Alain Louis n’est pas passé par quatre chemins : « Les partisans ont fait leur travail. C’est à nous de faire le nôtre », a-t-il laissé tomber sans ménagement, mercredi, à la veille du début du camp d’entraînement de l’Alliance de Montréal.

Nouveau printemps, nouvelle saison de l’Alliance. Dans un Auditorium de Verdun fin prêt à accueillir du basketball, joueurs et entraîneurs ont rencontré les médias, mercredi. Après avoir pris leur photo officielle sur le terrain, les joueurs se présentaient un à un en conférence de presse dans leur uniforme tricolore.

S’il y a un message à retenir de tout ce qui a été dit dans cette demi-journée, c’est sans doute la déclaration d’Alain Louis qui coiffe cet article. Le meneur, qui est l’un des quatre seuls joueurs de 2022 de retour cette année, a connu les quelques hauts et les nombreux bas de l’Alliance sur le terrain, la saison passée. Mais cette fois sera différente, a-t-il affirmé avec confiance, alors que l’équipe compte sur un effectif transformé.

« On va être meilleurs, c’est certain. Ça, je peux vous le promettre, a-t-il lancé. […] La culture s’améliore, le personnel aussi. Nous, les joueurs qui reviennent, on sait ce qu’on ne doit pas faire. On va faire notre travail, cette année. Nous avons une meilleure idée de ce qu’on doit faire. Je suis excité. »

La saison dernière, la première de son histoire, l’Alliance a terminé au premier rang de la LECB au chapitre du nombre de spectateurs, mais elle n’a remporté que 4 rencontres en 20 matchs. Trois de ces quatre victoires ont eu lieu dans les cinq premiers duels de la saison.

« [Après] une saison si décevante, nous avons un travail inachevé, a estimé Nathan Cayo. Nous voulons faire les choses de la bonne façon cette année et essayer de gagner un championnat. »

Plus de talent

Charles Dubé-Brais a affronté l’Alliance alors qu’il était entraîneur des Blackjacks d’Ottawa, l’année dernière. Le voilà cette saison adjoint au directeur général responsable de la stratégie et du développement ainsi qu’entraîneur adjoint de la formation montréalaise.

D’un franc-parler rafraîchissant, le Québécois n’a pas hésité à expliquer ce qui manquait à l’Alliance l’an dernier : du talent.

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Charles Dubé-Brais

« Il y avait un groupe de joueurs locaux intéressants ; certains d’entre eux sont de retour, et c’est une bonne première étape pour bâtir une équipe. Il reste que tu vas être traîné par tes meilleurs joueurs. Au niveau professionnel, c’est encore plus vrai que dans les calibres plus jeunes. »

En ce sens, le directeur général, Joel Anthony, a attiré à Montréal trois Américains chevronnés en Ahmed Hill, Treveon Graham et Blake Francis. En résumé : le premier évoluait avec les Nighthawks de Guelph en 2022 et a terminé la saison au 11rang des meilleurs pointeurs par match du circuit. Le deuxième a disputé quatre saisons en NBA entre 2016 et 2020. Le troisième a joué les deux dernières saisons en G-League.

« Là, je pense qu’on peut regarder les autres équipes les yeux dans les yeux en termes de talent en haut de l’effectif », affirme Dubé-Brais.

« Maintenant, il s’agit de voir quelles sont les façons de jouer qui fonctionnent le mieux, les morceaux qui vont le mieux autour de ces joueurs-là, mais c’est déjà un très grand pas en avant pour avoir une meilleure saison que l’année dernière. »

Une équipe rapide

Ahmed Hill, qui a salué les journalistes en français à son arrivée, a reçu plusieurs offres de différentes équipes. Il a arrêté son choix sur Montréal en raison, principalement, de l’ambiance dont il a été témoin quand il a affronté l’Alliance à l’Auditorium de Verdun, l’an dernier.

Il voulait « faire partie de ça », a-t-il répété quelques fois.

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Ahmed Hill

Quand on a abordé la pression de gagner des matchs cette saison pour l’Alliance, l’arrière n’était pas le moins du monde inquiet. « Il y a toujours une pression de gagner. Tu dois gagner partout », a-t-il simplement lancé.

Il y a quelques mois, le nouvel entraîneur-chef Derrick Alston Sr. expliquait à La Presse vouloir mettre sur le terrain une équipe plus rapide, qui joue bien défensivement. Mercredi, Treveon Graham a à son tour souligné que l’« atout principal » de cette équipe sera sa rapidité.

« La chose la plus importante, c’est que si on perd un match, on apprend de ça et on revient plus fort, a dit celui qui sera un des vétérans de l’équipe à 29 ans. La chose la plus importante est de gagner le championnat. C’est une longue saison, nous devons commencer quelque part et bâtir. »

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Treveon Graham

Neuf jours

Justement, le camp d’entraînement commence ce jeudi et se terminera le 25 mai, à la veille du premier match de l’équipe contre les Lions de Niagara River à Verdun. Derrick Alston Sr. a donc neuf jours pour « apprendre à connaître ces gars-là » et essayer de créer une chimie au sein du groupe tout en prenant soin de ne pas « tuer » ses joueurs à l’entraînement.

« Nous avons un bon groupe, de gros talents. Là, c’est notre travail de faire en sorte qu’ils jouent bien ensemble », a noté l’entraîneur.

Au final, cette saison est un processus.

L’idée, ont rappelé les entraîneurs et certains joueurs, est de s’assurer que l’équipe progresse de match en match. Ultimement, tout est une question de temps et d’étapes. Joel Anthony l’a d’ailleurs illustré avec une comparaison éloquente.

« Tout le monde se souvient de mon temps à Miami parce qu’on a gagné, mais je me souviens que nous étions la pire équipe de la Ligue à ma première saison. Tant que tu vas dans la bonne direction, c’est ce qui est important et c’est ce qu’on fait ici. »