(Paris) Le vêtement avant qu’il n’en soit un ou même le non-vêtement : Saint Laurent a élaboré mardi une collection hivernale autour de la transparence, leitmotiv de son fondateur.

Une armée de mannequins, anonymisées dans la morphologie (filiforme), la coiffure (un bonnet) et la silhouette (jupe sous le genou pour toutes) a joué autour de la matière qui disparaît « comme une brume », selon la note d’intention de la maison.

Pour la collection hiver 2024, Anthony Vaccarello, qui dirige la création de la maison française depuis 2016, a voulu revisiter cette obsession d’Yves Saint Laurent : « minimiser la distance entre le tissu et la peau ».

Pour ce défilé, temps fort du deuxième jour de la Fashion week parisienne, Saint Laurent est resté fidèle à son symbole, la Tour Eiffel, constitutive du logo et de son image en installant son espace de défilé au Champs-de-Mars.

PHOTO JULIEN DE ROSA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Au rendu, la collection est d’une homogénéité totale, variant sur quelques tons minéraux du gris à l’ocre.

Les invités – dont la top Kate Moss, la vedette coréenne Jisoo ou l’actrice Charlotte Rampling – prennent place émerveillées dans un boudoir « intime » pour 500 personnes. Chaque détail de cet écrin, du sol au plafond en passant par les tentures et le parfum d’ambiance, vient rappeler l’atmosphère poudrée des salons d’essayage, avenue Marceau.

Au rendu, la collection est d’une homogénéité totale, variant sur quelques tons minéraux du gris à l’ocre.

Dans la découpe, il n’y a que des robes et jupes en voile de soie ajustée, qui laissent voir peau, nudité et corps jusqu’à « questionner la bienséance », ose la maison, à l’abri de toute critique de vulgarité.

Quelques pièces du vestiaire viennent sonner le rappel des classiques : un costume marron d’homme, un manteau en plume de marabout.

PHOTO JULIEN DE ROSA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Pour la collection hiver 2024, Anthony Vaccarello, qui dirige la création de la maison française depuis 2016, a voulu revisiter cette obsession d’Yves Saint Laurent : « minimiser la distance entre le tissu et la peau ».

Attiré par cette contradiction, et par la puissance suggestive de la transparence, Yves Saint Laurent (1936-2008) s’était emparé, dès les années 1960, des matières comme la mousseline, la dentelle ou le tulle.

Une exposition Transparences, le pouvoir des matières au Musée Yves Saint Laurent est parallèlement organisée à Paris jusqu’au 25 août.