(Vancouver) Vous souvenez-vous du roman-savon des derniers mois de Max Pacioretty à Montréal ? La fausse rumeur l’envoyant à Los Angeles ? Le spectaculaire changement d’agent au repêchage ? La poignée de main la plus médiatisée depuis Arafat et Rabin ?

Dites-vous que chez les Canucks de Vancouver, on vient de vivre à peu près tout ça en à peine 24 heures. C’est dans ce contexte tumultueux que l’équipe se prépare à accueillir le Canadien, lundi.

C’est Brock Boeser qui se retrouve au cœur du tumulte. Choix de 1er tour en 2015, un des piliers de l’attaque vancouvéroise depuis son arrivée dans la LNH en 2016, il ne connaît pas le départ espéré, un problème pour un joueur payé 6,5 millions de dollars par saison jusqu’en 2025. Voici donc le fil des évènements :

– Samedi matin : l’entraîneur-chef Bruce Boudreau annonce que Boeser sera laissé de côté pour le match en soirée. La décision fait aussi jaser parce que c’est la soirée « Le hockey contre le cancer » à Vancouver, et le père de Boeser est mort à 61 ans après avoir combattu deux cancers.

– Samedi en début de soirée : Boeser participe à l’échauffement, tandis que Dakota Joshua, attendu dans la formation, est absent.

– Samedi pendant le match : Elliotte Friedman, de Sportsnet, affirme que les Canucks auraient autorisé l’agent de Boeser à contacter des équipes afin d’explorer les possibilités de transaction pour son client.

– Toujours pendant le match : Boeser inscrit le but égalisateur en milieu de troisième période pour forcer la tenue d’une prolongation.

– Samedi après le match : Boudreau explique que Boeser a joué parce que Joshua n’était pas en mesure de le faire à son arrivée à l’aréna, sans préciser les causes.

Distractions

Ce chapitre en est un de plus à ce qui est une saison mouvementée jusqu’ici. L’avenir de Boudreau à la tête de l’équipe est constamment source de discussion puisque le coloré entraîneur écoule la dernière année de son contrat, une rareté dans ce métier dans la LNH. Et la semaine dernière, une ancienne employée de l’équipe a déposé une plainte pour discrimination visant l’organisation.

« On dirait qu’il y a toujours une manchette ! », a lancé l’attaquant Curtis Lazar, un brin amusé.

Il n’a pas tort, bien que malgré la saga, c’était tranquille au Rogers Arena dimanche matin. Un journaliste de Sportsnet, le correspondant local de NHL.com et un représentant d’un blogue consacré aux Canucks étaient les seuls reporters d’ici sur place, en plus de deux scribes montréalais.

« On est une famille. Hier, tout le monde avait de la compassion pour Brock, a poursuivi Lazar. On se soutient tous, surtout hier, car c’était un soir spécial pour lui.

« Il reçoit un appel, il apprend finalement qu’il joue, et je ne sais pas s’il vous a parlé de ses gaufres et du Subway qu’il a mangés avant le match ! Mais il s’est présenté et il a fait son travail. C’est une façon de faire oublier les grands titres, en gérant les choses à l’interne et en se soutenant. »

« On sait tous ce qu’il a vécu ces dernières années et ce qui se passe en ce moment. Qu’il marque un but dans ce qui est une soirée spéciale, ça unit le vestiaire », a ajouté le défenseur Tyler Myers.

Rien à voir…

Boudreau, lui, n’avait pas trop l’air de vouloir s’étendre sur le sujet.

L’histoire de l’agent qui aurait le droit de contacter les autres équipes ? « Je n’ai aucune idée de quoi il s’agit », a laissé tomber le coach.

A-t-il eu besoin de parler à Boeser dimanche matin pour dissiper tout malaise ? « On va parler. On se parle toujours. Je lui parlerai au moment que je jugerai le plus approprié.

« Il n’y a pas de malaise à chasser. Toutes les équipes ont des joueurs laissés de côté. Il aurait simplement été le nôtre hier. »

Avant cette victoire à l’arraché contre les Coyotes de l’Arizona, les Canucks venaient de subir deux raclées de suite de 5-1 à domicile. Boudreau souhaitait donc envoyer un électrochoc.

C’est facile de retrancher des joueurs de quatrième trio. Mais c’est plus difficile quand c’est un de tes meilleurs joueurs.

Bruce Boudreau, entraîneur-chef des Canucks de Vancouver

Les retombées de cette histoire seront fascinantes à suivre. Les Canucks ont démontré leur désir de gagner rapidement en accordant une prolongation de contrat de sept ans à l’attaquant J. T. Miller en septembre. Mais leur fiche de 10-12-3 après 25 matchs ne faisait manifestement pas partie du plan du DG, Patrik Allvin.

On devine cependant qu’un ailier de bon gabarit, de 25 ans, qui compte tout de même 15 points en 19 matchs même si tout ne tourne pas rond, pourrait valoir un retour intéressant à Allvin.

De la Vaseline sur les jambières…

PHOTO BOB FRID, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Spencer Martin

Il ne porte peut-être pas un gant rempli de Vaseline comme le faisait Curley, mais le gardien des Canucks Spencer Martin enduit ses jambières de matière huileuse. Des confrères avaient remarqué son stratagème lors de la visite des Canucks à Montréal il y a un mois. « La Vaseline crée une couche de protection, donc les marques de rondelles sont sur la Vaseline, et non pas sur les jambières. J’ai simplement à essuyer les traces et mes jambières restent belles. J’aimerais avoir une explication plus poussée, mais c’est la vérité ! », a expliqué Martin. Le gardien de 27 ans sera occupé au cours des prochaines semaines puisque le gardien no 1 de l’équipe, Thatcher Demko, est blessé et devra rater au moins six semaines.

En savoir plus
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    Nombre de points de Brock Boeser en 19 matchs cette saison
    SOURCe : LNH