saison avec les Huskies.

Malgré ses liens avec Kent Hughes, son entraîneur à l’adolescence, Struble est conscient de l’abondance de défenseurs gauchers dans l’organisation : le vétéran Mike Matheson, Kaiden Guhle et Arber Xhekaj, deux défenseurs robustes comme lui, et supérieurs, Jordan Harris, et éventuellement Lane Hutson, Adam Engström et William Trudeau.

Hughes peut le mettre sous contrat si l’intérêt est mutuel, car on une organisation ne compte jamais trop de défenseurs, ou encore l’échanger d’ici la date limite des transactions pour un choix ou un espoir à une autre position.

Tuch, 20 ans, coéquipier de Hutson chez les Terriers, frère d’Alex, des Sabres, est un attaquant de puissance de 6 pieds 2 pouces et 205 livres dont la production offensive est limitée. Il connaît néanmoins sa meilleure saison en trois ans avec 16 points en 27 matchs.

On peut le mettre sous contrat à la fin de sa saison, le laisser disputer une dernière année à Boston University au risque de le perdre en août 2024 si on ne s’entend pas avec lui ou l’échanger d’ici là.

Il est très difficile de tirer de l’information dans les cas de Struble et Tuch. Ils sont plus loin, de toute façon, dans la hiérarchie des espoirs du Canadien.

La course au dernier rang…

La course se resserre dans le bas du classement. Les Sharks ont battu le Lightning et les Ducks ont vaincu les Coyotes en surtemps. Il n’est plus utopique à croire à une 30e place au classement général pour le Canadien. L’idée peut en choquer certains, mais à ce stade-ci de la saison, et à une quinzaine de points d’une place en séries, pourquoi ne pas souhaiter un choix dans le top 3 pour Montréal, peut-être mieux ?

Ainsi, San Jose, 28e, se retrouve à un seul point du Canadien, avec un match de moins à disputer néanmoins. Les Coyotes sont à quatre points et les Ducks, pourtant loin derrière il n’y a pas si longtemps, ont quatre points de retard eux aussi, avec une fiche de 5-3-2 lors de leurs dix derniers matchs. Mais ils ont disputé une rencontre de plus que le CH. Chicago et Columbus ont trop de retard sur les autres pour ne pas terminer dans la cave.

Le Canadien peut aussi devancer les Canucks au 26e rang. Ils ont autant de points, mais Vancouver a un match en main. Les Canucks ne gagnent cependant pas plus souvent depuis l’arrivée de Rick Tocchet.

Si le repêchage avait lieu aujourd’hui, Montréal repêcherait au sixième rang, avec 7,5 % de chances de remporter la loterie. Leur taux grimperait à 11,5 % si San Jose, Arizona et Anaheim les rattrapent et mettrait la main sur Adam Fantilli ou Leo Carlsson à défaut de remporter la loterie.

Le CH détient aussi le choix des Panthers, mais ceux-ci ont perdu seulement deux matchs à la régulière lors de leurs dix dernières rencontres. Le Canadien repêcherait au 12e rang avec ce choix et ne pourrait remporter le premier lot.

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