Marie Blanchet et Richard Grenier ont acheté leur triplex dans Ahuntsic, en 1995. Leur fille ayant quitté le nid familial, ils sont libres de transformer le rez-de-chaussée à leur guise.

Marie Blanchet et Richard Grenier ont acheté leur triplex dans Ahuntsic, en 1995. Leur fille ayant quitté le nid familial, ils sont libres de transformer le rez-de-chaussée à leur guise.

Deux facteurs les incitent à vouloir modifier leur intérieur: le mur entre le salon et le bureau de Marie, à l'avant, bloque la lumière. «C'est sombre, explique la propriétaire. Le soleil éclaire surtout l'avant de la maison.»

C'est de plus très bruyant à l'avant, où se trouve leur chambre. Ils demeurent en effet sur une grande artère fréquentée à toute heure du jour et de la nuit par les camions. Le va-et-vient des camions de déneigement a été particulièrement pénible cet hiver. L'été, ce n'est guère plus calme: les fêtards s'éternisant dans le parc en face de chez eux après les concerts, les tiennent éveillés.

Ils songent donc à abattre le mur entre le bureau et le salon. Ils déménageraient leur chambre à l'arrière, à côté de la cuisine, dans la pièce qui abrite actuellement la salle à manger. Et ils installeraient le bureau dans leur chambre, à l'avant.

«Nous perdrons une pièce, mais nous gagnerons beaucoup de lumière», précise Marie. Mais elle hésite. Sa chambre donnerait directement dans la cuisine. Elle serait trop visible lorsque parents et amis se rassembleraient dans la cuisine, craint-elle.

L'architecte Guy Demers lui soumet deux propositions. Dans les deux cas, le mur est éliminé entre le bureau et le salon. La salle à manger et le salon prennent place dans le vaste espace ouvert (les deux pièces ne paraissent toutefois pas sur les plans, concentrés sur l'arrière de la maison).

Dans les deux options, la chambre principale est à côté de la cuisine. La porte est déplacée pour rendre la pièce plus intime. Le corridor existant lui donne dorénavant accès.

Pour ce faire, le mur de la chambre est avancé dans la cuisine. La chambre s'en trouve agrandie. Les tuyaux, dissimulés à l'heure actuelle derrière un placard de la cuisine, sont incorporés dans la chambre.

Dans les deux cas, par ailleurs, le haut de la cage de l'escalier menant du sous-sol à l'extérieur, est conservé dans la chambre principale.

La première proposition est la plus simple... et la moins chère, souligne d'entrée de jeu l'architecte.

Il n'y a plus qu'une façon d'accéder à la cuisine. On s'y rend en passant à travers la salle à manger et le salon.

La cuisine est compacte. Il n'y a toutefois plus de table. Le réfrigérateur est adossé contre le nouveau mur de la chambre, derrière lequel se trouvent les tuyaux. Un vaste garde-manger prend place à ses côtés. Le plan de travail, à proximité de l'évier, est prolongé jusqu'à la porte. Des armoires sont ajoutées au-dessus. Le reste de la cuisine demeure intact. Un mur sépare donc la cuisine de la salle à manger.

La chambre est très spacieuse. Deux penderies y prennent place. Le lit doit toutefois être inséré, en alcôve, entre le haut de la cage d'escalier et les tuyaux.

«La madame est contente», s'exclame Marie, en apercevant les deux penderies. Elle regrette toutefois le départ de la table de cuisine, dont elle se sert beaucoup pour préparer les repas.

Guy Demers lui fait remarquer que le mur entre la cuisine et la salle à manger bloque à son tour la lumière. Il lui recommande donc d'ouvrir entre les deux pièces pour obtenir un espace entièrement ouvert. La cuisine subit alors plus de transformations.

Celle-ci gagne un grand garde-manger et un immense plan de travail de forme arrondie, qui peut aussi servir de coin pour les repas. Le mur de la chambre, en ligne droite, empiète moins dans la cuisine.

La chambre est un peu plus grande que dans la première option. Une penderie prend place entre les tuyaux et la cage d'escalier. Un placard est aménagé au-dessus de la cage d'escalier.

«La maison est divisée en deux, fait remarquer Guy Demers. Un grand couloir intime mène à la salle de bains et à la chambre. Le reste du rez-de-chaussée, où a lieu toute l'activité, est ouvert. L'appartement devient encore plus lumineux.»

Marie préfère cette proposition. «Elle est très intéressante, dit-elle. Mais c'est celle qui coûte le plus cher et dérangera le plus. Il y a beaucoup d'implications que nous n'avions pas prévu.»

Le coût? La première proposition, qui entraîne peu de démolition et de travaux, pourrait être réalisée avec un budget de 15 000$, estime Guy Demers. Pour réaliser la seconde proposition, la facture double. Celle-ci s'élèvera à environ 32 000$, croit l'architecte. La cuisine, en effet, sera entièrement rénovée.

Plan de l'existant: Marie Blanchet et Richard Grenier déménageraient leur chambre à l'arrière, à côté de la cuisine, dans la pièce qui abrite actuellement la salle à manger. La chambre donnerait toutefois directement dans la cuisine. Dans un coin de la pièce, le haut de la cage de l'escalier menant du sous-sol à l'extérieur occupe de l'espace.

 Proposition 1: La chambre principale est à côté de la cuisine. La porte est déplacée pour rendre la pièce plus intime. Le couloir existant lui donne dorénavant accès. Pour ce faire, le mur de la chambre est avancé dans la cuisine. La chambre s'en trouve agrandie. Deux penderies y prennent place. Le lit doit toutefois être inséré, en alcôve, entre le haut de la cage d'escalier et les tuyaux. Il n'y a plus qu'une façon d'accéder à la cuisine, en passant à travers la salle à manger et le salon. La cuisine est compacte. Le réfrigérateur et le garde-manger sont adossés contre le nouveau mur de la chambre. Le plan de travail, à proximité de l'évier, est prolongé jusqu'à la porte. Le reste de la cuisine demeure intact.

 Proposition 2: Le mur entre la cuisine et la salle à manger, qui bloque la lumière, est éliminé pour obtenir un espace entièrement ouvert. La cuisine est transformée. Elle gagne un grand garde-manger et un immense plan de travail de forme arrondie, qui peut aussi servir de coin pour les repas. Le mur de la chambre, en ligne droite, empiète moins dans la cuisine. La chambre est un peu plus grande que dans la première option. Une penderie se retrouve entre les tuyaux et la cage d'escalier. Un placard est aménagé au-dessus de la cage d'escalier.

 OBJECTIFS

 - Avoir davantage de lumière au rez-de-chaussée

 - Abattre le mur entre le bureau à l'avant et le salon

 - Déménager la chambre principale à l'arrière

 - Séparer la nouvelle chambre principale de la cuisine

 BUDGET

 - 15 000$ ou 32 000$ selon les propositions

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Vous voulez changer de maison sans déménager? L'architecte Guy Demers se rend chez des lecteurs de La Presse et les aide à résoudre leurs problèmes d'aménagement. Nous publions ses propositions en espérant qu'elles sauront vous inspirer à votre tour. Vous pouvez contacter Guy Demers par courriel à gdemers@lapresse.ca, en lui laissant votre numéro de téléphone. Il ne vous rappellera que si vous êtes sélectionné.

 

Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

Le mur entre le salon et le bureau de Marie, à l'avant, bloque la lumière. Les propriétaires veulent l'abattre et donner de nouvelles fonctions à la plupart des pièces de la maison. Dans le vaste espace créé en enlevant la cloison prendraient place le salon et la salle à manger.