Dans un échange de messages avec le journaliste du Daily Faceoff Frank Seravalli, le gardien des Golden Knights Robin Lehner a clarifié sa déclaration de samedi au sujet d’Alain Vigneault. Il a indiqué ne l’avoir jamais accusé de distribution de médicaments sans ordonnance. Son tweet concernait uniquement la façon de Vigneault de traiter les joueurs, a-t-il précisé.

Samedi, Lehner s’en est pris aux façons de faire de certaines équipes de la Ligue nationale de hockey (LNH) sur son compte Twitter. Dans un premier tweet, il a demandé s’il était normal que des employeurs distribuent à leurs employés des benzodiazépines, qui servent à traiter l’anxiété et l’insomnie en ralentissant l’activité cérébrale, et de l’Ambien, un somnifère.

Dans un sous-tweet connecté au premier, il a identifié les Flyers de Philadelphie, traitant Alain Vigneault de « dinosaure qui traite les gens comme des robots et non des humains » et demandant à ce qu’il soit renvoyé.

L’ordre dans lequel les tweets ont été écrits et publiés laissait croire que le gardien accusait l’entraîneur-chef d’avoir distribué des médicaments sans ordonnance. Il semblerait finalement que les accusations se retrouvant dans les deux tweets n’étaient pas liées.

« Les gens devraient comprendre que je ne veux pas dire que l’entraîneur a donné les médicaments. Je sais comment il a traité les joueurs avec des problèmes de santé mentale », aurait-il écrit à Seravalli, lundi.

L’entraîneur québécois, croyant comme tout le monde que le gardien l’accusait d’avoir distribué des médicaments, s’est exprimé à ce sujet lors d’une conférence de presse organisée par les Flyers lundi matin. Il a dit qu’il ne connaissait pas Lehner et a nié tout ce qui concerne la distribution de pilules.

« Je n’ai pas besoin d’un autre revenu. Je n’ai aucune idée d’où ça vient. Je ne sais pas quoi dire d’autre. Je n’ai aucune idée », a-t-il soutenu.

« C’est complètement faux, a-t-il assuré. […] Cette organisation traite ses joueurs de façon professionnelle. »

« C’est la Ligue nationale de hockey, pas Slap Shot », a-t-il ajouté.

Vigneault a ensuite énuméré certains de ses anciens joueurs qui évoluent maintenant avec les Golden Knights : Jonathan Marchessault, Mark Stone, Shea Theodore, Nick Holden et Nolan Patrick. « Je ne sais pas d’où viennent ces accusations, a-t-il soutenu. Je suis assez certain que ça ne vient pas d’eux. »

Il a d’ailleurs laissé savoir qu’il n’avait pas été en contact avec la LNH au cours des derniers jours.

« Je suis certain que Chuck [Fletcher, le directeur général] a parlé à quelqu’un, mais pas moi. C’est la Ligue nationale de hockey, nous avons les meilleurs de tous. Les Flyers ont le meilleur personnel médical. Si les joueurs ont besoin de quelque chose, ils savent qui aller voir. »

Concernant les écrits de Lehner sur le fait que Vigneault est un « dinosaure qui traite les joueurs comme des robots et non des humains », le principal intéressé a indiqué qu’il préférait le mot « expérimenté ».

« Quand tu as de l’expérience, tu deviens peut-être un dinosaure, a-t-il lancé. Mais ce que je sais, c’est que je suis entraîneur depuis plusieurs années et que je suis dur, demandant, mais je tiens à mes joueurs. Je veux leur bien-être. Au fil des années, il y a probablement des joueurs qui m’ont aimé, d’autres moins, mais j’ai fait ce que j’ai fait avec les meilleures intentions. Avec du respect. »

Rappelons que Robin Lehner a assuré « avoir des preuves » contre Vigneault.

Rencontre avec l’Association des joueurs

Dans l’un de ses tweets de samedi, Robin Lehner avait indiqué qu’il publierait une « histoire » par jour à propos de « ce qui se passe » dans le circuit Bettman, avec des preuves venant de lui, d’anciens joueurs et de joueurs actuels.

Le cerbère a toutefois eu un appel avec l’Association des joueurs de la LNH, dimanche, et a décidé qu’il ne divulguerait finalement pas d’autres histoires, en espérant qu’un changement soit à venir.

« Personne ne peut me museler, a-t-il écrit à Daily Faceoff. Mais nous avons eu une très belle conversation avec l’Association des joueurs aujourd’hui. J’attends de rencontrer la LNH. Tout ce que je veux, c’est un changement, c’est pour ça que j’ai pris position. »

« Si nous pouvons travailler sur quelque chose, je n’aurai pas d’autres raisons de continuer à en parler. Mon seul objectif est de dialoguer et de rendre les choses meilleures. »

Selon Lehner, cela fait trois ans qu’il demande à l’Association des joueurs de s’impliquer dans le dossier des traitements médicaux.

« Je leur demande chaque jour pourquoi ils n’ont pas fait quelque chose concernant l’Ambien, a-t-il soutenu. Ils étaient en réhabilitation avec moi. Ils savaient exactement ce qu’il se passait. »

D’autres joueurs se manifestent

Le gardien suédois dit avoir été contacté par plusieurs anciens et actuels joueurs du circuit Bettman depuis la publication de ses tweets. Ceux-ci lui auraient exprimé leurs préoccupations et leurs encouragements.

Lundi midi, l’ex-attaquant de la LNH Tom Sestito a, sur Twitter lui aussi, félicité Lehner de s’être levé publiquement.

« La quantité de vitamine T (Toradol) et d’Ambien qu’on m’a donné est incroyable. Alors que la LNH est de plus en plus jeune, ces jeunes devraient savoir ce dans quoi ils s’embarquent », a écrit l’ancien des Blue Jackets de Columbus, des Canucks de Vancouver, des Flyers de Philadelphie et des Penguins de Pittsburgh.

Dans un autre gazouillis, il a précisé qu’il y avait aussi d’« excellentes organisations dans la LNH » en mentionnant les Penguins de Pittsburgh. « L’équipe de médecins des Penguins est celle qui m’a aidé à me sortir de toute cette merde et ils étaient abasourdis de savoir pourquoi j’avais commencé à prendre ça. »

Robin Lehner, montrant signe de vie pour la première fois depuis sa série de publications de samedi, lui a répondu publiquement : « Je comprends que les gens sont effrayés. Je mentirais si je disais que je ne le suis pas. Je veux seulement du changement et que les choses soient meilleures pour les jeunes générations de talents dans cette ligue. L’Association des joueurs a eu une belle discussion avec moi hier. En espérant que ce sera le cas avec la LNH aussi. »

Dans un commentaire sous la publication de Tom Sestito, un abonné lui a demandé si, à l’époque, on lui avait parlé des effets secondaires ou si on lui avait simplement dit de prendre les médicaments.

« Je me suis fait donner une bouteille de Toradol, a répondu Sestito. Je me sentais incroyablement bien après les avoir pris. Pas de douleurs dans mon corps. On t’enseigne à croire que les médecins ont vos intérêts à cœur, mais ce n’est pas toujours le cas. Et non, ils n’expliquent pas tous les médicaments qu’ils donnent. »

Pas à Montréal

Lors de son point de presse de lundi après-midi, l’entraîneur-chef du Canadien, Dominique Ducharme, a été questionné au sujet de la distribution de médicaments sans ordonnance au sein de différentes équipes de la LNH. « Je n’ai jamais vu… jamais été dans la situation de voir ça, a-t-il indiqué. On a des thérapeutes très professionnels, by the book. Je n’ai jamais vu rien se promener. Je ne pense pas que ce soit un problème ici et je ne peux pas juger pour ailleurs. »