Carey Price était le meilleur joueur sur la glace, vendredi à San Jose. Mais les Sharks, au bout du compte, ont formé la meilleure équipe.

Des buts de Dany Heatley et Manny Malhotra en l'espace de 2:33, en troisième période, ont effacé le travail titanesque du jeune gardien, et les Sharks ont finalement arraché une victoire de 3-2 aux visiteurs.

«C'est assez frustrant», a admis Scott Gomez, auteur d'un but et une passe dans la défaite.

«On sait qu'on peut battre n'importe qui, mais le résultat net est qu'on a échappé deux points ce soir.»

Le Canadien, qui n'a toujours pas gagné à San Jose depuis le 23 novembre 1999, a glissé au dixième rang de l'Association Est en raison des victoires de Boston et d'Atlanta.

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Et il a encore disputé plus de matchs que ses rivaux. Ce revers pourrait difficilement être plus injuste envers Price, dont plusieurs des 37 arrêts ont été spectaculaires. Le jeune gardien explique à lui seul pourquoi le Tricolore avait les devants 2-1 après 50 minutes de jeu.

«Je ne m'étais pas senti aussi bien depuis le match à Nashville (le 14 novembre), a mentionné Price.

«Le congé olympique m'a vraiment fait du bien au point de vue mental.»

Rocambolesque désavantage

Price a gardé le Tricolore dans la rencontre alors que les Sharks nageaient en eau profonde dans son territoire.

Les meilleurs moments du jeune gardien ont eu lieu en deuxième période pendant une pénalité à Tomas Plekanec.

Price a stoppé cinq lancers durant cette infériorité, dont un de la mitaine tout à fait spectaculaire devant Heatley. Price n'avait alors plus de bâton.

Hal Gill a bien tenté de le lui ramener - «il me l'a tendu à l'envers, je ne savais pas quoi en faire», a dit Price - sauf que Heatley s'amenait en trombe.

«Les arbitres ont jugé que j'avais lancé le bâton de Carey en direction de la rondelle, et c'est ce qui a entraîné un lancer de punition», a expliqué Gill.

En plein d'une attaque à cinq, tout le monde s'est donc arrêté pour regarder Dan Boyle s'exécuter. Poteau.

«Si mes poteaux pouvaient manger, je leur paierais le souper», a plaisanté Price, qui a reçu leur aide à trois reprises dans la rencontre.

Robustesse et frustration

À en croire le match de vendredi, le Canadien et les Sharks développeraient une sérieuse rivalité s'ils s'affrontaient plusieurs fois par saison.

Car il y avait beaucoup d'animosité dans l'air !

Plekanec, qui a eu le trio de Joe Thornton, Dany Heatley et Devin Setoguchi dans les pattes, a eu maille à partir avec les deux vedettes des Sharks durant toute la soirée.

«Dès le début du match, je n'aimais pas la façon dont Thornton se comportait au cercle de mise en jeu, il trichait beaucoup trop, a signalé Plekanec.

«Les juges de ligne n'ont rien fait pour corriger la situation.»

Les coups vicieux se sont multipliés et la tension s'est contaminée au reste des deux équipes à mesure que la soirée avançait.

«Les officiels ont été inconstants dans leurs décisions et au fil du match, cela a créé de la frustration», a expliqué Jacques Martin.

L'entraîneur a prétendu que le match s'était joué sur les unités spéciales.

Le but égalisateur de Heatley a certes été inscrit avec l'avantage d'un homme. Or, les Sharks dictaient le rythme plusieurs minutes avant cela.

«On aurait pu presser le jeu davantage en troisième», a reconnu Plekanec.

Une descente à trois contre un ayant avorté sur le bâton de Sergei Kostitsyn aurait pu changer la donne en fin de match, mais ça ne s'est pas produit.

Le trio de Gomez s'affiche

Brian Gionta a ouvert la marque à 10:20 de la première sur un tir frappé du haut du cercle. Il s'agissait pour lui de son 18e de la saison.

Seul Scott Gomez a récolté une mention d'aide, mais Benoit Pouliot a eu son gros mot à dire car son travail le long de la bande a contraint le défenseur des Sharks à échapper la rondelle, reprise par Gomez.

Puis, Pouliot est allé se poster devant le filet, obstruant ainsi la vue de Nabokov.

L'attaquant franco-ontarien aurait pu augmenter l'avance des siens à 2-0 quelques minutes plus tard lorsqu'il a bénéficié d'une échappée. Les trois membres du trio Gomez-Gionta-Pouliot ont eu des chances de marquer sur ce jeu, mais Nabokov a tout repoussé.

Deux buts en 73 secondes

Patrick Marleau a nivelé les chances en début de deuxième en faisant dévier un tir de la pointe de Rob Blake. Une habile manoeuvre de Marleau, dont le 39e but de la saison constitue un sommet en carrière.

Seul hic: le Tricolore avait l'avantage d'un homme, et il n'avait pas d'affaire à être pris en défaut dans son territoire!

Le Canadien a toutefois repris l'avance 73 secondes plus tard alors qu'il restait deux secondes à la pénalité aux Sharks.

Gomez a tenté une passe devant le filet à Gionta, mais celle-ci a été redirigée derrière Nabokov par le bâton de Dan Boyle.

Le but a d'abord été crédité à Gionta, mais les officiels mineurs se sont bien rendu compte que la rondelle ne s'était jamais rendu à lui.

Jusque-là, tout allait bien.