Le camp des recrues offre toujours beaucoup d’espoirs. Des choix de première ronde sont attendus, déçoivent ou confirment leur talent. Des joueurs méconnus se distinguent. On en écrit des choses au fil des décennies. On tente de découvrir la carte cachée, on s’emballe trop, ou pas assez, on passe pour un devin… ou on rougit de honte. On se trompe tous, même les gestionnaires d’ailleurs !

Voici quelques extraits de textes tirés de ma couverture de ces camps au fil des années. Dans certains cas, merci de votre clémence…

2014

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Michael McCarron

« Le camp des recrues permet aussi de confirmer certaines craintes. Le premier choix du club en 2013, Michael McCarron, n'offre toujours pas de performances rassurantes. C'est un géant, certes, mais très peu intimidant, et son manque de vitesse demeure un handicap. Il s'agit d'un projet à long terme, et il lui reste encore une année d'admissibilité dans les rangs juniors. Il retournera avec les Knights de London et il aura peut-être besoin d'une ou deux saisons avant d'espérer un poste au sein d'un troisième ou quatrième trio. »

Michael McCarron a 26 ans aujourd’hui. Il a joué six matchs à Nashville l’an dernier, mais il ne s’est jamais établi dans la LNH.

2019

PHOTO KEVIN LIGHT, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Cole Caufield

« Il y a, évidemment, des absents de taille chez le Canadien. Le premier choix de 2019, Cole Caufield, passera la saison avec les Badgers du Wisconsin et les règlements de la NCAA ne l'autorisent pas à participer à des camps d'entraînement professionnels. Deux des meilleurs espoirs du côté gauche de la défense, Jordan Harris et Jayden Struble, sont dans la même situation. De nombreux espoirs du CH sont retenus avec leurs équipes respectives en Europe. Le gaucher Alexander Romanov, défenseur par excellence au plus récent Championat mondial junior, entame sa deuxième saison avec le CSKA Moscou. Un autre défenseur gaucher, Mattias Norlinder, est avec Modo, dans la Ligue d'élite de Suède. L'ailier droit Jesse Ylönen, choix de deuxième tour en 2018, peut-être l'espoir le plus sous-estimé de l'organisation, est en Finlande. »

Ne jamais oublier les absents!

2009

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Max Pacioretty

« Max Pacioretty a envoyé un message sans équivoque à la direction du Canadien, hier, en cette journée d'ouverture du camp des recrues, au Complexe sportif Bell de Brossard. Le jeune homme de 20 ans est en grande forme, il possède un talent supérieur et, surtout, il est affamé. Très affamé. Le choix de première ronde du Canadien en 2007 (22e au total) a étayé sa vitesse, sa puissance, sa dextérité et sa confiance lors des exercices commandés par les entraîneurs de l'organisation. Pacioretty a montré des choses intéressantes l'hiver dernier à Montréal avant d'être renvoyé à Hamilton pour terminer la saison. Il a amassé 11 points en 34 matchs et montré une belle vitesse et beaucoup de chien. Il pourrait plus tard devenir l'ailier gauche idéal pour compléter un trio avec Scott Gomez et Brian Gionta. »

C’était l’époque où plusieurs croyaient encore que Max Pacioretty était un flop, à 21 ans. Il allait en marquer 301 par la suite…

2003

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Jonathan Ferland

« Imaginez Claude Lemieux. Même gabarit, même fougue. Mais, moins gueulard. Les dirigeants du Canadien croient avoir déniché un modèle semblable dans leur organisation et ils l'auront à l'oeil au camp d'entraînement. À 6 pieds 2 pouces et 210 livres, et fort d'une fiche de 45 buts en seulement 68 matchs l'an dernier chez les juniors avec le Titan de l'Acadie-Bathurst, Jonathan Ferland, 20 ans, aborde le camp des recrues avec détermination. Après Chris Higgins et Alexander Perezhogin, Ferland est sans doute le joueur le mieux coté cette semaine parmi les recrues du Tricolore. Ferland formera un trio avec le joueur de centre Corey Locke et l'ailier gauche Chris Higgins lors du premier match des recrues, demain soir à Ottawa, contre les jeunes Sénateurs. »

Jonathan Ferland a joué sept matchs dans la LNH et marqué un but. Tout le monde peut se tromper, non ?

2005

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Ryan O'Byrne

« Le Canadien regorge d'espoirs de talent à l'attaque, mais sa relève en défensive est nettement moins impressionnante. À preuve, une seule recrue parmi les sept défenseurs invités au tournoi des recrues, à compter du 6 septembre à Ottawa, appartient à l'organisation : Alex Dulac-Lemelin, du Drakkar de Baie-Comeau, un choix de neuvième ronde (268e au total) en 2004. Le recruteur en chef du Canadien, Trevor Timmins, se défend en affirmant que la plupart des espoirs de l'équipe en défensive sont retenus dans les rangs collégiaux américains ou en Europe. Mais aucun d'entre eux n'est considéré comme un futur défenseur de premier plan, quoique le géant de 6'5 et 210 livres, Ryan O'Byrne, de l'Université Cornell, un choix de troisième ronde en 2003, pourrait éventuellement devenir un bon arrière défensif, sans oublier le jeune Russe Alexei Yemelin, un membre de l'équipe nationale junior dont certains comparent le style à celui de Dairius Kasparaitis. »

Non, le jupon ne dépasse pas toujours…

2009

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Mikael Johansson

« Mikael Johansson passe presque inaperçu au camp des recrues du Canadien. L'attaquant suédois de 24 ans, embauché à titre de joueur autonome par le Tricolore le printemps dernier, s'amène pourtant en Amérique du Nord avec un potentiel intéressant et une belle maturité. Johansson a amassé 39 points en 53 matchs au sein d'un trio avec l'espoir des Stars de Dallas, Fabian Brunnstrom, il y a deux ans, et obtenu 34 points en 49 rencontres l'an dernier. Johansson n'est pas très grand à 5 pieds 10 pouces, mais il est costaud. Il pèse 189 livres et possède un bon centre de gravité. Le Canadien espère détenir une belle carte cachée. Un joueur à suivre ces prochaines semaines. »

Une carte cachée en effet. Johansson a disputé 20 matchs à Hamilton dans la Ligue américaine avant de rentrer en Suède…

2005

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Carey Price

« Le premier choix du Canadien en 2005, Carey Price, avait un adversaire de taille devant lui hier soir à Ottawa pour son deuxième match au tournoi des recrues: Jeff Glass, gardien numéro un de l'équipe canadienne junior médaillé d'or lors du Championnat du monde en janvier. Calme, sûr de lui, toujours bien positionné, Price a bloqué 31 des 33 tirs dirigés sur lui, et tous ses arrêts ont paru faciles tellement ses déplacements sont fluides. La sélection de Price au cinquième rang en a étonné certains cet été. Des analystes auraient par ailleurs souhaité que l'équipe jette son dévolu sur le populaire attaquant Gilbert Brûle, ou encore sur un défenseur de talent comme Luc Bourdon ou Marc Staal pour combler les besoins de l'organisation à ces positions. Price jouait avec un club médiocre l'an dernier et aucun autre gardien de la Ligue junior de l'Ouest n'a reçu autant de tirs : 1810 en 63 matchs pour une moyenne de 29 lancers par match. C'est une ligue où le jeu est beaucoup axé sur la défensive. Malgré tout, il a su maintenir une moyenne de buts alloués de 2,34 par match. Il sera l'un des sérieux candidats au poste de gardien numéro un de l'équipe canadienne lors du Championnat du monde de hockey junior cet hiver. »

Price a remporté 360 matchs dans la LNH. Glass en a disputé 15 et gagné trois.

À lire

1- Guillaume Lefrançois nous dresse un portrait fort sympathique du successeur de Joël Bouchard à Laval, Jean-François Houle.

2- Katerine Aubry-Hébert a suivi sa passion, simplement. Aujourd’hui, elle ouvre la voie aux femmes dans une branche du sport québécois encore principalement occupée par les hommes: le recrutement. Un texte de Katherine Harvey-Pinard.

3- Simon-Olivier Lorange résume la « journée Mattias Norlinder », jeudi au camp des recrues du Canadien.