Carey Price s’apprête à revenir au jeu après presque huit mois d’absence.

Ses performances, lors des derniers matchs de la saison, devraient nous donner de sérieux indices sur la suite de sa carrière.

Son genou tiendra-t-il le coup, après deux rechutes lors de sa réhabilitation ? Et son moral ?

Et dans l’éventualité où tout se déroulait bien, quelles seront les options pour Jeff Gorton, Kent Hughes et la direction du Canadien, dans un contexte de réinitialisation/reconstruction ?

Il vaudrait mieux parier sur le statu quo. Et voir Carey Price, pendant qu’il est encore en forme, servir d’instrument à la relance de l’équipe et au développement collectif de cette jeune équipe en permettant à celle-ci d’être compétitive.

Un échange grandiose permettant à l’organisation de faire le plein de choix au repêchage et d’espoirs fait rêver certains fans, mais ce scénario demeure utopique.

Price aura 35 ans cet été. Il lui restera quatre années de contrat, à un salaire annuel de 10,5 millions. Son état de santé demeure incertain. D’ailleurs le Kraken de Seattle n’a-t-il pas passé l’occasion de l’acquérir sans rien donner en retour lors du repêchage de l’élargissement des cadres l’été dernier ?

Autre obstacle à un échange : Price détient une clause complète de non-mouvement. Il peut refuser une transaction à un club qui ne lui plaît pas, il peut carrément refuser de passer à un autre club, peu importe lequel.

Il y a aussi la question du plafond salarial. Les équipes de tête ont très peu de marge de manœuvre salariale. Et celles qui en ont ne plaisent pas nécessairement au gardien du Canadien.

La plupart des grands gardiens de la génération de Price ont d’ailleurs terminé leur carrière avec leur équipe de toujours, ou encore signé un contrat modeste ailleurs pour un dernier chant du cygne : Tuukka Rask, Pekka Rinne, Henrik Lundqvist, Corey Crawford, Jimmy Howard.

Roberto Luongo est sans doute le dernier grand gardien doté d’un gros contrat à avoir changé d’organisation… en 2014. Les Canucks de Vancouver l’avaient échangé aux Panthers de la Floride pour Jakob Markstrom et Shawn Matthias.

« À l’époque, les clubs étaient beaucoup moins coincés par le plafond qu’aujourd’hui, confiait au téléphone jeudi matin un gestionnaire de la LNH. Roberto voulait être échangé aux Panthers uniquement et ça a diminué sa valeur. Markstrom s’est bien développé, mais il a mis du temps à le faire, il y avait beaucoup d’interrogations à son sujet au moment de la transaction. »

Notre interlocuteur ne tarit pas d’éloges envers Carey Price pour autant. « À mes yeux, la finale de la Coupe Stanley cet été mettait aux prises les deux meilleurs gardiens de but au monde, dit-il. Mais l’échanger pourrait quand même être compliqué, non seulement à cause du plafond, mais parce que Price contrôle son destin selon les clauses de son contrat. »

Le Canadien pourrait aussi rendre Price plus attrayant en absorbant une portion de son salaire pour les quatre années restantes au contrat, mais toutes les équipes n’ont pas nécessairement de place non plus pour un gardien à 5 millions ou plus.

« Peut-être l’Avalanche, répond notre homme, parce que Darcy Kuemper deviendra joueur autonome et que Nazem Kadri risque de partir aussi. Mais si le Colorado est la seule équipe dans la course pour ses services, Montréal n’aura pas le gros bout du bâton et n’obtiendra pas beaucoup pour Price. »

Que ferait notre interlocuteur s’il était à la tête du Canadien ? « Je commencerais par lui exposer mon plan, lui admettre que nous ne risquons pas de gagner lors des deux prochaines saisons, et lui demander ce qu’il souhaite. Il mérite ce respect. Mais il serait très utile dans un processus de réinitialisation. Tu ne veux pas voir tes jeunes perdre des matchs soir après soir et se décourager. Et je ne crois pas aux reconstructions complètes parce que le facteur de risque est trop élevé. S’il veut rester, je le garderais au sein de l’équipe avec bonheur. »

Ne pas oublier les Wheat Kings de Brandon…

Contrairement à ce que nous écrivions en début de semaine, les Wolverines de l’Université Michigan ne constituent pas la première équipe de l’histoire à avoir vu trois de leurs joueurs repêchés en première ronde. En 1979, Laurie Boschman (Toronto, 9e), Brian Propp (Philadelphie, 14e), Brad McCrimmon (Boston, 14e) et Ray Allison (Hartford, 18e) des Wheat Kings de Brandon, de la Ligue junior de l’Ouest, ont été repêchés au premier tour. Les trois premiers ont disputé plus de 1000 matchs dans la Ligue nationale.

Les quatre nouvelles équipes de la LNH, les Whalers, les Jets, les Nordiques et les Oilers, détenaient les quatre derniers choix de la première ronde. Après Allison, le choix de Hartford (238 matchs dans la LNH), Winnipeg a choisi le dur à cuire Jimmy Mann au 19e rang, les Nordiques de Québec un certain Michel Goulet et les Oilers d’Edmonton le défenseur Kevin Lowe.

Le Canadien avait échangé son choix de première ronde au 16e rang et le vétéran Murray Wilson aux Kings de Los Angeles pour un choix de première ronde en 1981. Les Kings ont repêché le défenseur Jay Wells en 1979 et le Canadien… Gilbert Delorme au 18e rang deux ans plus tard. Montréal ne s’en était pas trop mal tiré cette année-là même sans choix de première avec Gaston Gingras et Mats Naslund en deuxième ronde, Guy Carbonneau et Rick Wamsley au troisième tour…

Merci à ce lecteur averti, Mario Genest, pour ce rappel à l’ordre !

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