Trevor Linden doit hocher la tête par dépit aujourd’hui.

L’ancienne gloire des Canucks de Vancouver a quitté son poste de président en juillet 2018 en raison de différences philosophiques fondamentales avec le propriétaire Francesco Aquilini.

Linden croyait en une reconstruction patiente à la suite de la retraite des jumeaux Daniel et Henrik Sedin. Son directeur général, Jim Benning, en symbiose avec son propriétaire, n’était pas aussi patient.

Trois semaines après avoir annoncé que les Canucks allaient être très jeunes lors de la prochaine saison, Linden voyait Benning prendre une route opposée : le DG a déboursé 30 millions pour les vétérans Jay Beagle, Antoine Roussel, Sven Baertschi et Tim Schaller. De quoi boucher les ouvertures pour les jeunes.

C’en était trop pour lui, Linden n’avait plus d’avenir avec les Canucks.

Des décisions douteuses

Trois ans plus tard, le leadership de Jim Benning est contesté comme jamais. Malgré tous ses raccourcis depuis trois ans, les Canucks se situent au 28rang du classement général, deux points devant le Canadien, avec une fiche de 5-10-2.

Si la tendance se maintient, ils seront exclus des séries éliminatoires pour une troisième fois en quatre ans depuis le départ de Linden...

Céder un choix de première ronde au Lightning pour J.T. Miller en juin 2019 n’était pas une vilaine décision puisque Miller est devenu un joueur de premier plan à Vancouver, mais il aura 29 ans en mars et il est arrivé trop tôt dans le processus de relance des Canucks. Vancouver aurait repêché au 20e rang en 2020 avec ce choix.

Ce même été 2019, Benning a bouché deux trous en défense en offrant 30 millions pour cinq ans à Tyler Myers et quatre millions pour deux ans à Jordie Benn.

Après une saison difficile l’an dernier, Benning a voulu accélérer encore davantage le processus cet été. Il a cédé des choix de première ronde en 2021 et de deuxième ronde en 2022 pour le défenseur Oliver Ekman-Larsson et l’attaquant Conor Garland… mais aussi pour se débarrasser des contrats de Roussel, Beagle et Loui Eriksson !

Les Canucks ne sont pas plus avancés aujourd’hui. Ekman-Larsson ne nuit pas, malgré un apport offensif désormais très modeste, et Garland produit, mais l’équipe ne gagne pas.

Et Ekman-Larsson, 30 ans, commandera un salaire annuel de 8,2 millions pour cette saison… et les six suivantes.

PHOTO DARRYL DYCK, LA PRESSE CANADIENNE

Oliver Ekman-Larsson

Les Coyotes obtiennent un bon choix

Le choix de première ronde cédé aux Coyotes se situait dans le top 10. Arizona a repêché l’attaquant Dylan Gunther au neuvième rang. Celui-ci a fait sensation au camp des Coyotes.

Le virage jeunesse semblait pourtant bien s’amorcer en 2018, grâce au flair du recruteur en chef Judd Brackett, désormais au Minnesota. Elias Pettersson, Quinn Hughes et Brock Boeser ont eu un ascendant rapide sur l’équipe. Bo Horvat continuait à s’épanouir, tout comme le gardien Thatcher Demko. Nils Hoglander et Vasili Podkolzin ont suivi.

Mais à vouloir courir avant d’apprendre à marcher, toute cette belle jeunesse semble paralysée en ce moment, hormis peut-être Hughes.

Pettersson, 23 ans, a seulement 9 points, dont 3 buts, en 15 matchs. Il produisait à un rythme de presque un point par rencontre à ses deux premières saisons. Boeser a 4 buts en 14 matchs. Il en a marqué 29 en seulement 66 rencontres à sa première saison, il y a cinq ans. Demko en arrache devant le but.

Jim Benning peut encore sauver son job en congédiant l’entraîneur Travis Green, si le propriétaire lui en donne le temps.

Mais avec le recul, on aurait mieux fait d’écouter Trevor Linden.

Le Rocket n’abandonne pas !

On ne s’ennuie pas avec le Rocket de Laval. Le club-école du Canadien tirait de l’arrière 5-1 mercredi contre Toronto, mais Cole Caufield a couronné une spectaculaire remontée en marquant le but égalisateur en troisième période, son deuxième en autant de rencontres, son troisième point en deux matchs, et le Rocket l’a finalement emporté 6-5 en fusillade grâce à un but de Rafaël Harvey-Pinard.

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