La neige abondante de l'hiver a gorgé le sol d'une eau qui a flâné contre les fondations au lieu de passer tout droit, et qui a fini par s'insinuer dans celles qui présentent des fissures. «D'où, ce printemps, des appels de service nombreux reliés aux infiltrations», constate Gino Lepage, président et directeur général de Monsieur Fissure de Québec. Les pluies récentes n'ont certainement pas arrangé les choses.

La neige abondante de l'hiver a gorgé le sol d'une eau qui a flâné contre les fondations au lieu de passer tout droit, et qui a fini par s'insinuer dans celles qui présentent des fissures. «D'où, ce printemps, des appels de service nombreux reliés aux infiltrations», constate Gino Lepage, président et directeur général de Monsieur Fissure de Québec. Les pluies récentes n'ont certainement pas arrangé les choses.

«D'un autre côté, plusieurs propriétaires qui croyaient leur maison, âgée de 25 à 30 ans, blindée contre pareils maux, joignent à leur tour les rangs. L'eau entre», déplore M. Lepage. Soit que d'anciennes fissures donnent passage à l'eau, soit que de nouvelles se soient créées.

«Le poids de la neige abondante sur les dalles de béton en porte-à-faux des galeries, par exemple, a pu avoir un effet de traction ou d'arrachement sur les fondations mêmes et provoquer une fissuration», explique-t-il.

On peut se satisfaire d'éponger l'eau, croyant que l'an prochain les chutes de neige seront moins fréquentes et abondantes, et persuadé que l'eau de fonte s'engouffrera, sans traînasser, dans le sol. Mais c'est courir le risque que, l'hiver prochain, par alternance de dégel et de gel, de l'eau ne s'introduise dans les fissures, soit surprise par le froid, ne vire en glace qui, par dilatation, élargirait fatalement la brèche.

«Il ne faut pas sous-estimer l'importance d'une infiltration, c'est une alarme qui sonne. Il vaut mieux s'en occuper», trouve l'homme d'affaires.

Encore que l'eau peut provenir du toit. Après être passée dans la maison par un solin disjoint, avoir fait son chemin dans l'entretoit jusqu'aux murs extérieurs, puis coulé jusqu'aux fondations, elle ruisselle, finalement, contre celles-ci.

En revanche, un sol mal drainé ou constitué d'argile - laquelle est de nature à retenir l'eau - , une pente de terrain dirigée vers le bâtiment plutôt que vers la rue et un drain de fondation dysfonctionnel sont autant de facteurs aggravants à regarder de près.

Enfin, si les murs du sous-sol sont au gypse et la dalle de béton recouverte d'un faux-plancher, les infiltrations pourraient n'être pas immédiatement visibles. Il faudra être attentif aux odeurs éventuelles de moisi et à un taux d'humidité constant et anormalement élevé, et se résoudre, le cas échéant, à ouvrir localement les matériaux pour s'assurer de la présence ou non d'eau.

Si l'eau vient du haut des murs, on croit d'ordinaire à une fissure. Si elle suinte à l'angle des murs et de la dalle de béton, cela est symptomatique d'un désordre dans le drain de fondation.

Celui-ci, rappelle l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ), a pour objet de capter l'eau dans la partie inférieure des fondations de façon à ce qu'elle n'aboutisse pas dans votre sous-sol.

Or, avant de faire une tranchée autour des fondations et de vous faire encourir une considérable dépense, un entrepreneur prudent et raisonnable devrait «creuser un trou dans la dalle de béton et mesurer au moyen d'une tige le niveau de l'eau sous cette dernière. Si l'eau est à deux pouces sous la dalle, c'est que le drain est submergé», selon l'organisme. À moins que ce ne soit le système de pompage (pompe submersible) ou le clapet de retenue de l'égout pluvial qui soit en cause.

En fait, explique l'APCHQ, le clapet de retenue s'ouvre pour laisser passer l'eau en direction du réseau public, puis se referme pour s'opposer aux refoulements d'égout possibles. Mais s'il est bloqué par des dépôts et qu'il n'ouvre que partiellement, l'eau reviendra dans le drain ainsi que sous la dalle.

Il faut colmater

 Vous découvrez une fissure préoccupante dans vos fondations? Il faut colmater de peur qu'elle ne s'aggrave. Idéalement, on le fait par l'intérieur. On injecte de la résine d'expansion, flexible en permanence. Un jet à haute pression la poussera jusqu'à la surface extérieure pour l'obturer de part en part, explique Gino Lepage, pdg de la société Monsieur Fissure.

 On ne pratique dans la fissure ni V ni «encavure». On y introduit plutôt des jets en aiguillon. Puis on lisse et on étanche la surface. S'il y a lieu, on pose des attelles métalliques, amarrées de part et d'autre de la fissure, afin de stabiliser l'ouvrage. Prix à partir de 400 $.

 Si la fissure est troublante au point d'y introduire un doigt, le coût sera plus élevé. Par contre, si on est dans l'obligation de réparer par dehors, le prix de l'intervention sera, en principe, identique. Hormis l'excavation, naturellement.

 D'un autre côté, il ne faut pas confondre fissure et lézarde. La lézarde ne donnant lieu qu'à l'introduction de la pointe d'un couteau ou d'une mince feuille de papier. Sur des fondations neuves, cela est fréquent. Le séchage entraînant un léger retrait du béton. Néanmoins, il faut d'une année à l'autre en surveiller l'évolution.

 Car elle pourrait ou non s'aggraver. Possible qu'elle reste stable et ne donne jamais lieu à des infiltrations.

 Fatigue

 Mais si le drain agricole donne des signes de fatigue, il ne faut pas croire qu'il faut déterrer au complet les fondations et le remplacer complètement.

 «On introduira d'abord, par un puits d'accès, une caméra pour télé-inspection. Cela, afin de savoir où le problème se pose. Si le drain est localement bouché, de l'eau peut être introduite sous pression pour le désengorger», continue M. Lepage.

 Là où précisément le drain est obturé, on forera un autre puits d'accès. Le bris du terrain n'a donc lieu que localement. Prix minimal : 500 $.

 Du coup, on posera deux regards - l'un à chaque coin opposé - pour l'entretien périodique sans creuser de tranchée et pour augmenter son espérance de vie utile.

 On s'aperçoit du dysfonctionnement du drain, rappelle-t-on, s'il y a une plage d'humidité, des cernes, des moisissures ou de la poudre blanche à la rencontre de la dalle de béton et des murs. «Il s'agit de symptômes visuels», résume M. Lepage.

 

Photo fournie par Monsieur fissure