Jeter un coup d’œil du côté d’Anaheim pourrait encourager les fans du Canadien.

La jeune équipe des Ducks trône en tête du classement de la section Pacifique avec une fiche de 17-9-5.

À l’aube de la saison, le directeur général Bob Murray, congédié depuis pour ses manières rustres, avait pourtant annoncé une reconstruction.

Les Ducks, il est vrai, ont entamé une phase de rajeunissement en 2020, entre autres en larguant Corey Perry, mais sans non plus faire maison nette.

Mais de vilaines saisons depuis trois ans leur ont permis de repêcher deux jeunes surdoués, Trevor Zegras en 9e rang en 2019 et Jamie Drysdale au 6e rang en 2020.

Le gardien, John Gibson, 28 ans, est le même depuis six ans.

PHOTO CHARLES LECLAIRE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

John Gibson

Leurs trois premiers défenseurs en termes de temps d’utilisation moyen par match, Cam Fowler, Hampus Lindholm et Josh Manson, ont 30, 27 et 30 ans et sont avec le club depuis au moins 2014.

Ryan Getzlaf, Adam Henrique, Rickard Rakell et Jakob Silfverberg y sont toujours à l’attaque, et ils ont encore un rôle important à jouer.

Deux jeunes surdoués

Zegras, 20 ans, qui a sans doute préparé le but de l’année la semaine dernière, et Drysdale, 19 ans, ont un impact certain, mais ils sont bien entourés. Après avoir obtenu un seul point à ses cinq premiers matchs, Zegras en a amassé 22 à ses 24 derniers, au centre d’un trio avec Sonny Milano et Rakell.

Drysdale joue au sein de la première paire avec Hampus Lindholm et à la pointe sur la première vague en supériorité numérique. Il a 13 points en 24 matchs. Deux joueurs qui n’ont pas été repêchés dans le top cinq, rappelons-le. Mais Anaheim doit aussi son succès au génie de son directeur du recrutement amateur, le Québécois Martin Madden Fils.

Six des neuf premiers attaquants, les quatre premiers défenseurs et le gardien ont été repêchés par les Ducks. Anaheim serait encore plus puissant s’ils n’avaient pas échangé Shea Theodore, William Karlsson et Marcus Pettersson.

Développer est important

Le système de développement y est pour beaucoup également. Troy Terry, 24 ans, était attendu avec fébrilité en 2018 après une spectaculaire carrière dans la NCAA. Il n’a pas produit sur le champ et a eu besoin de parfaire son art dans la Ligue américaine. Il a 29 points en 30 matchs cette saison au sein du premier trio avec Getzlaf et Sam Steel.

Terry, Steel, Max Jones, Sam Carrick, Josh Mahura, Isac Lundestrom et Maxime Comtois ont tous vécu une expérience profitable lors d’un long parcours en séries éliminatoires de la Ligue américaine en 2019 sous l’autorité de l’actuel entraîneur des Ducks, Dallas Eakin.

PHOTO TED S. WARREN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Maxime Comtois et Mason McTavish

Les Ducks connaissent du succès même si leur meilleur compteur l’an dernier, Maxime Comtois, 22 ans, vit une saison difficile avec une aide en 13 matchs. Il est absent depuis la mi-novembre après avoir subi une opération pour réparer une fracture à la main.

L’an prochain, les Ducks pourraient accueillir un autre jeune centre de premier plan, Mason McTavish, troisième choix au total en 2021. McTavish a entamé la saison à Anaheim, obtenu trois points, dont deux buts, en neuf matchs, touché un peu à la Ligue américaine, avant d’être sagement renvoyé dans les rangs juniors. Il sera un leader de l’équipe canadienne au Championnat mondial.

Le CH maintenant

Le Canadien ne relancera évidemment pas son organisation en criant ciseaux. Les Ducks ont bien repêché, bien développé, et ils avaient déjà de solides éléments en place.

À Montréal, le gardien est en fin de parcours. La défense vieillit. Mais l’équipe a son jeune centre de premier plan, Nick Suzuki. Cole Caufield semble gagner en confiance de match en match, idem pour Alexander Romanov en défense. Il y a quelques bons jeunes vétérans à l’attaque, parmi lesquels Josh Anderson. Christian Dvorak a seulement 25 ans.

Kaiden Guhle, Jordan Harris (s’il signe), Jan Mysak, Sean Farrell, Jesse Ylonen et Joshua Roy ne sont peut-être pas des superstars en devenir, mais offrent quand même une profondeur en termes d’espoirs.

Avec un choix de qualité cet été parmi les premiers, et un autre l’an prochain, qui sait si Montréal et ses fans pourraient-ils « souffrir » deux ou trois ans, au lieu de cinq ou six ?

Cette chronique quotidienne fera relâche à compter d’aujourd’hui pour le temps des Fêtes. De retour début janvier. Bonnes vacances à tous !

Au revoir Mattias…

Il y a quelques années, le Canadien croyait avoir réalisé un vol au repêchage en misant sur le défenseur Magnus Nygren en quatrième ronde de la cuvée 2011. Avant de traverser l’Atlantique, à 23 ans, Nygren dominait en première division suédoise avec 32 points en 51 matchs. Nygren a bien fait offensivement le peu de temps qu’il a joué à Hamilton, dans la Ligue américaine, lors de deux passages distincts, entre 2013 et 2015, mais il ne s’est jamais vraiment ajusté au style de jeu nord-américain et avait le mal du pays.

L’espoir en défense du CH, Mattias Norlinder, 21 ans, est peut-être déjà dans l’avion en route pour la Suède, après six matchs à Montréal et six à Laval. Les deux derniers ont été difficiles avec le Rocket. Norlinder avait déjà exprimé son souhait de rejoindre Frolunda. Continuer à apprendre les rigueurs du jeu nord-américain l’aurait pourtant mieux servi. Le reverra-t-on un jour ici ? Sa décision, aujourd’hui, ne le rapproche certainement pas de la LNH…

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