(Dallas ) Il a beaucoup été question de météo dans l’entourage du Canadien ces jours-ci, mais il a aussi beaucoup été question des standards.

C’est Martin St-Louis qui a répété ce mot-là lors du passage du club à Denver, en milieu de semaine. En gros, l’entraîneur-chef du Canadien a expliqué que le Canadien avait fait les choses d’une certaine façon en début de saison, et que lorsqu’il ne les fait plus de cette façon, ça ne va pas très bien. Du moins, c’est ce qu’on a compris.

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Eh bien, les standards ont de nouveau pris le champ en ce vendredi froid à Dallas, marqué par une victoire des Stars, 4-2.

Cette fois, c’est l’indiscipline qui a coulé le club. Le Canadien avait une bien belle avance de 2-0, mais il s’est mis à envoyer des gars au banc des pénalités comme Joey Chestnut s’envoie des hot-dogs au fond de la gorge. Ce qui n’est généralement pas une bonne idée, dans un cas comme dans l’autre.

Ainsi donc, Jonathan Drouin a été le premier à aller au banc des pénalités en deuxième période et à ressentir de la culpabilité. Cela a permis aux Stars de marquer leur premier but, celui de Roope Hintz, puis on a senti que le bateau du Canadien prenait l’eau.

Le but gagnant des Stars a aussi été marqué en avantage numérique, alors que Michael Pezzetta était au banc des coupables, et il fallait voir ce pauvre jeune homme quitter l’aréna en silence en fin de soirée, le chapeau de cowboy non pas sur la tête mais dans les mains, comme s’il ne se sentait plus digne de porter ce couvre-chef de vainqueur.

« Je trouvais que je jouais bien jusqu’à ce que j’écope de cette pénalité stupide », a-t-il résumé avec dépit.

Les standards, donc. On peut présumer que d’écoper de cinq pénalités mineures de la sorte, ça ne fait pas partie des standards.

« C’est une bonne équipe et plus on leur donne des occasions comme ça, plus ils vont se sentir en confiance, a commenté Martin St-Louis. Je pense qu’on a disputé un bon match quand on était à cinq contre cinq. Mais ils ont été capables d’exécuter leurs jeux lorsqu’ils se sont retrouvés en avantage numérique, et ce sont des punitions que nous n’avons pas été en mesure de tuer. »

L’autre fâcheux problème, quand on passe autant de temps à quatre contre cinq, c’est que forcément, on touche moins à la rondelle. Ce n’est pas pour rien que le Canadien a mis tout près de 10 minutes à obtenir un premier tir lors de la troisième période, pendant que trois joueurs différents allaient s’asseoir sur le bois de la culpabilité – à moins que ce ne soit de l’aluminium ?

« On a établi nos standards depuis le début de la saison, et c’est mon travail de les maintenir, a ajouté Martin St-Louis. On a déjà eu de bonnes discussions là-dessus avec les joueurs… »

Au total, seulement deux joueurs sont venus parler aux médias en fin de soirée, l’équipe devant déguerpir au plus vite afin de tenter de rentrer au plus vite aussi. Ce ne fut donc pas l’occasion de grandes dissertations sur l’avenir du club, l’avenir des unités spéciales ou encore l’avenir de la société de consommation. Une autre fois, peut-être.

Mais au moment de la pause de Noël, on sent le club à une sorte de croisée des chemins : pas assez bon pour prétendre à une place en séries tout de suite, mais juste assez bon pour tenir le coup la plupart du temps, même contre les meilleures équipes.

Les standards ? Ils peuvent disparaître aussi vite qu’une excellente bûche de Noël, et c’est bien ça le problème : quand il ne reste plus de standards, ni même de bûche, que reste-t-il, au juste ?

Du gâteau aux fruits, sans doute. Et puis, au fait, joyeux Noël !

En hausse

PHOTO TONY GUTIERREZ, ASSOCIATED PRESS

Michael Pezzetta (55)

Michael Pezzetta

On va lui pardonner sa pénalité en fin de match, qui a mené au troisième but des Stars, parce qu’il avait tout de même obtenu un but et une passe avant ça.

En baisse

PHOTO TONY GUTIERREZ, ASSOCIATED PRESS

Jonathan Drouin (27) tente d’échapper à la pression exercée par son rival Jamie Benn (14).

Jonathan Drouin

Après une très bonne soirée mercredi à Denver, ce fut beaucoup plus difficile cette fois-ci.

Le chiffre du match

PHOTO JEROME MIRON, USA TODAY SPORTS

Roope Hintz (24) a inscrit ses deux buts, vendredi soir, lors d’un avantage numérique.

3

Nombre de buts réussis en avantage numérique par les Stars, vendredi soir

Dans le détail

Dadonov rayé de la formation

Il fallait bien que ça arrive de nouveau, et c’est arrivé en ce très froid vendredi soir à Dallas : Evgenii Dadonov a été rayé de la formation. Michael Pezzetta a été choisi pour prendre sa place dans le groupe, et il a très bien relevé le défi (voir plus bas). Invité avant le match à expliquer ce qu’il attend de Dadonov, Martin St-Louis n’y est pas allé par quatre chemins. « C’est un peu de tout, a commencé par répondre le coach montréalais. C’est sûr, on veut voir plus d’offensive de sa part, et aussi du meilleur jeu défensif de sa part. Mais ce n’est pas seulement lui ; on ne joue pas selon nos propres standards de début de saison. Présentement, on n’est même pas proche de ça. » En 28 rencontres cette saison, Dadonov n’a réussi que deux buts.

Retour en force pour Pezzetta

En plus de se présenter à l’aréna avec un sublime chapeau de cowboy sur la tête, Michael Pezzetta s’est fait remarquer d’une autre façon, vendredi soir à l’American Airlines Center : en marquant son deuxième but de la saison, en début de deuxième période. Celui qui avait été laissé de côté lors des deux matchs précédents a très bien paru dans l’ensemble, ayant aussi obtenu une aide sur le superbe but de Jake Evans en avantage numérique, lors de la première période. Bien sûr, il y a eu la pénalité à la fin… « Je n’ai pas essayé de le faire trébucher, a-t-il expliqué. Je suis arrivé un peu sur le côté, mais je ne peux pas m’étirer comme ça. Je ne suis pas heureux de cette pénalité. »

Des traditions qui ne se perdent pas à Dallas

Les Stars de Dallas n’ont pas des dizaines de grandes traditions, eux qui ont déménagé du Minnesota en 1993, laissant derrière eux le plus bel uniforme de l’histoire du hockey. Mais il y en a deux qui perdurent et qui datent du printemps fou de 1999, celui de la Coupe Stanley et du patin de Brett Hull dans le demi-cercle. La première, c’est cette manière qu’ont les fans de hurler « Stars ! » lorsque ce mot est prononcé pendant l’hymne national américain. La seconde, c’est la chanson Puck Off, enregistrée par Pantera spécialement pour les Stars lors de ces glorieuses années. À cette belle époque, Craig Ludwig, défenseur des Stars, était un bon ami du regretté Vinnie Paul, alors batteur de Pantera. À ce jour, ce classique est entendu après chaque but des Stars ici.

Ils ont dit

Michael [Pezzetta] est un gars qui se soucie du sort du club. Je sais qu’il va avoir du mal à dormir ce soir à cause de sa punition. Ça arrive tellement vite. Je ne sais pas si je suis d’accord avec cette punition qu’on lui a décernée… Je ne sais pas si je suis d’accord avec plusieurs des punitions lors de ce match. Mais c’est comme ça. On sait ce qu’on obtient d’un joueur comme lui, et il a été récompensé à quelques reprises, mais cette punition nous a coûté, et je sais qu’il va avoir du mal avec ça.

Martin St-Louis

C’est frustrant de perdre un match à la suite d’une avance de 2-0. J’ai l’impression qu’on s’est tiré une balle dans le pied avec les mauvaises pénalités. On a bien joué lors des deux premières périodes à cinq contre cinq, et il aurait fallu continuer comme ça.

Jake Evans