Le Tricolore disputera ce lundi soir son 41e match de la saison, concluant ainsi la première moitié de son calendrier 2022-2023. La Presse se penche aujourd’hui sur les performances individuelles du deuxième quart de la campagne.

Avant-propos

Avec une fiche de 6-12-2 et un taux de points de classement de ,350 au cours de ses 20 derniers matchs, le Canadien a vécu des moments particulièrement difficiles. Pendant la période du 25 novembre au 7 janvier, il s’est donc retrouvé au 30rang de la LNH, sur 32 équipes. L’évaluation des joueurs, conséquemment, n’est pas guillerette, quoique nous ayons cherché à trouver le positif là où il y en a. Dans chaque catégorie, les noms sont en ordre alphabétique.

Debout dans la tempête

Jake Allen

Vu l’état pitoyable du jeu défensif devant lui, on n’a d’autre choix que de faire abstraction des chiffres pour mesurer l’impact de Jake Allen. Il reçoit quasi systématiquement 30 tirs et plus et, à l’exception des neuf buts accordés à Washington, il a presque toujours su garder le bateau à flot. Les statistiques avancées révèlent qu’il a « sauvé » quelques buts, ce qui n’arrivait pas en début d’année.

Cole Caufield

Son différentiel de -9 à ses 20 derniers matchs ainsi que ses zéro mentions d’aide dans l’intervalle révèlent un essoufflement de la polyvalence qu’il affichait dans le premier quart de la campagne. Mais on ne peut ignorer ses 11 buts, qui le placent dans une position enviable pour atteindre et même dépasser la marque de 40 buts, ce qu’aucun joueur du Tricolore n’a fait depuis presque trois décennies.

Christian Dvorak

En l’absence de Sean Monahan (cette formule reviendra souvent, aussi bien vous en avertir), il n’avait d’autre choix que d’accepter des responsabilités additionnelles. Il s’en est relativement bien sorti, terminant au troisième rang des pointeurs de son équipe (8 points), et ce, bien qu’il soit impliqué dans plus de mises en jeu en territoire défensif que n’importe quel autre attaquant.

Jake Evans

Ses 8 points, à égalité avec Dvorak, sont probablement encore plus notables puisqu’il ne joue pas du tout en avantage numérique – encore qu’une fenêtre de 12 secondes lui eût suffi pour marquer en de telles circonstances à Dallas. Son différentiel de - 1 est le meilleur chez les attaquants montréalais depuis 20 matchs. Il demeure un travailleur acharné qui prend rarement une soirée de congé.

Kaiden Guhle

Ce n’était pas parfait, mais ses indicateurs défensifs étaient tous en amélioration avant les matchs apocalyptiques de la fin de l’année 2022. Il a en outre montré une nette progression sur le plan offensif, au point de se hisser au deuxième rang chez les arrières recrues du circuit au moment de se blesser. Sa perte a d’ailleurs trahi la vulnérabilité de la défense du club.

David Savard

Ça peut sembler paradoxal, mais ne plus jouer avec Guhle à forces égales lui a fait du bien. Peut-être son profil n’est-il pas optimal pour un partenaire recrue ? Employé principalement avec Mike Matheson et Joel Edmundson au cours du deuxième quart de la saison, il a vu monter en flèche son efficacité pour limiter les tirs adverses et les chances de marquer de qualité. Puisqu’il était blessé, ses statistiques n’ont pas souffert de l’hémorragie des Fêtes.

Ils s’en sortent sans trop de heurts

Jordan Harris

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Jordan Harris

Personne, en défense, n’a joué plus de minutes que lui à cinq contre cinq depuis 20 matchs. Joueur intelligent, il se sort habilement des mauvaises situations et démontre de beaux flashs offensivement. Cela étant, les soirs où ça va mal, ça va très mal. Le retour de Mike Matheson l’enverra vraisemblablement sur un troisième duo, où une opposition moins coriace l’aidera à s’épanouir.

Johnathan Kovacevic

Une heureuse surprise apportée par la présente saison. Membre du principal quatuor de défenseurs en désavantage numérique, il réussit à limiter les dégâts dans une phase de jeu qui va très mal pour son équipe. Globalement, il est bien servi par un jeu sobre. Comme Harris, certains soirs sont plus longs que d’autres. Une sortie catastrophique à Washington lui a valu de réfléchir dans les gradins.

Sous les attentes

Kirby Dach

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Kirby Dach

Le jeune attaquant connaît déjà la meilleure saison offensive de sa carrière. Mais la perte de Sean Monahan a exposé le fait qu’il n’est pas prêt à assumer un poste à temps plein au centre ; à preuve, presque tous les matchs qu’il a amorcés à cette position, il les a terminés à l’aile. Seulement 7 points à ses 20 derniers matchs, une nette baisse de régime dans son cas aussi.

Nick Suzuki

Bien sûr qu’il est encore le meilleur pointeur de son club – 34 points, dont 15 buts, en 40 matchs. Mais après un départ canon de 23 points à ses 20 premières rencontres, le capitaine a passablement ralenti, au point de connaître un passage à vide d’à peine 3 points en 13 matchs du 10 décembre au 5 janvier. Il est difficile de ne pas se tourner vers lui quand on voit à quel point l’avantage numérique est anémique.

C’est souvent difficile

Josh Anderson

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Josh Anderson

Ses 6 buts au cours des 20 derniers matchs le placent au deuxième rang de l’équipe pendant cette période. Malgré tout, il peine à créer des chances. Ses carences défensives sont flagrantes. Il ressemble de moins en moins à un attaquant top 6 de la LNH.

Evgenii Dadonov

Quelle étrange aventure que celle de Dadonov chez le Canadien. Sans que personne ne s’en aperçoive vraiment, il a conclu le deuxième quart de la saison au troisième rang des marqueurs du CH (8 points), ex æquo avec Evans et Dvorak, et ce, même s’il a été laissé de côté à cinq reprises. Cet attaquant offensif sur le déclin n’a pas de niche à Montréal, où il risque néanmoins de rester coincé jusqu’à la fin de la saison vu son onéreux contrat.

Mike Hoffman

Il avait montré des signes encourageants avant de se blesser. C’est cependant le Mike Hoffman que les partisans aiment détester qui est revenu au jeu. Il est parfois ahurissant de voir un joueur aussi unilatéralement offensif créer si peu d’attaque. Il vient d’être laissé de côté deux fois.

Samuel Montembeault

Il a été beaucoup moins efficace qu’au cours du premier quart de la saison. Les statistiques avancées ne le font plus bien paraître. À ses cinq derniers matchs, il a donné deux fois sept buts et une fois six buts. Bref, ça ne va pas très bien pour lui.

Juraj Slafkovsky

Il a bien sûr l’excuse de la jeunesse. Ses défauts, toutefois, ont semblé peser lourd au cours des dernières semaines. Il n’est pas un moteur offensif et est inefficace en repli. Aucun point et fiche de - 8 à ses 11 derniers matchs. Il doit apprendre à garder la tête haute, et vite, car sa santé à long terme en souffrira.

Arber Xhekaj

Ce patineur fluide est beaucoup plus mobile en zone adverse (7 points) que dans son territoire où, malgré sa robustesse, il n’offre pas une opposition farouche aux attaquants des autres équipes. Contrairement à Guhle, on le soustrait aux couvertures les plus complexes.

Ça ne peut que s’améliorer

Joel Armia

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Joel Armia

Combien de temps son récent regain de vie durera-t-il ? Avant de se retrouver dans les gradins au début de la nouvelle année, Armia ne produisait rien, mais rien du tout, et ce, malgré qu’il ait obtenu des auditions sur des trios offensifs et en avantage numérique. Il coûte bien trop cher s’il devient strictement un ailier défensif.

Justin Barron

Il peut sembler sévère de placer ici un défenseur recrue, qui n’a de surcroît disputé que quatre matchs dans la LNH cette saison. Ces quatre rencontres ont toutefois été tellement pénibles que le constat ne peut qu’être brutal. Son adaptation dans la grande ligue devra se faire plus graduellement que sur un deuxième duo contre des opposants de qualité.

Jonathan Drouin

Après avoir disputé 25 matchs cette saison, le Québécois a été sur la glace pour à peine cinq petits buts de son club à cinq contre cinq. Le voilà maintenant à faire la navette entre le deuxième et le quatrième trio. Sa capacité à jouer au centre, en l’absence de Sean Monahan, lui évite possiblement des passages dans les gradins.

Chris Wideman

Un défenseur offensif qui ne produit pas. Que dire de plus ? L’entrée en scène de Justin Barron lui a momentanément coûté son poste, ce qui lui a informellement conféré le statut de neuvième défenseur de l’équipe. Chacune de ses présences fragilise son club défensivement.

Y a-t-il lieu de s’inquiéter ?

Joel Edmundson

Le passage de Barron à sa droite a certes tiré ses statistiques défensives vers le bas. Mais même avant cela, ce n’était pas facile. Possession de rondelle, tirs, buts attendus et accordés… Presque tous les indices analytiques le placent parmi les mauvais élèves du CH, qui n’est déjà pas une puissance défensive. Si la direction souhaite l’échanger, elle devra se faire convaincante ou souhaiter que le vétéran se ressaisisse.

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Joel Edmundson

Brendan Gallagher

Une autre saison, une autre série de blessures. Gallagher n’a disputé que cinq des 20 derniers matchs de son équipe, et il est déjà acquis qu’il en ratera encore quelques autres. Il a atteint le stade où, même lorsqu’il joue, il semble amoché. Sa production offensive n’a plus rien de celle qui lui a valu le gigantesque contrat dont il n’écoule que la deuxième de six années. Rien, à son sujet, n’est emballant.

En quelques mots

Sean Monahan

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Sean Monahan

Comme Guhle, et probablement bien davantage, son absence a fait réaliser toute la valeur qu’il avait pour l’équipe. Bien que Monahan vienne de rater 15 matchs, seulement deux joueurs (Dach et Dvorak) l’ont rejoint au classement des pointeurs du CH.

Mike Matheson

Lorsqu’il était présent, son impact était manifeste, et son abondante utilisation était à l’avenant. À son retour, après la mi-janvier, il voudra certainement récupérer le temps perdu, lui qui n’a jusqu’ici disputé que 10 rencontres au total.

Michael Pezzetta

Il joue peu et produit peu, mais au moins, il ne représente pas un grand risque défensif. Il a bien fait en désavantage numérique, ne se retrouvant sur la glace pour aucun but de l’adversaire en 8 minutes dans cette phase de jeu.

Rem Pitlick

Inefficace en attaque et vulnérable défensivement. À moins d’une hécatombe ou d’une vente de feu, on ne devrait pas le revoir à Montréal bientôt.

Anthony Richard

Il joue très peu – pas même cinq minutes samedi dernier contre les Blues de St. Louis. Son entraîneur semble toutefois apprécier sa vitesse et lui donne quelques présences sur des trios offensifs. Son énergie ne peut que bénéficier à une équipe en manque d’inspiration.