L’expression « laver son linge sale en famille » a pris tout son sens lors du bilan des Jets de Winnipeg, il y a quelques jours.

Les Jets ont conclu une saison décevante, exclus des séries éliminatoires, après avoir été balayés en quatre matchs l’été précédent par le Canadien en deuxième ronde.

Ils ont perdu en ronde qualificative aux mains des Flames de Calgary en 2020 et en première ronde aux mains des Blues en 2019.

Cette équipe devait pourtant constituer une puissance dans la LNH. Les Jets avaient atteint le carré d’as en 2018 avec une bande de joueurs bourrés de talent, dans la force de l’âge et en pleine ascension : Mark Scheifele, Blake Wheeler (le doyen du groupe), Kyle Connor, Patrik Laine (remplacé par Pierre-Luc Dubois), Nikolaj Ehlers, Josh Morrissey et le gardien Connor Hellebuyck, entre autres.

Le vétéran Paul Stastny, qui a de toute évidence hérité du franc-parler de son père Peter, a osé lundi crever l’abcès. Ce vestiaire est pourri à la moelle.

« Il faut être tenus responsables de nos actions, et il faut se respecter davantage l’un et l’autre. Quand tu n’as pas ça, quand tu te fous du coéquipier à tes côtés, et tu te préoccupes seulement de ta petite personne, ça se transpose sur la glace… »

Stastny n’a pas eu à nommer de coupable. Il s’est probablement identifié lui-même quelques instants plus tard sans le savoir.

« J’aimerais rester à Winnipeg, mais je dois d’abord comprendre où cette équipe s’en va, a déclaré le premier centre de l’équipe Mark Scheifele, en réponse à la question sur son avenir avec le club. Je suis au sommet de ma carrière. Je suis encore dans une grande forme physique et je peux encore m’améliorer. Je vais être encore meilleur l’an prochain. Je dois savoir quels seront les changements au sein de cette équipe s’il y en a. Je dois penser à ma carrière et ce qui sera dans mes meilleurs intérêts. Je vais parler à mon agent et à ma famille et pour voir ce que je veux vraiment. »

Scheifele, 29 ans, demeure un joueur de grand talent. Malgré une blessure à l’épaule qui l’a privé des neuf derniers matchs de la saison, il a obtenu 70 points, dont 29 buts, en 67 matchs. Il produit à un rythme d’un point ou plus par rencontre depuis six ans. Au-delà de sa production offensive, on aimerait une plus grande implication défensive de sa part et moins de désintéressement lorsqu’il n’a pas la rondelle.

Le fait qu’il maintienne le flou sur son avenir à Winnipeg avec encore deux années de contrat à un salaire annuel supérieur à 6 millions ne contribue pas à embellir son image.

Ce même Scheifele n’avait montré aucun remord après avoir été suspendu quatre matchs en séries éliminatoires l’an dernier contre le Canadien (il a purgé le quatrième au début de la saison régulière puisque les Jets ont été éliminés trois matchs plus tard) après avoir frappé sournoisement Jake Evans. Il s’est même servi de l’incident pour faire une publicité sur les dangers des distractions au volant. Pas très respectueux pour un adversaire victime d’une commotion cérébrale à la suite de son coup salaud.

Stastny a évoqué l’importance d’avoir un entraineur capable de remettre certains joueurs à leur place. Il a entre autres vanté Darryl Sutter à Calgary. « Je ne sais pas ce que les gens disent de lui. Il est peut-être rugueux, mais il tient les gars responsables. Regardez ces joueurs à Calgary, ils jouent de façon complètement différente cette année… »

Le message de Paul Stastny a été entendu. L’entraîneur par intérim Dave Lowry, appelé à remplacer Paul Maurice au cours de l’hiver, vient d’être viré, de même que ses adjoints.

Le directeur général Kevin Cheveldayoff, en poste depuis l’arrivée de l’équipe en 2011, et fort d’un nouveau contrat de trois ans, voudra sans doute dénicher un entraineur autoritaire.

Cheveldayoff, dont le point de presse a eu lieu lundi, au lendemain des déclarations de Stastny et surtout celle de Scheifele. « Je vais lui parler (à Scheifele) lors de nos meetings de fin de saison (lundi après son point de presse) et tenter d’obtenir des clarifications », s’est-il contenté de dire.

Le DG a admis s’être déjà entretenu avec Pierre-Luc Dubois, 60 points, dont 28 buts, en 81 matchs, et à l’aube de devenir joueur autonome avec compensation. Cheveldayoff fera de la mise sous contrat à long terme de Dubois une priorité. « La saison précédente était bizarre pour lui (avec l’échange et la pandémie). C’était rafraichissant d’entendre sa perspective des choses après une année complète dans l’organisation dans un contexte plus normal. »

On parle de plus en plus de Pierre-Luc Dubois comme du prochain capitaine des Jets s’il signe un contrat à long terme avec l’organisation. Quant à Scheifele, les médias de Winnipeg évoquent désormais de façon un peu sarcastique le plan « Liberté 55 ». Inutile de dire qu’on compte les jours avant le départ du numéro 55…

Mais Kevin Cheveldayoff obtiendra-t-il un bon prix en retour d’un joueur désormais qualifié d’égoïste et paresseux à ses heures ?

La perte de Danault a fait mal

PHOTO MARK J. TERRILL, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Phillip Danault

Les Kings de Los Angeles n’ont pas craint allonger 500 000 $ de plus par saison pour embaucher Phillip Danault l’été dernier. Le vide provoqué par le départ du Québécois s’est cruellement fait sentir à Montréal. À Los Angeles, son apport est désormais inestimable.

Après une saison de 51 points, dont 27 buts, Danault a disputé un splendide premier match de séries éliminatoires pour les Kings. Il a joué 8 : 26 à cinq contre cinq contre les trios de Connor McDavid et Leon Draisailt, Edmonton a obtenu un seul tir pendant ces huit minutes et quelques, et Danault s’est même offert le but gagnant en faisant dévier une rondelle du défenseur Sean Durzi avec un peu plus de cinq minutes à faire en troisième. On a toujours grandement sous-estimé l’importance de Danault à Montréal…

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1- Suivez en direct la couverture des funérailles nationales de Guy Lafleur avec Katherine Harvey-Pinard.

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3- Le repêchage de la Ligue canadienne de football offre très peu de certitudes, explique Miguel Bujold. Le dixième choix au total par les Alouettes en 2021, Pier-Olivier Lestage, fait d’ailleurs toujours partie de l’équipe de réserve des Seahawks de Seattle. Mais il y a moyen de trouver des joueurs intéressants, comme Marc-Antoine Dequoy, quatorzième choix en 2020. Les Alouettes détiennent enfin un choix de première ronde cette année et la séance se déroule mardi soir.