Refaire son patio, changer ses comptoirs, réparer son lavabo, peindre ses moulures. Le consommateur bricoleur veut se servir de ses mains, il a plus d'initiative, mais aussi le sens de l'aventure. Et pour le quincaillier, cette popularité grandissante le force à reconnaître le pro... du néophyte.

Refaire son patio, changer ses comptoirs, réparer son lavabo, peindre ses moulures. Le consommateur bricoleur veut se servir de ses mains, il a plus d'initiative, mais aussi le sens de l'aventure. Et pour le quincaillier, cette popularité grandissante le force à reconnaître le pro... du néophyte.

 «On voit régulièrement des clients qui arrivent et nous disent : je veux tout faire, de quoi j'ai besoin, remarque Martine Couture, du Canac Marquis de Beauport. C'est là qu'on est le plus utile pour ces débutants.» Et qui dit débutant du marteau dit aussi débutant du vocabulaire. Les clients auraient régulièrement du mal à décrire ce dont ils ont besoin. «T'sé là, la patente qui sert à visser l'autre gogosse ronde. Voyons, vous savez de quoi je parle, lance Martine, en imitant le consommateur. Mais non, j'ai aucune idée.»

 En fait, les employés de ces univers manuels ont tous remarqué une hausse en popularité et, selon eux, l'avènement des émissions telles que Décore ta vie ou Ma maison Rona en serait la cause. Ils seraient nombreux à avoir la volonté plus grande que le talent. Et le résultat arrive souvent après la méthode essais et erreurs.

 «C'est simple, tout ce que les gens ont besoin de faire, c'est lire les instructions, raconte Caroline Pruneau, du Canac Marquis rue Charles-Albanel. Il faut se renseigner avant, pas après avoir fait une gaffe.»

 Pour empêcher le désastre

 Un client qui s'adonne aux travaux manuels sans en avoir l'habitude a toujours trois questions en tête en mettant le pied dans la boutique : le prix, la qualité, la garantie. Mais une fois cette étape passée, c'est au tour du quincaillier de faire sa recherche.

 «Dans la plomberie, on nous demande souvent quoi prendre pour déboucher un évier ou une toilette, indique Martine Couture. On doit savoir plusieurs choses, comme : qu'est-ce qui a bouché votre conduit ? Quel est le type de tuyau ? On doit souvent leur demander d'où viennent les tuyaux : du sol ou du mur ? C'est vraiment la base.»

 Il n'y a pas que les tuyaux qui posent problème aux bricoleurs. Tous s'entendent pour dire que, malgré ses airs anodins, la peinture reste encore un mystère pour bien des pousseux de pinceaux.

 «Les gens arrivent avec une idée plutôt vague de leur projet parce que ç'a l'air simple, mais on doit savoir plein de choses avant de conseiller», raconte Claude Gagnon, de Cantin et fils. Sur du bois ? Teint ou non ? Quel fini ? Intérieur, extérieur ? Combien de gallons voulez-vous ?

 La réponse du pro : «En moyenne, pour une pièce de 12 pieds par 12 pieds, avec deux couches, on suggère deux galons de quatre litres.»

 Certains insécures reviennent même pour s'assurer de ce qu'ils ont compris. «Je vois beaucoup de gens revenir deux ou trois fois pour faire approuver ce qu'ils savent, raconte Michel Perron, du Rona Saint-Jean-Baptiste. Ils vont poser la même question de trois façons différentes. Et on leur confirme le tout, de trois façons différentes.»

Le top 5

 Voici le palmarès des cinq questions les plus demandées en quincaillerie, selon les pros.

 1. Est-ce qu'on peut mettre de la peinture au latex sur de la peinture à l'huile ?

 R: Non. La peinture à l'huile a un fini uniforme qui ne permet pas au latex d'adhérer. C'est carrément comme vouloir mettre de l'eau sur une surface huileuse. À noter que l'inverse est possible.

 2. Comment bien isoler pour éviter les courants d'air ?

 R Ce qu'il faut retenir : l'important n'est pas d'empêcher l'air froid d'entrer, mais la chaleur de sortir. À cet effet, il faut isoler en partant de l'intérieur et non l'inverse. Les quincailliers conseillent de poser un plastique transparent à la grandeur de la fenêtre.

 3. Quel est le meilleur ancrage pour percer du gypse ?

 R: Plusieurs choix s'offrent aux consommateurs. Les ancrages à vis papillon ou en métal sont les plus solides, les plus efficaces. Ils sont également plus faciles à poser puisqu'ils ne nécessitent qu'un tournevis, tandis que les ancrages en plastique se posent à l'aide d'une perceuse.

 4. Quelle est la différence entre un clou droit et un clou vrillé ?

 R: Un clou droit sert davantage dans les murs pour poser des objets. Le clou vrillé risque moins de bouger, d'être mobile, donc il est très utile sur les planchers. Il est même non recommandé de poser un clou droit pour un plancher puisqu'il risquerait de sortir de son trou après un certain temps.

 5. Puis-je utiliser une mèche à béton pour percer du bois ?

 R: C'est peu recommandé puisque le bois pourrait craquer. La mèche à béton a un embout aplati si on la compare à la mèche standard, qui, elle, est pointue. Cette dernière perce le bois, le métal et le plastique, mais ne peut s'infiltrer dans le béton.

 

Photo Bloomberg