Un duel entre deux meneurs de division est habituellement la prémisse d’une guerre de tranchées. Toutefois, dans ce duel entre les Eagles de Philadelphie et les Titans du Tennessee, les oiseaux de proie n’ont fait qu’une bouchée de leurs adversaires démunis.

Même si la marque de 35-10 indique une dégelée en règle, le pointage aurait pu être encore plus gênant pour les Titans. Avec leurs 12 pénalités, dont neuf signalées au premier quart, les Eagles, la meilleure équipe de la NFL, auraient pu se tirer dans le pied si leurs rivaux avaient été en mesure d’en profiter.

D’autant plus que la ligne à l’attaque de Jalen Hurts semblait complètement désorganisée dans la première moitié du match. Chaque joueur de ligne a obligé les officiels à lancer leur mouchoir.

Même si le début de match a semblé brouillon pour les locaux, Hurts a pris les choses en main pour redresser le navire. Celui qui se magasine une plaque à son nom sur le trophée du joueur par excellence de la saison a été impérial, une fois de plus.

Avec des schémas relativement simples, Hurts a désarmé un peu plus les Titans, séquence après séquence. Que ce soit avec ses jambes ou de longues remises à A. J. Brown et DeVonta Smith, le quart-arrière a fermé les livres avant que l’histoire ne soit terminée.

Déjà au troisième quart, les jeux étaient faits. Hurts a complété 29 de ses 39 passes pour 380 verges, en plus d’avoir lancé trois passes de touché et de s’être rendu dans la zone des buts par la course.

Leur domination était telle que les Eagles ont même envoyé dans la mêlée le revenant Gardner Minshew au début du quatrième quart.

La défense de Philadelphie a aussi effectué le travail. Quoiqu’il soit aussi possible de se demander si ce n’est pas l’offensive du Tennessee qui a failli à la tâche, encore une fois. La ligne offensive des Titans est méconnaissable depuis leur défaite aux mains des Chiefs de Kansas City à la neuvième semaine. Ryan Tannehill n’a ni le temps ni l’espace pour travailler adéquatement, et Derrick Henry est rejoint rapidement dans le champ arrière lors de la majorité de ses courses. Contre les Eagles, il n’a jamais été dans le coup et lorsque Henry va mal, les Titans vont mal.

L’équipe d’un seul homme

Selon les allégeances, Henry peut avec raison être considéré comme le meilleur ou l’un des meilleurs porteurs de ballon du circuit.

Cependant, il est difficile d’argumenter contre l’idée que le succès des Titans repose grandement, voire entièrement, sur les épaules du demi offensif format géant.

PHOTO GEORGE WALKER IV, USA TODAY SPORTS

Derrick Henry et Ryan Tannehill

À chacune de leurs cinq défaites cette saison, Henry a porté le ballon 21 fois et moins. Dimanche, il a été impliqué dans l’action seulement 11 fois, pour un total de 30 verges. Pour que le Tennessee puisse obtenir une réelle chance de victoire, son joueur étoile doit avoir le ballon entre les mains au minimum de 28 à 30 fois par match.

Ce ne fut pas le cas contre les Eagles, redoutables défensivement. La bonne nouvelle pour les Titans, c’est qu’ils affronteront les Jaguars de Jacksonville, les Chargers de Los Angeles et les Texans de Houston dans les prochaines semaines, trois des pires formations de la ligue contre l’attaque au sol.

Le festin d’A.J. Brown

Contrairement à son ancien coéquipier, A. J. Brown ne s’est pas gêné pour se faire remarquer. À sa première rencontre contre l’équipe pour laquelle il a évolué lors de ses trois premières saisons dans la NFL, le gros receveur a réussi deux touchés et capté huit passes pour 119 verges.

L’ancien receveur de l’Université du Mississippi a montré beaucoup de caractère dimanche après-midi. Il a surtout prouvé pourquoi les Eagles tenaient tant à faire son acquisition. Après s’être fait refuser un touché parce que l’un de ses pieds touchait à la ligne de côté, il a répliqué immédiatement en captant une longue passe de 40 verges en se débarrassant du demi de coin Kristian Fulton et en le projetant au sol.

Brown est en train de confirmer qu’il est l’une des meilleures acquisitions de l’entre-saison. Il est un élément clé des succès des Eagles, qui confirment un peu plus chaque semaine qu’ils seront des prétendants au titre. Avec une seule défaite en 12 matchs, ils auront de bonnes munitions pour finir la saison, surtout qu’ils affronteront des rivaux de section à trois occasions.

Bien malin celui qui saura prédire qui pourra faire tomber les Eagles, imperturbables dans toutes les facettes du jeu et qui parviennent même à reverser, de manière titanesque, un autre meneur de division.