Josette Lauber aime beaucoup son bungalow situé à Montréal-Nord, tout près du boulevard Gouin et de la rivière des Prairies. Elle y a emménagé en 1967, à peine deux ans après sa construction, et en prend grand soin. Sa nièce, Véronique Mathieu, demeure avec elle depuis son arrivée de Suisse, il y a 18 ans. Des liens étroits se sont tissés entre les deux femmes.

Josette Lauber aime beaucoup son bungalow situé à Montréal-Nord, tout près du boulevard Gouin et de la rivière des Prairies. Elle y a emménagé en 1967, à peine deux ans après sa construction, et en prend grand soin. Sa nièce, Véronique Mathieu, demeure avec elle depuis son arrivée de Suisse, il y a 18 ans. Des liens étroits se sont tissés entre les deux femmes.

La maison est très bien entretenue, mais aucune rénovation majeure n'a été effectuée au cours des 43 dernières années. La cuisine et la salle de bains sont d'origine. Petit à petit, Véronique a mis sa touche personnelle. Lorsque la cuisinière a finalement cessé de fonctionner, il y a deux ans, la jeune femme a acheté une cuisinière au gaz. Sa tante ne s'en passerait plus, même si l'appareil ne se nettoie pas aisément. Véronique en a profité pour faire installer un foyer au gaz au sous-sol, où elle a aménagé ses quartiers.

Elle voudrait maintenant aller plus loin. Elle a le goût de rénover la maison pour gâter sa tante et faire en sorte que la septuagénaire demeure le plus longtemps possible chez elle, sans aller dans une résidence pour personnes âgées. «Elle le mérite, souligne Véronique. J'aime mieux investir dans sa maison que d'acheter un condo. Et je serai moins inquiète. Je n'ai qu'elle et elle n'a que moi!»

«Sa maison a beaucoup de potentiel, poursuit-elle. Mon père, en Suisse, a entièrement rénové la maison de sa mère et c'est génial!»

Mme Lauber est toutefois réticente. La perspective de voir son quotidien bouleversé pendant un mois ou deux ne l'enchante nullement. Elle tente de tempérer l'enthousiasme de sa nièce. Mais cette dernière tient bon. «J'ai traîné ma tante au Salon de l'habitation, dit-elle fièrement. Elle a trouvé des choses intéressantes.»

La rénovation de la cuisine est au coeur du projet. «Les armoires n'ont jamais été changées et les tiroirs n'ont pas de roulement à billes, déplore Véronique. Nous aimons cuisiner, mais il n'y a pas assez de plans de travail. Quant au lave-vaisselle, il a une vingtaine d'années.»

S'il n'en tenait qu'à Véronique, la salle de bains serait également rénovée. Mais Mme Lauber n'est nullement intéressée.

 L'architecte Guy Demers leur a soumis trois propositions. Voici les deux options qui ont le plus retenu leur attention.

Dans les deux cas, la salle à manger déménage dans la pièce située de l'autre côté de l'escalier. Un passage entre la cuisine et la nouvelle salle à manger est créé en éliminant le garde-manger et en ouvrant l'espace. Certains murs entourant l'escalier, qui donne accès au jardin, sont abattus pour amener plus de lumière et alléger. Ils sont remplacés par des murets.

La pièce qui devient la salle à manger est trop petite, fait toutefois remarquer Guy Demers. Elle est agrandie en empiétant sur la chambre de Mme Lauber. Cette suggestion ne plaît pas de prime abord à la propriétaire. Mais elle s'y rallie avant la fin de la rencontre.

Dans les deux options, par ailleurs, le salon reprend sa place, à l'avant de la maison.

Dans la première proposition, le salon est agrandi en reculant le mur qui le sépare de la cuisine. Dans cette pièce, la table disparaît afin d'exploiter entièrement l'espace. Des plans de travail longent les deux murs. La grande fenêtre qui éclaire la cuisine est donc remplacée par une fenêtre plus petite, devant lequel prend place l'évier. «Je m'y attendais», souligne Mme Lauber, qui écoute avec intérêt les explications de l'architecte.

L'espace entre la cuisine et le salon est partiellement ouvert. Le réfrigérateur et le grand plan de travail sont en ligne droite avec le mur qui délimite la salle à manger, formant un nouveau couloir.

Un vaste garde-manger se trouve devant la cuisinière, qui ne bouge pas, au grand soulagement de Mme Lauber. À côté, les quelques marches qui donnent accès à la porte arrière et à l'escalier ne tournent plus. Elles sont droites.

Véronique aime le plan de travail entre la cuisine et le salon, qui est élargi pour devenir un coin pour le déjeuner. «Je ne m'assois jamais le matin, souligne-t-elle. Je mange et je bois mon café debout, près du plan de travail, en lisant La Presse

Le couloir menant aux chambres disparaît, avec l'installation de deux penderies dans le hall d'entrée. La salle à manger n'est ainsi pas visible en entrant. La penderie dans le vestibule est éliminée. «Les chambres et la salle de bains se trouvent dans un espace intime séparé de la cuisine, de la salle à manger et du salon», précise Guy Demers.

La seconde proposition entraîne moins de démolition, fait-il remarquer. Le mur entre la cuisine et le salon ne bouge pas. Les quelques marches en haut de l'escalier, de plus, ne sont pas modifiées.

Dans ce cas-ci, la cuisine est inversée. Le plan de travail élargi pour former un coin pour les repas se trouve à l'arrière, près de la fenêtre, avec une vue sur le jardin. Une armoire est installée à côté, pour ranger des choses. La préparation des repas se fait au fond. Encore une fois, l'évier prend place devant une nouvelle fenêtre, qui est plus petite qu'actuellement. La pièce demeurera très éclairée, assure l'architecte.

Véronique et Mme Lauber hésitent. Elles préfèrent finalement toutes les deux la première option. «C'est bien d'avoir deux penderies pour mettre nos pelisses d'hiver», apprécie Mme Lauber.

L'ouverture entre le salon et la cuisine, de même que le coin avec les tabourets plaît aussi beaucoup aux deux femmes.

Le coût? Dans les deux cas, la cuisine est entièrement rénovée. De plus, une partie des planchers est refaite, de même que l'électricité. Pour réaliser la première option, il faudra débourser environ 30 000$, estime Guy Demers. La deuxième proposition, qui entraîne moins de démolition, aurait quant à elle une facture d'environ 25 000$.

OBJECTIFS

- Continuer à vivre ensemble le plus longtemps possible

- Se faire mutuellement plaisir en rénovant la maison

- Métamorphoser la cuisine, qui date de 1965

- Ouvrir entre la cuisine et le salon

BUDGET

- 25 000$ ou 30 000$, selon les propositions

 PLAN DE L'EXISTANT: La cuisine n'a pas été rénovée depuis 1965. Il y a peu de plans de travail. Une grande fenêtre éclaire la table. La salle à manger se trouve à l'avant de la maison.

 PROPOSITION 1: Le salon reprend sa place à l'avant de la maison. Il est agrandi en reculant le mur. Des plans de travail longent les deux murs de la cuisine. L'évier se trouve devant une fenêtre plus petite. L'espace entre la cuisine et le salon est partiellement ouvert. Un passage entre la cuisine et la salle à manger est créé. Certains murs entourant l'escalier sont remplacés par des murets. La salle à manger est agrandie en empiétant sur la chambre de Mme Lauber. Le réfrigérateur et le plan de travail sont en ligne droite avec le mur qui délimite la salle à manger. Grâce aux deux penderies dans le hall d'entrée, la salle à manger n'est pas visible en entrant.

 PROPOSITION 2: Le mur entre la cuisine et le salon ne bouge pas. La cuisine est inversée. Le plan de travail élargi se trouve à l'arrière. Une armoire est installée à côté. L'évier prend place devant une nouvelle fenêtre, qui est plus petite qu'actuellement. La salle à manger déménage de l'autre côté de l'escalier. Certains murs entourant l'escalier sont remplacés par des murets. Les quelques marches en haut de l'escalier ne sont pas modifiées.

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Vous voulez changer de maison sans déménager? L'architecte Guy Demers se rend chez des lecteurs de La Presse et les aide à résoudre leurs problèmes d'aménagement. Nous publions ses propositions en espérant qu'elles sauront vous inspirer à votre tour. Vous pouvez contacter Guy Demers par courriel à gdemers@lapresse.ca, en lui laissant votre numéro de téléphone. Il ne vous rappellera que si vous êtes sélectionné.

 

Photo Robert Mailloux, La Presse