En 2022, pour la première saison de son histoire, l’Alliance de Montréal a atteint son objectif de développer un bassin de partisans fidèles. En 2023, la priorité est ailleurs et se résume bien simplement : gagner.

« On le sait, Montréal n’a pas d’amour pour les perdants. On est parfaitement conscients de tout ça », lance Annie Larouche au bout du fil.

L’année dernière, l’Alliance a terminé au premier rang de la Ligue élite canadienne de basketball (LECB) pour les chiffres d’assistance. Les partisans ont répondu présents lors des 10 matchs à domicile ; l’ambiance était au rendez-vous. Même les joueurs de la NBA Chris Boucher et Luguentz Dort sont venus faire leur tour.

Sur le terrain, toutefois, les résultats étaient nettement moins reluisants. Avec seulement 4 victoires en 20 rencontres, l’équipe a terminé au 10e et dernier rang du classement général.

« Si c’était à refaire, j’emprunterais exactement la même formule », affirme néanmoins la vice-présidente de l’Alliance.

« Ce qui était important, c’était d’aller chercher notre fanbase, ajoute-t-elle. Sauf que là, on est à l’année deux et il faut que le rendement sur le terrain soit meilleur. On a travaillé fort pour aller chercher de bons joueurs, de nouveaux coachs, pour brasser un peu tout ça et avoir une recette gagnante. »

Les partisans ne tarderont pas à découvrir cette deuxième édition de l’Alliance, alors que le premier match aura lieu le 26 mai. D’ici là, l’heure est à la préparation. Et celle-ci s’amorce dès maintenant.

Arrivés à Montréal lundi, les joueurs prendront part aux tests médicaux ce mardi et à la journée des médias mercredi. Puis s’enclenchera officiellement le camp d’entraînement. Les entraîneurs auront huit jours pour créer une synergie.

Ne pas tomber dans l’oubli

Au moment de répondre à notre appel, lundi après-midi, Annie Larouche était d’un enthousiasme contagieux. « Je viens de célébrer avec les gars parce qu’on vient d’avoir une bonne nouvelle ! s’est-elle exclamée. On a dépassé les 1000 billets de saison ! On était à 664 l’année passée. »

Il y a en effet de quoi se réjouir ; après une première saison de « lune de miel », l’organisation faisait face au défi de « ne pas tomber dans l’oubli », note Larouche. Avec une saison morte qui dure 40 semaines, disons que la tâche était grande pour l’équipe du marketing et de contenu numérique, qui peut aujourd’hui dire mission accomplie.

On a fait beaucoup de visites dans les écoles. […] Il y a du bouche à oreille aussi. Les gens se parlent. Notre taux de satisfaction, chez les gens qui sont venus l’année passée, était hyper élevé.

Annie Larouche, vice-présidente de l’Alliance de Montréal

« La première année, les gens sont curieux. […] Les gens viennent voir. Mais s’ils viennent et qu’ils n’ont pas une belle expérience, ils ne reviennent plus. Assurément, ils ont aimé ça, parce qu’ils reviennent en grand nombre ! Ça, ça nous fait plaisir. »

Sur le plan de l’expérience client, quelques ajustements ont été apportés dans la mesure du possible, considérant que la bâtisse n’appartient pas à l’équipe. Il y aura notamment des améliorations au système sonore, qui laissait à désirer la saison dernière.

Talent local

Depuis sa création, Annie Larouche et le directeur général, Joel Anthony, insistent sur leur désir de mettre sur pied une équipe à saveur locale. Encore cette année, les bottines suivent les babines : des 13 joueurs qui participeront au camp d’entraînement, 8 sont québécois.

« C’est primordial, réitère Annie Larouche. Tu as tout ce qui se passe ici même à l’Auditorium pendant les matchs, mais ce que les gens veulent, c’est s’identifier, se reconnaître. […] C’est comme un petit sentiment d’appartenance, de dire : on vient de la même place. »

Des huit Québécois, quatre étaient de la formation l’année dernière : Kemy Ossé, Nathan Cayo, Alain Louis et Elie Karojo – ce dernier s’est blessé au camp d’entraînement et n’a donc disputé aucun match de saison.

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Kemy Ossé

Larouche insiste : ces joueurs sont de retour parce qu’ils sont talentueux. Néanmoins, ils seront des visages connus pour les partisans. « D’avoir ces gars-là, qui sont présents et nous représentent bien, qui sont des leaders tant dans le vestiaire que dans la communauté, c’est un beau cadeau pour nous. »

L’année dernière, un mois avant le début de la saison, la vice-présidente expliquait à La Presse que le talent local permettrait « aux jeunes de rêver ». Un an plus tard, ce travail est bien entamé et l’organisation entend le poursuivre.

« Ils ont la preuve tangible que tu peux jouer au basketball professionnel chez vous. Ça se peut. Ils ont vu une saison. Même si ce ne sont pas tous les mêmes joueurs qui reviennent cette saison, [les jeunes] voient où ils sont rendus. C’est de se dire : j’ai connu ce joueur-là l’année passée, il n’est plus à Montréal, mais il continue sa carrière. »

« Ma place est ici »

En mars, lorsque Pierre Karl Péladeau est devenu propriétaire des Alouettes de Montréal, le nom d’Annie Larouche était souvent évoqué dans les rumeurs au sujet de la présidence de l’équipe. C’est finalement Mark Weightman qui a été nommé, à la fin de mars.

En entrevue avec La Presse, Larouche explique avoir « eu des discussions » avec les Alouettes, équipe pour laquelle elle a travaillé pendant 25 ans dans différentes fonctions. Si elle a été « surprise » et « flattée » que son nom sorte, elle assure n’avoir « jamais eu l’intention de quitter » l’Alliance.

« [Les Alouettes], c’est un peu comme ma deuxième famille. […] J’étais contente d’avoir des discussions parce que c’est beau, ce qui arrive aux Alouettes. J’étais très flattée que mon nom sorte. C’est toujours de belles discussions, mais ma place est ici [avec l’Alliance]. »

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    Fiche de l’Alliance de Montréal en 2022