Et si vous pouviez garder un seul de ces quatre espoirs parmi Lane Hutson, Owen Beck, Filip Mesar et Sean Farrell, lequel serait-il ?

Dans un sondage rudimentaire sur Twitter dimanche matin, 55,7 % des 7515 participants ont répondu Hutson, ce petit défenseur repêché en fin de deuxième ronde par le Canadien en 2022.

Il ne faut pas sous-estimer l’impact de l’actualité sur ces sondages. Si on l’avait soumis à la fin du camp d’entraînement du CH, Beck, choisi au début de la deuxième ronde la même année, aurait sans doute terminé premier et non pas second à 29 %.

Après avoir remporté le titre de recrue par excellence de la semaine dans la division Hockey East, Hutson a ajouté trois aides ce week-end, pour porter son total à 17 points en seulement 14 matchs, une production inédite dans la NCAA depuis la saison mémorable du légendaire défenseur Brian Leetch à Boston College en 1986-1987.

Beck, 18 ans comme Hutson, ne déçoit pas pour autant dans la Ligue junior de l’Ontario, après un splendide camp d’entraînement à Montréal. Il a amassé 15 buts et 15 aides pour 30 points en seulement 23 matchs, contre 51 points en 68 rencontres à son année d’admissibilité. Il montre aussi un taux d’efficacité de 60 % lors des mises en jeu.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Owen Beck (62)

Repêché sept rangs devant Beck, en fin de première ronde (au 26e rang), Mesar aurait sans doute obtenu un taux supérieur à 10 % fin septembre, début octobre.

La direction du Canadien lui a donné la chance de se faire valoir jusqu’à la fin du camp ou presque et il a même entamé la saison dans la Ligue américaine avec le Rocket.

Mesar, un centre comme un ailier, ne connaît pas une vilaine saison à Kitchener, dans la même ligue que Beck, mais après avoir obtenu six points à ses deux premiers matchs, il en a amassé seulement 10 à ses 12 derniers. Les Rangers viennent au dernier rang de l’Association de l’Ouest avec 10 victoires en 23 matchs.

Farrell, le seul parmi le quatuor à ne pas avoir été repêché en 2022, récolte les miettes, à 4,4 %. Ce choix de quatrième ronde en 2020 vient pourtant au deuxième rang de la NCAA au chapitre de la moyenne de points par match avec 18 points en 11 rencontres.

Le jeune homme a aussi participé aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques avec l’équipe américaine, où il a obtenu 12 points en 14 matchs lors de ces deux évènements.

Mais Farrell vient aussi de fêter ses 21 ans en novembre et il lui faudra faire le saut chez les professionnels dans un avenir rapproché puisqu’il ne progressera pas davantage dans la faible division Ivy League.

Pourquoi avoir choisi ces quatre jeunes hommes ? Parce qu’ils représentent sans doute les meilleurs espoirs de l’organisation.

Certains ont déploré l’absence du défenseur Logan Mailloux, choix de première ronde de l’équipe, 31e au total, en 2021.

Mailloux connaît une bonne saison offensive à London, en Ontario, avec 17 points en 20 matchs, quoique sa production a baissé récemment avec quatre points en huit matchs.

Ce défenseur droitier de 6 pieds 3 pouces et 215 livres est facile à remarquer sur une patinoire. Il est gros, grand et fort et son patin avant est plutôt fluide pour un joueur de son gabarit.

Mais Mailloux n’a toujours pas corrigé une lacune importante, déjà un handicap lors de son prêt en troisième division suédoise en 2020 pendant la pandémie : son manque de mobilité latérale et une tendance à demeurer stationnaire lors des contre-attaques adverses.

S’il parvient à améliorer cette facette déficiente de son jeu, le CH peut espérer un défenseur offensif de qualité. Sinon, il risque de peiner à s’accrocher à la LNH. Les prochaines années nous le diront.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Logan Mailloux

Pour les autres, Emil Heineman, obtenu dans l’échange pour Tyler Toffoli, pourrait se trouver une niche éventuellement sur un troisième trio. Ce jeune homme de 21 ans a deux buts en sept matchs cette saison à Leksands, en première division suédoise (SEL).

Jesse Ylönen, choix de deuxième ronde en 2018, a 18 points en 23 matchs à Laval, mais il a déjà 23 ans. Le défenseur Justin Barron, obtenu dans la transaction d’Artturi Lehkonen, va un peu mieux chez le Rocket, dit-on, mais il a été devancé dans la hiérarchie par Kaiden Guhle, Jordan Harris et Arber Xhekaj, alors que le Canadien est à court de défenseurs droitiers. Il a beaucoup de lacunes à corriger dans les mineures.

Joshua Roy et Riley Kidney dominent outrageusement dans la LHJMQ et devraient participer à nouveau au Championnat mondial junior, mais ils n’ont pas montré jusqu’ici dans les matchs préparatoires du CH qu’ils avaient les outils pour répéter leurs succès dans les rangs juniors à un niveau supérieur. Il faudra se poser la même question dans le cas de Cédrick Guindon, 18 ans, un choix de quatrième ronde en 2022, huitième compteur de la Ligue junior de l’Ontario avec 35 points en 26 matchs, et Vinzenz Rohrer, repêché une ronde plus tôt, 29 points en 23 matchs à Ottawa, dans la même ligue.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Joshua Roy

Au confrère Anthony Martineau, de TVA Sports, il y a quelques jours, le DG du Canadien Kent Hughes a cité Beck, Mesar, Farrell, Hutson, Jayden Struble, Luke Tuch et Adam Engström parmi ses coups de cœur.

Tuch et Struble semblent avoir plafonné offensivement dans la NCAA. Engström, un défenseur gaucher de 19 ans (depuis deux semaines), est désormais un régulier avec Rögle, en première division suédoise, après avoir amassé presque deux points par match dans les rangs juniors en début de saison. Il pourrait mériter un poste avec la Suède en prévision du Championnat mondial junior.

Mais plusieurs s’étaient aussi emballés pour Mattias Norlinder et on se demande un jour si on le reverra à Montréal.

Le Canadien compte déjà sept joueurs de 23 ans ou moins dans sa formation : Nick Suzuki, Cole Caufield, Kirby Dach, Kaiden Guhle, Juraj Slafkovsky, Arber Xhekaj et Jordan Harris.

Ajoutez-en trois ou quatre, au maximum, parmi les espoirs cités plus haut, avec Beck, Hutson et Farrell en tête de liste, greffez un ou deux excellents joueurs repêchés dans le top 15 en 2023 et vous avez probablement un portrait assez fidèle de la situation sur l’avenir du CH.

Sondage Twitter @mathiasbrunet

  1. Lane Hutson 55,7 %
  2. Owen Beck 29,8 $
  3. Filip Mesar 10,1 %
  4. Sean Farrell 4,4 %

7515 votes

Crise à Vancouver

Le Canadien se présente à Vancouver en pleine tempête, pour y affronter les Canucks lundi soir. Non seulement Vancouver connaît-il une autre saison décevante, avec seulement 10 victoires en 25 matchs, à quatre points de l’Avalanche et du dernier rang donnant accès aux séries, mais trois matchs de moins à disputer et deux autres clubs à devancer, mais l’un de leurs bons attaquants, Brock Boeser, serait à échanger. Guillaume Lefrançois nous explique ici le dernier épisode de cette querelle interne entre Boeser et son entraîneur Bruce Boudreau.

PHOTO BOB FRID, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Brock Boeser

Bo Horvat, joueur autonome sans compensation à la fin de la saison, ne serait plus très chaud non plus à l’idée de signer une prolongation de contrat à long terme avec le club.

Les Canucks possèdent plusieurs bons jeunes joueurs, dont Elias Pettersson, Quinn Hughes, mais on arrive difficilement à cerner leur plan depuis quelques années, malgré les changements au sein de la haute direction. Se départir de Boudreau serait sans doute un pas dans la bonne direction.

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